Une brève histoire de la vaccination
Le 11 octobre 2022 - Nouvelles de la Défense

Légende
Si vous vous demandez si vous devriez ou non vous faire vacciner contre la grippe ou recevoir votre dose de rappel contre la COVID-19 cet automne, prenez votre décision en sachant que les vaccins fonctionnent, qu’ils sont sécuritaires et demeurent les outils de médecine préventive fondés sur des données probantes les plus efficaces qui soient pour vous protéger, vous et votre entourage.
Photo : Cplc Geneviève Lapointe, Caméra de combat des Forces canadiennes, Forces armées canadiennes.
Rédigé par le Programme de lutte contre les maladies transmissibles, Direction – Protection de la santé de la Force
En ce début d’automne, nous nous attendons à la reprise d’une certaine routine prévisible. Les enfants sont de retour à l’école, les journées se raccourcissent et les campagnes de publicité pour les vaccins contre la grippe se mettent en branle. Les unités de santé publique, le cabinet de votre médecin de famille et même la pharmacie de votre épicerie locale commencent à passer le mot pour encourager les gens à se faire vacciner.
Comment tout le monde réagit-il à ceci? De nombreux Canadiens choisissent de se faire administrer leur dose annuelle de vaccin contre la grippe. Même s’ils n’aiment pas les aiguilles, ils prennent la décision de se faire vacciner afin d’assurer leur protection et celle de leur entourage contre cette infection désagréable, car plus le nombre de personnes vaccinées est élevé, plus les membres de notre communauté sont protégés contre la maladie.
Pendant que vous songez à vous faire vacciner, vous vous demandez peut-être d’où viennent les vaccins. Passons donc brièvement en revue l’histoire de la vaccination, qui commence par la variole.
La variole, avec ses deux variantes (variole mineure et variole majeure), était une maladie infectieuse d’origine virale commune chez les humains. Elle causait une déshydratation chez les patients atteints, provoquait des pustules douloureuses sur l’ensemble du corps qui, au fil du temps, se transformaient en plaies sanguinolentes et laissaient des cicatrices permanentes, et pouvait souvent entraîner la mort. En fait, avant qu’il n’existe un vaccin contre ce virus, on estime qu’environ 80 % de la population contractait la variole et que, de ce nombre, 10 à 30 % des personnes atteintes en mourraient.
Avant l’arrivée des vaccins « modernes », il était relativement courant de protéger les enfants jusque-là non infectés en frottant sur leur peau, sur une plaie ouverte, des croûtes ou du pus obtenus auprès de personnes récemment infectées et ayant présenté des symptômes bénins. L’image est certes peu ragoûtante, mais cela fonctionnait, car après plusieurs semaines de rétablissement, les personnes ainsi inoculées étaient protégées contre de futures infections. Bien qu’il arrivait parfois que cette méthode entraîne une maladie grave et la mort, en raison de moins de 1 cas sur 1 000, ce taux était néanmoins 100 fois inférieur – ou moins – au risque de décès avec une infection non contrôlée.
Heureusement, un médecin astucieux, Edward Jenner, a fait quelques observations à la fin des années 1700. En effet, il a remarqué que les laitières ne semblaient pas avoir de cicatrices sur le visage, ce qui était l’une des conséquences courantes de la variole. Grâce à une série d’observations, il a établi que l’exposition des laitières à la vaccine (un virus bovin désigné par Jenner sous le nom de Variolae vaccinae) en trayant des vaches infectées les protégeait probablement contre la variole. En bref, il a conclu que, puisque la vaccine et la variole sont très semblables, mais que la vaccine provoque une infection beaucoup moins virulente, les personnes infectées par la version bovine du virus seraient protégées contre la variole plus dangereuse.
Le Dr Jenner a testé son hypothèse sur le fils de son jardinier en 1796. Pour ce faire, il a d’abord inoculé le jeune garçon avec le pus et les croûtes provenant des vésicules de vaccine de la main d’une laitière (infection qu’elle aurait contractée d’une vache nommée Blossom), avant de l’exposer au virus de la variole (ce ne serait pas permis aujourd’hui!) – il était protégé. L’inoculation avec le virus de la vaccine, ou vaccin comme on appellera éventuellement cette procédure, avait fonctionné!
En 1798, Jenner a publié un livre sur ses découvertes – le premier livre connu sur la vaccination. Déjà en 1800, son approche s’était rapidement répandue dans toute l’Europe, et elle a continué de se répandre aux quatre coins du monde au cours des décennies suivantes. Et à peine 200 ans plus tard, la variole était éradiquée partout dans le monde.
Si ce n’était de la découverte du vaccin antivariolique, cette infection aurait continué d’être la cause de décès de plus de 10 % de la population. On peut donc raisonnablement en conclure que des milliards de vies ont été sauvées grâce à cette campagne mondiale de vaccination.
La stratégie de vaccination a été utilisée efficacement pour prévenir de nombreuses autres maladies et éviter à d’innombrables personnes de souffrir et de succomber à une mort prématurée, même si nous n’avons pas encore réussi à éradiquer d’autres maladies évitables par la vaccination.
Donc, si vous vous demandez si vous devriez ou non vous faire vacciner contre la grippe ou recevoir votre dose de rappel contre la COVID-19 cet automne, prenez votre décision en sachant que les vaccins fonctionnent, qu’ils sont sécuritaires et demeurent les outils de médecine préventive fondés sur des données probantes les plus efficaces qui soient pour vous protéger, vous et votre entourage.
Oh, et pour ceux et celles parmi vous qui se demandent ce qui est arrivé à Blossom la vache, vous serez peut-être intéressés d’apprendre que son cuir est toujours préservé à l’hôpital St George de Londres.
Références (en anglais seulement)
BAZIN, Hervé et Edward JENNER. The eradication of smallpox, Londres, Academic Press, 2000.
CDC – National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases (NCEZID), Division of High-Consequence Pathogens and Pathology (DHCPP). History of Smallpox, (vous quittez le site Web du Gouvernement du Canada) (30 août 2022).
JENNER, E. An inquiry into the causes and effects of the variolae vaccinae, a disease discovered in some of the western counties of England, particularly Gloucestershire, and known by the name of the cow pox, imprimé pour l’auteur par Sampson Low, et vendu par Law et Murray & Highley, 1800.