Les enseignements anishinaabe et la MRC ont aidé le nouveau capitaine de vaisseau honoraire à devenir une dirigeante

Nouvelles de la Marine / Le 28 juillet 2021

Par Joanie Veitch

« Imaginez la situation : la magnifique Première Nation de Batchewana, dans le Nord de l’Ontario. Une jeune Anishinaabekwe timide avait un rêve... »

Le rêve du capitaine de vaisseau honoraire Deborah Eisan de devenir infirmière et de parcourir le monde ne s’est pas réalisé tout à fait comme elle l’avait envisagé petite. Au cours de ses 36 années de carrière au sein de la Marine royale canadienne (MRC), elle a plutôt voyagé dans plus de 20 pays, acquis de nouvelles compétences et joué un rôle clé dans le recrutement et le mentorat des jeunes Autochtones inscrits au Programme d’enrôlement des Autochtones des Forces canadiennes et à d’autres programmes d’instruction d’été, comme les programmes Raven et Black Bear.

« Je ne suis pas devenue infirmière, mais je me suis enrôlée dans les Forces armées canadiennes (FAC) à l’âge de 17 ans et je n’ai jamais regretté ma décision. C’est le service militaire qui m’a donné le courage de défendre mes valeurs et d’être fière de ma culture et de mon patrimoine. Le service militaire m’a donné la confiance nécessaire pour exprimer mes idées et mes opinions », a déclaré le capitaine de vaisseau honoraire Eisan, qui a pris sa retraite des FAC au grade de premier maître de 2e classe.

Lors d’une cérémonie de remise du parchemin et de l’épinglette, tenue le 21 juin 2021, à l’occasion de sa nomination au poste de capitaine de vaisseau honoraire, elle s’est dite fière d’être une ambassadrice de la MRC et « honorée et touchée » d’être affiliée au futur Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Margaret Brooke, un navire nommé en l’honneur d’une femme vétéran et ayant pour commandant une femme, le capitaine de frégate Nicole Robichaud.

La cérémonie s’est déroulée dans la salle de conférence de l’amiral au Quartier général des Forces maritimes de l’Atlantique, à Halifax, en présence d’un nombre limité de personnes et d’un grand nombre de spectateurs en ligne.

Raymond Sewell, un musicien du peuple mi’kmaq de Pabineau (N.-B.), a joué du tambour et chanté le chant d’honneur mi’kmaq, et le chef Dean Sayers, chef de la Première Nation de Batchewana, a prononcé quelques mots de félicitations avant que le contre-amiral Brian Santarpia, commandant des Forces maritimes de l’Atlantique, ne remette au capitaine de vaisseau honoraire Eisan son parchemin et son épinglette.

« Les capitaines de vaisseau honoraires de la MRC sont des dirigeants sélectionnés pour s’être démarqués dans leur vie privée ou publique. Ils agissent en tant qu’ambassadeurs de la Marine auprès du peuple canadien », a-t-il expliqué.

Il a énuméré ses nombreuses réalisations, notamment le fait qu’elle est lauréate du prix national de distinction en leadership pour les femmes autochtones et la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour son travail de sensibilisation à la culture des peuples autochtones au sein des FAC, ainsi que le rôle qu’elle avait joué dans la création du bâton à exploits du ministère de la Défense nationale (MDN) et des FAC, qui se transmet de génération en génération et qui symbolise l’unité des peuples autochtones dans les Forces armées canadiennes.

Le Cam Santarpia a déclaré que le capitaine de vaisseau honoraire Eisan avait également joué un rôle clé en tant que « conseillère estimée » auprès des hauts dirigeants militaires sur les questions autochtones.

« Elle a été, et continue d’être, une fervente représentante des militaires et des vétérans autochtones. Debbie, je dois dire que c’est nous qui sommes touchés et honorés par votre nomination au poste de capitaine de vaisseau honoraire. Vous êtes vraiment une personne remarquable. »

Son entraînement militaire a sûrement contribué à façonner sa carrière, mais dans le discours qu’elle a prononcé après la remise du parchemin et de l’épinglette, le capitaine de vaisseau honoraire Eisan a également parlé de la valeur intrinsèque du savoir anishinaabe qui a été transmis de génération en génération dans les sept enseignements ancestraux, à savoir la sagesse, l’amour, le respect, le courage, l’honnêteté, l’humilité et la vérité.

« Sans la sagesse de nos aînés et de nos ancêtres, nous ne saurions pas comment nous aimer nous-mêmes inconditionnellement et aimer les autres avec la même ténacité; nous respecter les uns les autres et respecter nos particularités et le fait que chaque esprit est unique et beau », a-t-elle déclaré en soulignant les enseignements de chacun des principes directeurs.

En tant que l’une des deux militaires ayant joué un rôle déterminant dans la création du bâton à exploits du MDN et des FAC, le bâton qu’a porté le maître de 1re classe (M 1) Katerina Stewart lors de la cérémonie de remise du parchemin et de l’épinglette, le capitaine de vaisseau honoraire Eisan a rappelé comment elle travaillait avec le maître de 2e classe Chris Innes, de la Première Nation de Whitefish River, en 2002, lorsqu’ils avaient tous deux rêvé d’un bâton à exploits. Le lendemain matin, ils s’étaient raconté leur rêve et avaient créé le bâton à exploits du MDN et des FAC, un puissant emblème d’unité qui rend hommage aux militaires autochtones d’hier et d'aujourd’hui de la Défense.

« Ce bâton à exploits sert à rappeler la ténacité des peuples autochtones ainsi que la force et la fierté de leur service au sein des FAC. Donc, vous voyez, les rêves se réalisent, mais pas toujours de la façon dont on s’y attend. Si nous ouvrons les yeux et surveillons les signes, nous parviendrons à réaliser nos rêves. »

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