Énergiser les Forces Mettre la plus petite personne à l’avant
Le 6 août 2024 - Nouvelles de la Défense

Légende
Des soldats canadiens en uniforme portant les insignes du Canada et de l’Aviation défilent lors de la Marche de Nimègue en 2015; le plus petit membre des FAC mène le groupe.
Q : Je mesure 6 pieds et 4 pouces, et j’effectue régulièrement des marches avec sac à dos pour rester en forme et apte au combat. Je crois qu’il faut mener par l’exemple, et je tâche donc d’ouvrir toutes les marches de mon unité. Lors d’une récente séance d’information sur la prévention des blessures, nous avons appris qu’il était plus sécuritaire que la personne de plus petite taille au sein de l’unité ouvre la marche ou la course. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi ces personnes risquent davantage de se blesser lorsque des militaires de plus grande taille ouvrent la marche? Merveilleux Marcheur
R : Cher Merveilleux Marcheur : Merci de vous efforcer de préserver votre état de préparation opérationnelle. De nombreux dirigeants incluent la marche avec sac à dos et la course dans le programme de conditionnement physique de leur unité. Bien que ces activités soient hautement efficaces, elles doivent s'effectuer avec précaution pour prévenir les blessures chez les militaires.
Grâce aux recherches menées en prévention des blessures, les scientifiques savent que les recrues qui sont moins grandes que leurs pairs et qui ont tendance à marcher ou à courir à l’arrière du groupe risquent davantage de se blesser. Pourquoi? Parce que lorsque les recrues de grande taille établissent le rythme de la marche ou de la course, les militaires de plus petite taille sont forcés de faire de plus grandes enjambées pour suivre la cadence.
Faire de trop grandes enjambées modifie considérablement la biomécanique de marche ou de course des gens et accroît leur risque de blessure. Lorsqu’une personne fait de trop grandes enjambées, son pied avant se pose trop loin de son centre de gravité; la personne atterrit donc plus durement sur le talon avec le genou plus droit. Ces deux changements biomécaniques réduisent la capacité de son corps à absorber l’impact de chaque enjambée, et plus cet impact est grand, plus le risque de blessure augmente.
Les fractures de stress, le plus souvent au pelvis, aux fémurs, aux tibias et aux pieds, comptent parmi les blessures les plus graves et les plus courantes chez les militaires faisant de trop grandes enjambées. De telles blessures peuvent grandement perturber l’entraînement ou empêcher le déploiement du personnel. Certaines de ces fractures mettent des mois à guérir et mènent parfois même au handicap permanent.
Deux stratégies toutes simples permettent de réduire les risques de telles blessures. Tout d’abord, il faut laisser la personne de plus petite taille ouvrir la marche ou la course. Cela raccourcira l’enjambée de tous et n’accroîtra pas le risque de blessures chez les militaires de plus grande taille. Ensuite, permettez au personnel militaire de ne pas marcher au pas. Tout le monde pourra ainsi y aller de sa propre enjambée. Il s’agit là de deux stratégies très efficaces qui ne coûtent rien et qui n’ont pas d’impact négatif sur la bonne forme physique de l’unité.
Conclusion : de trop grandes enjambées augmentent le risque de blessures chez les militaires. Adopter des mesures aussi simples que de laisser la personne de plus petite taille ouvrir la marche ou la course et de permettre aux militaires de marcher ou de courir à leur propre rythme contribue à éviter de telles blessures. C’est incroyable qu’une si petite chose puisse avoir un si grand impact. Le meilleur remède reste de s’entraîner intelligemment!
Dr Darrell Menard O.M.M., M.D., médecin spécialiste en médecine sportive
Le Dr Menard, qui agit à titre d’expert-conseil en médecine sportive auprès du médecin général, a acquis une vaste expérience en travaillant avec de nombreux athlètes pratiquant différents sports. Avec l’équipe du programme Énergiser les Forces, il œuvre à la prévention des blessures et à la promotion de l’activité physique.
Énergiser les Forces (#ELF) est le programme de promotion des modes de vie sains des FAC et du MDN. Il enrichit les activités de promotion et d’amélioration de la santé et du mieux-être des membres des FAC en procurant expertise, compétences et outils.