La culture devient un point d’intérêt essentiel à bord du NCSM Regina

Nouvelles de la Marine / Le 5 mai 2021

Par le Capitaine Jeff Klassen

Voici le lieutenant de vaisseau (Ltv) Blythe McWilliam, le premier conseiller culturel du commandement (CCC) de la Marine royale canadienne.

Le CCC est un tout nouveau poste créé par l’équipe de commandement du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Regina comme moyen de régler les problèmes culturels à bord.

Par exemple, l’an dernier, le navire était à quai à la Base des Forces canadiennes Esquimalt, en Colombie-Britannique. Les membres d’équipage, comme c’est souvent le cas, sont amenés au travail par des gens qu’ils connaissent. C’est souvent leur partenaire qui les amène, et les règles étaient rédigées de façon à permettre aux partenaires de se rendre à la base à cette fin. Cela semblait fonctionner pour certaines personnes, mais des problèmes ont surgi lorsqu’on a posé des questions supplémentaires à un membre d’équipage à la porte d’entrée lorsqu’il a été amené par son partenaire de même sexe.

Le Ltv McWilliam en a entendu parler et il en a discuté avec le commandant du Regina, le commandant (Capf) Landon Creasy. Des conversations ont eu lieu à des niveaux supérieurs, et dans les 48 heures, les ordres permanents de la base ont été modifiés afin de tenir compte d’un plus grand éventail de personnes qui amènent les militaires.

« Mon travail consiste à rester à l’écoute et à déterminer les cas où un aspect culturel nuit au travail des membres de l’équipage, indique le Ltv McWilliam. J’informe ensuite l’équipe de commandement du navire du problème et je peux l’aider à prendre une décision. »

Les « aspects culturels » comprennent le genre, la sexualité, les antécédents familiaux, la religion ou tout ce qui est lié aux aspects personnels et uniques d’une personne.

Je m’occupe souvent de choses simples – des changements pratiques qui garantissent que nous respectons la dignité de toutes les personnes. Nous voulons nous assurer que les gens ne sont pas désavantagés en raison de qui ils sont », mentionne le Ltv McWilliam.

Un autre exemple concernait le Groupe d’entraînement maritime – un groupe de niveau de la flotte qui analyse le rendement des navires et diffuse des rapports sur les façons dont les pratiques peuvent être améliorées à partir de ces analyses. Bien que ces rapports soient rendus anonymes afin que les erreurs des personnes ne soient pas pointées du doigt, le Ltv McWilliam a remarqué que des pronoms de genre étaient encore utilisés. Comme il y a souvent moins de femmes dans la plupart des postes de navire, une personne qui lisait le rapport pouvait identifier, à partir du contexte, exactement de qui il était question lorsque les pronoms féminins étaient utilisés.

Essentiellement, les femmes étaient, ce qui pouvait être gênant, prises à partie relativement aux aspects à améliorer, alors que les hommes ne l’étaient pas. Le lieutenant de vaisseau McWilliam a jugé que c’était injuste et inutile. À la suite de conversations de haut niveau, le Groupe d’entraînement maritime, qui est situé sur les deux côtes, utilise maintenant des pronoms neutres.

Le Ltv McWilliam décrit une autre situation. Pour les situations d’urgence et d’intervention, les navires ont des bases de section – des endroits où les premiers intervenants à bord du navire se rassemblent pendant une urgence. L’une des bases de la section à Regina avait des équipes, surtout des hommes, qui se réunissaient au mess deux, lequel servait de dortoir pour les femmes, mais il était aussi l’endroit idéal pour se rassembler en cas d’urgence.

En raison des horaires de 24 heures à bord des navires, les gens dorment à toute heure de la journée et chaque fois qu’une urgence est signalée (ce qui est fréquemment le cas dans le cadre du cycle d’entraînement continu du navire), un groupe composé principalement d’hommes se précipitait soudainement dans l’espace, et il y avait des complications lorsque les femmes devaient se changer pour être prêtes à faire face à l’urgence.

Cette situation a été portée à l’attention du Ltv McWilliam, qui a parlé au personnel concerné afin de remédier à la situation. La solution s’est avérée être l’éducation des membres d’équipage et l’utilisation d’un rideau pour assurer à la fois la sécurité et la dignité des membres d’équipage et l’efficacité opérationnelle du navire.

« Nous avons tous tendance à aborder les choses à partir de notre propre expérience, alors il est extrêmement précieux pour moi d’avoir quelqu’un qui est capable de dire s’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien, mentionne le Capf Creasy. L’équipe de commandement du navire est composée de plus de 39 hommes blancs, et nous devons mettre en œuvre des politiques dans une petite ville d’environ 250 personnes. La position du CCC est de nous aider à nous améliorer à cet égard. »

Le rôle du CCC à bord du Regina s’est développé lorsque le commandant en second de l’époque, le capitaine de corvette Darren Sleen, a voulu mettre en œuvre certaines connaissances qu’il avait acquises au Collège d’état-major des Forces armées canadiennes. Ce rôle a été modelé sur le rôle de conseiller en matière d’égalité entre les sexes qui a été mis en œuvre dans de nombreux groupes de planification opérationnelle et à l’administration centrale. Le Capf Creasy a appuyé l’idée, alors celle-ci a été mise en œuvre, et le rôle s’est poursuivisur le navire depuis.

Sous la direction du Capf Creasy, la culture est devenue un point d’intérêt essentiel puisqu’il l’a officialisée dans une déclaration sur la « culture de combat », un document souvent mentionné dans les communications internes du navire, et il a également officialisé la position du CCC dans ses ordres permanents.

« S’il y a une base de référence dans l’ensemble des Forces armées canadiennes, c’est bien la culture, qui est la ligne de défense la plus importante. Si nous voulons nous améliorer en tant que militaires, nous devons être prêts à avoir des discussions difficiles dans ce domaine, indique le Capf Creasy. Il ne s’agit pas de blâmer qui que ce soit, mais simplement de résoudre des problèmes. Si vous voyez quelque chose qui vous fait penser que vous ne voudriez pas que vos êtres chers viennent travailler ici, faites-le-nous savoir pour que nous puissions régler le problème. »

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