Un marin canadien d’origine chinoise a libéré des prisonniers de guerre à Hong Kong

Le 18 juillet 2023 - La Marine royale canadienne

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William Lore. Photo: Chinese Canadian Military Museum Society.

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Un groupe de prisonniers de guerre canadiens au camp de prisonniers de guerre notoire de Sham Shui Po, qui a été libéré par le Capc Lore et un groupe de Royal Marines.

Le Canadien d’origine chinoise William Lore voulait servir son pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, ses trois candidatures ont été rejetées en raison de ses origines.

« Je pense qu’ils ont simplement vu ‘ Chinois ’ sur ma demande et l’ont jetée à la poubelle », s’est souvenu plus tard William Lore au cours d’une entrevue.

Au début de la guerre, le gouvernement canadien a mis en place des politiques d’immigration restrictives. La Loi de l’immigration chinoise de 1923 interdit presque toute immigration de Chinois au Canada, et ces restrictions incluaient le recrutement militaire dans l’ensemble du Commonwealth.

En 1943, un décret a supprimé les restrictions raciales pour les recrues des Forces armées canadiennes (FAC). Après avoir déposé une nouvelle demande, William Lore a été finalement admis et est devenu le premier officier canadien d’origine chinoise dans la Marine royale du Canada (MRC).

William Lore a effectué son instruction navale et a été affecté à Ottawa à l’Unité de renseignement radio des services mixtes, nouvellement créée.

En 1944, il a été prêté à la Royal Navy (RN), où son caractère, ses compétences et son multilinguisme lui ont permis de se distinguer.

Après avoir lu et interprété « deux lignes d’une épigramme chinoise à l’écran », il a été sélectionné pour faire partie d’une équipe de deux hommes au sein du Corps de renseignement détaillé des services mixtes en Birmanie (ce qui s’appelle aujourd’hui le Myanmar).

En janvier 1945, il est envoyé à Colombo, au Ceylan (ce qui est appelé aujourd’hui le Sri Lanka), où il s’est rendu profondément dans la jungle jusqu’à un camp de transit très secret de la RN, où il a joué un rôle essentiel dans l’élaboration d’une vaste attaque amphibie et aérienne interarmées contre les forces japonaises à Rangoon, en Birmanie (ce qui s’appelle aujourd’hui le Myanmar).

Ce plan a permis aux forces britanniques et anglo-indiennes de libérer la ville avec succès, en luttant contre une opposition japonaise limitée, composée essentiellement de tireurs d’élite. En mai 1945, l’ennemi avait été entièrement expulsé.

Après le début des négociations du gouvernement japonais concernant les conditions de sa reddition, William Lore a dirigé un groupe de Royal Marines britanniques pour négocier une reddition officielle avec les Japonais à Hong Kong.

Ils ont pris le contrôle de la base à terre de la RN et ont libéré les prisonniers canadiens, britanniques et hongkongais détenus dans le camp de prisonniers de guerre notoire de Sham Shui Po.

Les gardes japonais encore en poste se sont d’abord moqués de William Lore, mais son attitude persuasive et les Marines qui l’accompagnaient ont convaincu les gardes de la reddition du Japon.

Le récit de William Lore sur la découverte des prisonniers de guerre canadiens est poignant.

« Je suis entré dans le premier bâtiment où je suis arrivé et il faisait très sombre, a-t-il raconté. Il y avait environ 40 hommes, des Canadiens, assis à des tables, etc. Je leur ai dit : « Bonjour les gars, vous ne voulez pas voir un Canadien? Ils se sont alors précipités et ont vu mon insigne de coiffure. Ces hommes étaient de véritables squelettes. On pouvait voir leurs os à travers leur peau. »

« Ils pleuraient et n’avaient pas honte de pleurer. Et finalement, j’ai pleuré moi aussi, parce qu’ils me racontaient ce qu’ils avaient souffert », s’est souvenu William Lore.

Malgré la fin de la guerre, il est resté prêté à la RN avant de revenir au Canada un an plus tard.

William Lore a de nouveau servi à Hong Kong pendant la guerre de Corée, où il a travaillé dans le domaine du renseignement. Il s’est installé à Hong Kong en 1957 et est devenu un agent d’assurance. Puis, à l’âge de 51 ans, il a obtenu un diplôme de droit à l’Université d’Oxford et a ouvert son cabinet en 1962.

Il est décédé le 22 septembre 2012 à l’âge de 103 ans.

« Le dynamisme et la détermination de William Lore lorsqu’il s’agit de servir son pays et de faire reconnaître les Canadiens d’origine chinoise comme des membres à part entière de la société canadienne constituent un merveilleux exemple pour nous tous et montrent que nous pouvons tous faire avancer les choses. En tant que marin, le capitaine de corvette Lore a rendu le Canada fier, a déclaré Peter MacKay, ministre de la Défense nationale au moment du décès de William Lore.

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