L’avenir des soins de santé pour les forces déployées
Le 28 février 2020 – Nouvelles de la Défense

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Des membres de l’équipe médicale procèdent à l’évacuation d’un blessé simulé à bord d’un hélicoptère CH-147F Chinook lors d’un exercice d'évacuation sanitaire aérienne, dans le cadre de l’opération PRESENCE – Mali, le 13 mai 2019.
Photo : Caporal François Charest 430e Escadron tactique d'hélicoptères (430 ETAH)
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Auteur : Haifa Al-Aryan
Groupe des Services de santé des Forces canadiennes
Parfois, le changement peut être positif. C’est ainsi que le personnel du Groupe des Services de santé des Forces canadiennes (GSSFC) perçoit l’initiative de modernisation, un engagement à fournir aux patients des soins de grande qualité tout en adaptant et en améliorant des éléments clés de l’organisation. Ces améliorations visent à renouveler les soins que reçoivent les membres des Forces armées canadiennes (FAC) en garnison et en déploiement lors d’opérations.
En accord avec nos alliés, le GSSFC développe actuellement des capacités qui lui permettront, plus que jamais, d’acquérir de nouvelles compétences dans l’espace de combat. La nouvelle capacité d’évacuation sanitaire aérienne à l’avant, connue sous le nom d’équipe médicale d’intervention d’urgence (EMIU) du Canada, en est un excellent exemple. L’EMIU a une capacité évolutive permettant de former deux équipes de techniciens médicaux à bord d’un CH146 Griffon ou une équipe composée d’un médecin militaire généraliste formé en médecine d’urgence (MMG MU), d’un infirmier en soins intensifs et de deux techniciens médicaux à bord d’un CH147F Chinook.
La capacité complète de l’EMIU permet de prodiguer des soins préhospitaliers avancés, y compris la réanimation en extrême urgence avec saignement et les techniques avancées d’assistance respiratoire. Selon les conditions opérationnelles et environnementales, l’évacuation sanitaire aérienne des victimes sera effectuée aussi loin à l’avant que possible sur le plan tactique. La vitesse, la portée et la polyvalence des hélicoptères, combinées aux capacités cliniques de l’EMIU, permettent de procéder rapidement à des évacuations sur de plus longues distances que ce qui est possible au sol.

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Des membres du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment participent à un exercice d’évacuation médicale à la BFC Valcartier, le 25 septembre 2019.
Photo : Soldat Marc-André Leclerc
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Dans le cadre de l’opération PRESENCE qui s’est récemment conclue au Mali, les FAC étaient principalement chargées de l’évacuation sanitaire aérienne à l’avant. En septembre 2018, le Canada a effectué avec succès sa première évacuation médicale et a poursuivi ses opérations jusqu’en août 2019, à la suite de quoi les Roumains ont pris la relève. Comme la mission est officiellement terminée, les opérations font actuellement l’objet d’un examen afin de cerner les leçons à retenir pour bien adapter l’équipement, l’instruction clinique et militaire et les principales compétences cliniques. Tirant parti des succès de la mission au Mali, le chef d’état-major de la défense a ordonné que l’évacuation sanitaire aérienne à l’avant devienne une capacité permanente des FAC.
L’initiative d’évacuation sanitaire aérienne à l’avant offre de nouvelles possibilités stimulantes pour les MMG MU, les infirmiers en soins intensifs et les techniciens médicaux. L’EMIU travaille dans un environnement très stressant qui exige une excellente condition physique et mentale. En plus des compétences cliniques renforcées requises, les membres de l’équipe doivent posséder les qualifications exigées par l’Aviation royale canadienne (ARC), telles que la formation Survie, évasion, résistance et fuite.
En vertu du Plan des effectifs de l’Équipe de la Défense, le GSSFC obtiendra au moins seize postes pour la capacité d’évacuation sanitaire aérienne à l’avant. La création des huit premiers postes a été approuvée pour 2020, les huit autres étant prévus pour 2021. Une fois les postes créés, les médecins et les infirmiers travailleront principalement dans des hôpitaux civils, pour maintenir leurs compétences cliniques qui sauveront des vies. Cela sera semblable à la gestion de nos médecins spécialistes.
Afin de maintenir la capacité de l’EMIU à long terme, le médecin-chef de l’ARC, de concert avec la 2e Division aérienne du Canada, développe actuellement une version canadienne du cours de préparation opérationnelle aux évacuations aéromédicales de l’armée de l’air néerlandaise qui a servi à préparer les équipes pour la mission au Mali.
En fin de compte, que le GSSFC modifie sa structure ou qu’il crée de nouvelles capacités pour demeurer pertinent et souple, le souci d’offrir des soins de grande qualité reste inchangé. Ainsi, l’évacuation sanitaire aérienne à l’avant est un excellent exemple des bienfaits que peut apporter un changement.