L’amélioration de l’éducation militaire : une collaboration entre le Centre de guerre interarmées du Canada et le Collège des Forces canadiennes
Le 18 juillet 2024 – Nouvelles de la Défense

Légende
Des participants du Programme de commandement et d’état-major interarmées jouant au scénario « Thrilla Near Manilla » lancent des salves de missiles antinavires contre les flottes ennemies.
Introduction
Depuis plusieurs années, le Centre de guerre interarmées du Canada (CGIC) favorise la collaboration avec le Collège des Forces canadiennes (CFC) pour renforcer l’apprentissage dans le cadre du Programme de commandement et d’état-major interarmées (PCEMI). Leurs efforts conjugués ont pour objectif de faire des jeux de guerre, ainsi que de la pensée propre aux jeux de guerre, des éléments complémentaires du programme d’études traditionnel.
Le rôle des jeux de guerre
Les jeux de guerre vont bien au-delà de la simple simulation. Ce sont des outils qui permettent aux professionnels militaires d’explorer des scénarios complexes, de mettre à l’essai des hypothèses et de perfectionner le processus de prise de décisions. Ils offrent en fait un environnement où le participant peut échouer en toute sécurité, ce qui permet d’analyser la prise de décision des êtres humains dans un contexte concurrentiel en plus de favoriser l’agilité et l’adaptabilité.
Les exercices BLUE MONSOON et RED MONSOON
Les jeux de guerre de la série MONSOON ont pour but de permettre aux participants au PCEMI de mieux comprendre les opérations militaires modernes.
Les objectifs de conception étaient les suivants :
- Concevoir et créer un jeu de guerre axé sur l’environnement terrestre – objectif atteint par la création sur mesure du scénario « Raid in Rezekne » dans le système de jeu de guerre opérationnel (SJGO);
- Concevoir et créer un jeu de guerre axé sur l’environnement maritime – objectif atteint par la modification sur mesure du scénario « Thrilla Near Manilla » dans le SJGO;
- Concevoir et créer un jeu de guerre axé sur l’environnement aérien et les frappes aériennes – objectif atteint par la création sur mesure du scénario « Strike in Svalbard » dans le SJGO;
- Concevoir et créer un jeu de guerre interarmées opérationnel et stratégique – objectif atteint par la modification sur mesure du scénario « Norwegian Nightmare – Baltic Bluff » dans le SJGO.
L’exécution de ces jeux, qui s’est déroulée du 22 au 29 mai, a marqué une étape importante dans le partenariat entre le CGIC et le CFC.
L’éducation de la prochaine génération de dirigeants des FAC
La collaboration entre le CGIC et le CFC a pour objectif de moderniser certains aspects de l’éducation militaire. En effet, l’intégration des jeux de guerre dans le programme d’études offre à la prochaine génération de dirigeants des FAC de développer leur esprit critique, d’acquérir une plus grande adaptabilité et d’approfondir leurs connaissances des complexités opérationnelles.
Difficultés
- Conception des jeux : La création de jeux de guerre efficaces exige une conception méticuleuse. Il est difficile de trouver l’équilibre entre le réalisme, la complexité et la jouabilité. L’équipe de conception des jeux de guerre du CGIC passe son temps à perfectionner constamment la mécanique de jeu pour que les résultats soient significatifs.
- Évaluation des résultats : La détermination des critères de réussite et l’évaluation des résultats des jeux de guerre peuvent s’avérer des exercices complexes. Il faut réfléchir mûrement aux paramètres tels que l’accomplissement de la mission, les taux de pertes et les répercussions stratégiques.
- Réussite assurée : Les jeux de guerre doivent produire des informations exploitables. L’équipe de conception des jeux de guerre du CGIC doit donc analyser les résultats des jeux et recommander des améliorations tangibles à la doctrine, à l’instruction ou à la planification opérationnelle.
Possibilités
- Apprentissage interdisciplinaire : Les jeux de guerre relient l’histoire, la stratégie, la psychologie et la technologie. Par conséquent, cette approche interdisciplinaire permet d’améliorer la compréhension d’ensemble des participants.
- Création sur mesure de scénarios : Il est possible d’adapter les scénarios à des événements réels ou à des situations hypothétiques, ce qui enrichit l’expérience d’apprentissage. Les défis complexes d’ordre géopolitique favorisent l’acquisition de compétences d’analyse approfondie.
- Dilemme éthique : Les jeux de guerre présentent des dilemmes éthiques qui poussent le joueur à chercher l’équilibre entre les objectifs militaires et les préoccupations d’ordre humanitaire. Confrontés à ce type de dilemme, les dirigeants se préparent à affronter les complexités du monde réel.
Conclusions
La collaboration continue entre le CFC et le CGIC permet aux participants des séances futures des cours du PCEMI de profiter de scénarios originaux et conçus sur mesure pour améliorer le programme d’études et l’atteinte des objectifs.