Tester l’avenir sur le terrain – Ce que les essaims de drones signifient pour les opérations émergentes

Le 20 juin 2025 - Nouvelles de la Défense

Rédigé par : Jennifer Whiteley, CGIC

Le Centre de guerre interarmées du Canada (CGIC) surveille les signaux de changement afin d’anticiper la façon dont les technologies émergentes pourraient redéfinir les opérations futures. Les récents exercices menés par les forces alliées ont mis en évidence les progrès rapides des technologies d’essaimage de drones, qui ont des répercussions importantes sur l’avenir du développement des capacités, comme on a pu le voir lors du récent exercice du Projet Convergence Capstone 5.

Dans le cadre du Projet Convergence Capstone 5 – un exercice interarmées mené par les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande – la Légion étrangère française a présenté des « ruches automatisées », des systèmes de véhicules qui permettent à un seul opérateur de déployer plusieurs drones autonomes en moins de cinq minutes et de les contrôler. Ces drones effectuent des opérations de reconnaissance, de cartographie en 3D, de marquage de cibles et même de guerre électronique, le tout à partir d’une plateforme unique intégrée aux véhicules de combat existants.

Le principal enseignement à tirer pour la planification future est clair : les systèmes autonomes passent de la phase expérimentale à la phase opérationnelle. Cela soulève des questions cruciales sur la manière dont les plateformes habitées et les extensions autonomes travailleront ensemble dans les opérations futures. Face aux essais militaires d’équipes homme-machine intégrées, ceux qui façonnent les opérations futures devront réfléchir à la manière de suivre le rythme.

La vitesse de ces systèmes pourrait également modifier la manière dont les commandants prennent leurs décisions. La modélisation du terrain, qui nécessitait autrefois beaucoup de temps et d’analyses, peut désormais être réalisée sur le théâtre en 20 minutes seulement. Cela permet des mises à jour en temps quasi réel de la planification des missions et une meilleure interopérabilité avec les alliés, garantissant ainsi une coordination plus efficace des forces interarmées.

Dans l’ensemble de la communauté de la Défense, ces signaux indiquent qu’il est de plus en plus nécessaire de se préparer à des environnements opérationnels de l’avenir dans lesquels les drones ne se contenteront pas de compléter les opérations, mais serviront de capteurs avant, de leurres et d’outils d’aide à la décision. Les déploiements futurs pourraient inclure des ruches de drones intégrées aux véhicules en tant qu’équipement normalisé, et le personnel pourrait se retrouver de plus en plus souvent à s’entraîner aux côtés de systèmes autonomes qui s’adaptent et qui évoluent à la volée.

Le CGIC utilise la prospective stratégique pour soutenir une réflexion précoce sur les questions susceptibles d’avoir une influence sur les opérations futures : comment la doctrine militaire évoluera-t-elle pour intégrer les tactiques d’essaimage? Quels cadres éthiques et politiques guideront l’utilisation des essaims autonomes dans les missions cinétiques? Comment la logistique s’adaptera-t-elle pour soutenir les déploiements d’essaims à grande échelle dans des environnements contestés? Et à quelle vitesse les organisations de défense peuvent-elles s’harmoniser sur les normes techniques et d’approvisionnement pour garantir l’interopérabilité et la sécurité?

Au fur et à mesure que ces technologies évoluent, le Canada a l’occasion de contribuer à leur intégration de manière à refléter les réalités opérationnelles et les valeurs canadiennes.

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