Préserver la vie aquatique lors de la mise en cale sèche d’un navire

Le 4 décembre 2019 - Nouvelles de la Défense

Auteure : Ashley Evans - IMF Cape Breton

Vous êtes-vous déjà imaginé toutes les créatures qui s’engouffrent dans la cale sèche pour y élire domicile et vivre leur vie chaque fois que le bateau-porte s’ouvre?

Dans les faits, cet espace, qui se confond avec le fond marin pendant de longues périodes entre les mises à quai, devient un habitat potentiel pour de nombreuses formes de vie.

En vertu de la Loi sur les pêches du ministère des Pêches et Océans (MPO), avant de procéder à la mise en cale sèche d’un navire de guerre ou d’un sous-marin de la Marine royale canadienne, l’Installation de maintenance de la flotte (IMF) Cape Breton et l’équipe d’Environnement et sécurité de la Formation (ESF) unissent leurs efforts pour protéger la vie marine qui s’est multipliée dans la cale sèche en veillant à relocaliser chaque créature dans son habitat naturel, soit le havre d’Esquimalt.

Lorsque la cale sèche est ouverte pendant un moment, des espèces aquatiques ont le temps de s’y faufiler. Quand vient le temps d’y faire entrer un navire de guerre pour en faire l’entretien, le bateau-porte referme l’ouverture. On procède ensuite au drainage de l’eau et au nettoyage des parois et du fond de la cale.

Pour sauver ces bestioles qui peuplent nos océans, plusieurs branches et unités collaborent étroitement pendant trois longues journées, après plusieurs semaines de planification rigoureuse.

« Il y a beaucoup de morceaux à attacher pour réussir un sauvetage, et nous avons très peu de temps pour retirer les spécimens de la cale sèche et les relâcher dans l’océan le plus rapidement possible », explique Patricia Swan, officier de l’environnement, qui est souvent appelée à collaborer avec l’IMF pour s’assurer que la Marine et le MDN respectent les règles environnementales. « L’équipe Environnement de l’IMF fait un excellent travail de coordination auprès de tous les intervenants et s’active en coulisse pour que l’opération se passe bien. »

Puisqu’il est possible de trouver des centaines d’espèces d’animaux marins dans la cale, l’opération de sauvetage est planifiée stratégiquement pour veiller à ce que toutes les formes de vie soient immédiatement placées dans l’eau de mer fraîche. Il faut ensuite procéder à l’identification et à la description des spécimens avant de les relâcher dans différentes zones du havre d’Esquimalt.

« C’est un travail très difficile, mais aussi très gratifiant. La quantité et la diversité d’espèces à relocaliser sont assez impressionnantes, poursuit Mme Swan. Un sauvetage en mer, c’est particulier. De telles opérations sont souvent menées dans les cours d’eau douce, mais c’est plus compliqué d’isoler et de capturer les spécimens en milieu océanique. »

Au cours de la dernière opération de sauvetage du milieu marin, Patricia Swan a collaboré avec un étudiant stagiaire et trois technologues en environnement de l’IMF, dont Brad Noren. Celui-ci explique que ses collègues et lui occupent des postes uniques à l’IMF parce qu’ils sont chargés de s’assurer que l’IMF respectent les règlements et directives en matière d’environnement, et aussi d’administrer divers programmes pour aider l’IMF à démontrer qu’elle exerce une diligence raisonnable pour remplir ses obligations à cet égard.

« Ce que je préfère, c’est de travailler avec l’équipe Environnement. Chaque membre de l’équipe a des compétences et un parcours différents, et c’est satisfaisant d’unir nos efforts pour atteindre nos objectifs écologiques. D’ailleurs, nous sommes chanceux d’avoir un milieu marin aussi magnifique et diversifié dans la grande région de Victoria, et il est important de faire notre part pour le préserver », conclut M. Noren.

On répertorie une grande variété d’espèces lors d’une opération de sauvetage en cale sèche, et ces espèces peuvent varier d’une opération à l’autre.

« Cette fois-ci, il y avait un vaste banc de calmars opales, c’était vraiment génial, poursuit Patricia Swan. Nous avons aussi capturé des syngnathes à lignes grises, qui ressemblent à de petits hippocampes, mais plus fins et positionnés à l’horizontale. Les syngnathes et les hippocampes sont issus de la même famille taxonomique; c’est le mâle qui transporte les œufs dans sa poche abdominale et prend soin des petits, ce qui est assez rare dans le monde animal. Nous avons aussi capturé de multiples espèces de sigouines. La sigouine ressemble à une anguille, mais n’appartient pas à la même famille taxonomique. »

Le moment qu’a préféré Dale Hilbrant, lui aussi technologue environnemental à l’IMF, c’est sa rencontre avec une cyanée.

Selon les données préliminaires, plus de 7 000 organismes vivants, appartenant à une cinquantaine d’espèces différentes, ont été relâchés dans le havre au cours de la dernière opération de sauvetage du milieu marin.

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