La réponse des Rangers canadiens à la COVID-19
Le 28 septembre 2020 - Nouvelles de la Défense
Le 18 août 2020, le Bureau de l’engagement des partenaires stratégiques (BEPS) organisait une table ronde virtuelle entre trois membres du 2e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (2 GPRC) et deux professeurs spécialisés sur les questions de sûreté, de sécurité et de souveraineté dans les régions polaires. La propagation de la COVID-19 dans les communautés éloignées et isolées est une préoccupation pour les universitaires, de même que les autorités civiles et gouvernementales depuis le début de l’annonce de la pandémie, la menace de la deuxième vague ne fait qu’accentuer cette inquiétude.
La discussion était planifiée afin de permettre aux Rangers canadiens de partager leur expérience sur le terrain. « Ils font partie d’une unité de réserve, chargée de maintenir une présence militaire dans les régions les moins peuplées du Canada », explique la capitaine Julie Pagé. Ce faisant, l’intention derrière l’organisation de la table ronde virtuelle était d’illustrer concrètement les initiatives inscrites dans le programme de sensibilisation à la COVID-19, mais rapidement les participants ont abordé la contribution indirecte des patrouilles de Rangers canadiens au renforcement de la sécurité humaine des communautés québécoises de l’Arctique. Cette tangente a décuplé l’intérêt des deux chercheurs qui ont beaucoup écrit sur le rôle historique et contemporain des Forces armées canadiennes dans le Nord, les missions de recherche et sauvetage et la gestion des urgences dans la région, les relations entre le Canada et les États-Unis, et l’évolution du droit international dans l’Arctique et l’Antarctique.

Légende
Des Rangers canadiens de la patrouille de Harrington-Harbour, le ranger Wayne Foreman (à gauche) et le sergent Darrell Ransom (à droite), se tiennent devant l’épicerie pour s’assurer qu’il n’y a pas plus de cinq personnes qui y entrent à la fois.
Photo : Ranger du 2e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens.
La pandémie constitue un nouveau défi pour les Rangers canadiens, c’est ce que nous ont appris la caporal-chef Rowena Osborne et le caporal Merlin Osborne en partageant un pan de leur quotidien dans le contexte de pandémie actuel. Les Rangers sont des réservistes militaires dont le travail comprend des opérations nationales, telles que les missions de recherche et sauvetage, ainsi que la lutte contre les feux de forêt et les inondations. Aujourd’hui, ils sont confrontés à un ennemi invisible qui pourrait se manifester à tout moment.
« Lorsque nous avons reçu l’équipement de protection individuelle, nous avons effectué diverses tâches, allant de la sensibilisation au bien-être dans la communauté, de l’identification des personnes et des familles à risque, dans le but de prêter main-forte aux autorités civiles locales », explique la caporal-chef Osborne.
« Évidemment, nous avons peur de la COVID-19. Si le virus devait se répandre dans les communautés, cela pourrait avoir d’importantes répercussions. » Le caporal Osborne ajoute que « même si nous n’avons pas de cas dans notre collectivité, nous rappelons aux gens qu’ils doivent pratiquer la distanciation physique et rester à la maison autant que possible, afin d’être prêts à toute éventualité », précise-t-il. « Les Rangers sont très respectés dans la communauté et nous tentons d’aider nos gens de toutes les façons possibles. »
Quand les autorités publiques ont eu besoin d’un coup de main pour préparer leur réponse à la pandémie, elles se sont tournées vers les Rangers. La raison est simple : ce sont des gens qui sont déjà sur place et ils connaissent parfaitement l’environnement. « Je sais que certains membres de la communauté sont très inquiets. Ils veulent s’assurer qu’ils jouissent du même soutien que les gens qui habitent les régions au sud, mentionne la capitaine Pagé. Je crois qu’avec nos Rangers sur le terrain, nous pouvons aider à atténuer le niveau d’anxiété et rassurer les gens. Les Rangers sont aptes à la tâche, car la plupart d’entre eux sont issus des communautés qu’ils servent et le bien-être de leur communauté leur tient à cœur. »
Depuis le début d’avril, les communautés du Nord se sont barricadées. « C’est certainement éprouvant », estime la caporal-chef Osborne. « Personne n’était vraiment préparé [à la pandémie], et surtout pas [à une pandémie] de cette ampleur… Ça ne ressemble à rien d’autre que j’ai pu faire avant, mais nous sommes extrêmement fiers du travail accompli et nous continuerons d’assurer le bien-être de nos communautés. »
Les chercheurs étaient emballés par cet échange, car il a permis d’illustrer les dynamiques relationnelles existant au sein des patrouilles de Rangers canadiens. Celles-ci mènent leurs activités en se fondant notamment sur des relations équilibrées et respectueuses de la culture locale unique de chaque communauté. Ce sont ces relations et cet équilibre qui permettent le renforcement de la sécurité humaine dans les collectivités de l’Arctique. D’après eux, ce renforcement résulte des dynamiques relationnelles et du soutien apporté par les collectivités de l’Arctique à ces patrouilles. Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire des patrouilles de Rangers canadiens et du Programme des Rangers juniors canadiens à l’intention des jeunes dans ces régions, contribue donc directement au renforcement de la sécurité humaine dans les collectivités de l’Arctique.
En définitive, les Rangers canadiens représentent fièrement les Forces armées canadiennes et ils accomplissent avec fierté et diligence les diverses tâches qui leur sont confiées. Travaillons ensemble pour faire connaître ses héros méconnus.
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