Hommage au Bataillon Noir – Activité nationale de présentation d’excuses au 2e Bataillon de construction le 9 juillet, à Truro

Le 20 juin 2022 - Nouvelles de la Défense

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2e Bataillon de construction

Major Felix Odartey-Wellington et capitaine Michelle Noseworthy, Affaires publiques de la 5e Division du Canada

HALIFAX (N.‑É.) – « J’ai eu la chance d’avoir mis sur pied un excellent groupe de recrues. Je ne crois pas qu’il serait juste envers ces hommes de les mêler à des Nègres. » Ces mots sont ceux d’un commandant canadien qui faisait face à un dilemme concernant l’intégration des militaires noirs désireux de servir le Roi et le pays durant la Première Guerre mondiale, en 1915.

Officiellement, l’armée accueillait tous les Canadiens dans ses rangs, mais la réalité était toute autre durant la Grande Guerre.

Bien que quelques Noirs aient été capables de s’enrôler dans les bataillons du Corps expéditionnaire canadien (CEC) avant le milieu de 1916, la candidature de la majorité d’entre eux a été rejetée en raison des attitudes racistes et du racisme systémique qui régnaient à l’époque dans nos gouvernements et chez les militaires.

Comme l’écrivait le défunt sénateur Calvin Ruck dans son livre The Black Battalion: Canada’s Best Kept Secret (1987) (Le Bataillon Noir : le secret le mieux gardé du Canada), « Dans tout le pays, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique, les candidatures d’un grand nombre de Noirs étaient rejetées uniquement en raison de la race ou de la couleur des candidats. Le personnel de certaines stations de recrutement leur disait carrément qu’il s’agissait "d’une guerre de Blancs". Dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse, les Noirs ont souvent entendu "Nous ne voulons pas d’une armée au motif d’un damier" ».

Le plaidoyer des communautés noires de partout au Canada pendant près de deux ans a mené à la création, le 9 septembre 1916, du 2e Bataillon de construction – ou Le Bataillon Noir – à Pictou (Nouvelle-Écosse). Toutefois, ce bataillon devait être une unité non combattante. Comme l’a expliqué le chef de l’état-major général des forces militaires canadiennes aux dirigeants politiques : « Le Nègre civilisé est vaniteux et ne cherche qu’à imiter… dans les tranchées, il est improbable qu’il soit un bon combattant… En France, sur le front, il n’y a pas de place pour un bataillon de Noirs. »

De plus, la ségrégation était appliquée dans ce bataillon : l’effectif était essentiellement constitué de Noirs, alors que le leadership était formé de Blancs, à l’exception du capitaine honoraire William Andrew White, l’aumônier de l’unité.

Il s’agissait de la première et de la seule formation de la taille d’un bataillon de l’histoire militaire canadienne. Plus de 600 hommes ont répondu à l’appel des armes, la plupart d’entre eux venant de la Nouvelle-Écosse, les autres venant du reste du Canada, des États-Unis et des Antilles. Le 9 septembre 1916, le bataillon déménage à Truro, en Nouvelle-Écosse, afin d’accommoder le grand nombre de volontaires.

Après avoir accompli sa première tâche, l’enlèvement de rails des voies d’évitement au Nouveau-Brunswick pour les expédier en France pour appuyer l’effort de guerre, le bataillon a été envoyé en Europe le 28 mars 1917.

Durant la guerre, le bataillon a servi essentiellement dans l’est de la France, avec le Corps forestier canadien, dans les opérations liées au bois d’œuvre. Une des tâches peu connues réalisées par les hommes du 2e Bataillon de construction a été la supervision des militaires russes affectés à leur camp comme laboureurs en janvier 1918.

Après la fin des hostilités de la Première Guerre mondiale, les hommes sont revenus au Canada et on fait de nouveau face à la même discrimination. L’unité a été officiellement dissoute en septembre 1920, tombant complètement dans l’oubli, privant les communautés noires de leurs héros.

Le 28 mars 2021, le gouvernement du Canada a annoncé son intention de présenter ses excuses pour le traitement subi par les membres du 2e Bataillon de construction avant, durant et après leur service lors de la Première Guerre mondiale.

Un comité consultatif national de 22 membres a été formé en juin 2021; son rôle consistait à servir de conseiller le gouvernement du Canada sur la façon de planifier ces excuses. On a demandé à l’Armée canadienne (AC) de collaborer avec ce comité. Le Comité et le Black Cultural Centre for Nova Scotia (BCCNS, Centre culturel noir de la Nouvelle-Écosse), à titre de partenaires pour la tenue de cet événement, en collaboration avec l’AC, ont tenu six consultations pancanadiennes pour élaborer la présentation de ces excuses et les activités connexes. Plus de 1 200 personnes ont participé à ces consultations, y compris environ 400 personnes qui se sont présentées comme des descendants de ces militaires et dix comme des descendants directs/immédiats (fils et filles). Le moment culminant de cette initiative sera la cérémonie de présentation d’excuses (Vous quittez maintenant Canada.ca, en anglais seulement) qui aura lieu le 9 juillet 2022, à l’endroit même de Truro où le 2e Bataillon de construction a été formé avant son déploiement outre-mer.

En juin 2022, à la recommandation du chef d’état-major de la Défense, le Bataillon Noir a reçu l’inscription au drapeau « France et Flandre » 1917-1918, remis aux unités qui ont servi en France et en Belgique entre 1914 et 1918. Ce drapeau sera exposé au 4e Régiment d’appui du génie (4 RAG) du Service du génie militaire canadien, afin de perpétuer l’histoire et le patrimoine du 2e Bataillon de construction.

Le lieutenant-colonel Barry Pitcher et M. Russell Grosse, coprésidents du Comité consultatif, ont déclaré ceci : « La collaboration entre le Comité et l’Armée canadienne s’est déroulée dans la plus pure tradition de la coopération civilo-militaire canadienne. Nous saluons tous les descendants qui ont participé aux consultations nationales. Vous avez collectivement exprimé votre désir de recevoir ces excuses et de voir le 2e Bataillon de construction être honoré. Nous avons hâte d’écrire cette page d’histoire ensemble, lorsque nous rendrons hommage aux hommes du 2e Bataillon de construction. »

Pour en savoir davantage sur la présentation des excuses au 2e Bataillon de construction (anglais seulement) (vous quittez le site Web du Gouvernement du Canada). Vous pouvez également consulter les médias sociaux de l'Armée canadienne.

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