Message de Michael Sabia, greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet
Le 7 juillet 2025 - Nouvelles de la Défense

Chers collègues,
Aujourd’hui marque la troisième fois dans ma carrière que je rejoins la fonction publique fédérale. La première fois remonte à bien longtemps, lorsque je venais tout juste de terminer mes études. Plus récemment, j’ai réintégré la fonction publique il y a environ cinq ans en tant que sous-ministre des Finances. Et me voici aujourd’hui dans un nouveau rôle.
Vous vous demandez peut-être pourquoi. Pourquoi suis-je ici? Bien sûr, la réponse la plus directe est que le premier ministre m’a demandé d’entreprendre cette responsabilité. Je lui suis reconnaissant de m’avoir donné l’occasion d’occuper ce poste à ce moment dans l’histoire du Canada.
Pourquoi ce moment représente-t-il une opportunité si décisive pour nous tous?
Premièrement, la fonction publique fédérale est l’une des plus grandes institutions du Canada. J’en suis convaincu depuis des décennies. Elle s’inscrit dans une tradition remarquable, ayant conseillé des gouvernements successifs à travers des périodes de grands défis. Au fil du temps, elle a su démontrer sa capacité à évoluer et se diversifier, à l’image du pays. Pour toutes ces raisons, la fonction publique joue un rôle essentiel dans notre système de gouvernement – dans notre démocratie. Si nous avons tiré une leçon du monde turbulent dans lequel nous vivons, c’est de ne jamais tenir pour acquis notre système de gouvernement démocratique ni les institutions qui le soutiennent et le font fonctionner.
Deuxièmement, je suis persuadé que nous vivons un moment particulier de notre histoire. Le monde évolue rapidement – et de manière parfois fondamentale. Bien que les changements que nous vivons ne soient pas faciles, ils donnent au Canada une occasion unique de prendre dès maintenant des décisions qui permettront de placer notre économie sur une trajectoire plus résiliente, de devenir un pays plus prospère et plus équitable, et de renforcer notre unité nationale dans un monde de plus en plus polarisé. C’est une grande ambition. Elle ne sera réalisée qu’avec beaucoup de travail rigoureux, tant au sein du gouvernement qu’à travers le pays. C’est une occasion que nous ne pouvons pas laisser passer.
Troisièmement, je suis convaincu que la fonction publique a un rôle essentiel à jouer pour faire en sorte que nous saisissions cette occasion. En tant que fonctionnaires, si nous voulons atteindre cet objectif, nous devons garder trois mots en tête.
- Focaliser : Les priorités du gouvernement sont très claires, comme le démontrent les missions lancées par le premier ministre. Notre rôle est d’être disciplinés et de nous y consacrer. En demeurant concentrés sur ces priorités, nous pourrons contribuer à les concrétiser plus rapidement.
- Simplifier : Nos processus internes sont devenus assez complexes. Dans ce contexte, il existe toujours un risque que le respect des processus devienne tellement prenant que tout ralentit – au moment même où nous devons accélérer le rythme, car le monde évolue si rapidement. Les fenêtres d’opportunité s’ouvrent et se referment. Le monde n’attend personne. Lorsque les processus deviennent trop lourds, ils peuvent aussi obstruer ce qui est réellement important et la raison pour laquelle nous sommes toutes et tous ici : avoir un impact concret au bénéfice des Canadiens et des Canadiennes. Essayer de simplifier les processus sera donc une priorité. Je suis conscient que cela est plus facile à dire qu’à faire. Mais il faut s’y attaquer.
- Imputabilité : Que ce soient les conseils que nous donnons aux ministres, les décisions que nous prenons dans la gestion des ministères et des programmes, ou les services que nous livrons aux Canadiens – de la défense nationale à l’obtention d’un passeport –, nous devons tous avoir un sens de l’imputabilité personnelle dans ce que nous faisons. Être responsable, c’est faire preuve d’engagement. C’est aussi une question d’initiative – faire le pas de plus, même si personne ne nous l’a demandé, car c’est souvent nécessaire pour accomplir des choses. Les organisations performantes ont toujours deux caractéristiques. D’une part, les responsabilités formelles doivent être clairement définies – c’est le rôle de la haute direction de s’en assurer. D’autre part, les gens doivent ressentir un sens d’imputabilité personnelle et agir en conséquence. Contribuer à bâtir cette imputabilité et à instaurer une culture de responsabilité individuelle seront des priorités clés pour moi.
Selon mon expérience, un élément essentiel du leadership est l’écoute. Écouter les débats ouverts et honnêtes dont nous avons besoin. Dans cette période d’incertitude, où les modes de fonctionnement habituels ne fonctionnent plus, les débats rigoureux sont la meilleure voie vers les meilleures décisions. Dans cette optique, notre diversité est une source constante de force. Car avec la diversité viennent des perspectives différentes, qui enrichissent ces débats et les rendent encore plus pertinents.
Un dernier point : soyez fiers. Fiers du travail que vous faites. Fiers de servir le Canada, les Canadiennes et les Canadiens.
Au plaisir de travailler avec vous tous.
Michael Sabia
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