Un lieutenant de vaisseau de la MRC participe à une expédition en Antarctique à bord du navire L’Astrolabe

Le 22 juillet 2025 - La Marine royale canadienne

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Le Ltv Cameron Moors à côté du navire L’Astrolabe lors d’une mission de ravitaillement à la base Dumont d’Urville

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Des pingouins sur le littoral antarctique.

Pour le lieutenant de vaisseau (ltv) Cameron Moors, officier de navigation à bord du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Frédérick Rolette, un récent échange avec la Marine nationale française a été une occasion rare d’acquérir une expérience pratique des opérations polaires tout en renforçant la coopération internationale dans le domaine naval.

Originaire d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, le Ltv Moors fait partie de la Marine royale canadienne (MRC) depuis 10 ans. Fort d’une expérience en navigation polaire et en déploiements internationaux, il a été sélectionné pour cet échange afin d’acquérir une connaissance directe des opérations françaises dans les eaux glacées.

En mars 2025, le Ltv Moores a pris part à une mission de deux semaines à bord du navire L’Astrolabe, un navire de la Marine nationale française exploité pour le compte des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises). Le navire terminait sa dernière mission de soutien logistique de la saison à la base de recherche française Dumont d’Urville en Antarctique. Parti de Hobart, en Australie, l’équipage a traversé les « quarantièmes rugissants », une zone de l’océan Austral réputée pour être très agitée, avant d’atteindre les côtes glacées de l’Antarctique.

Au cours de cette mission, le Ltv Moors a exercé les fonctions de chef de quart à la passerelle en tant que stagiaire, au sein d’un petit équipage de la Marine nationale qui travaillait aux côtés de chercheurs embarqués et du personnel de soutien de la base. Le navire avait notamment pour mission de livrer des vivres, des pièces de rechange et du matériel à la base par hélicoptère, tout en patrouillant près des côtes. Lorsque le mauvais temps a rendu l’accès à la jetée de la base impossible, le navire a continué vers le sud, fidèle à sa devise Toujours Plus Sud pour atteindre son point le plus méridional à ce jour.

Tout au long de cette affectation d’échange, le Ltv Moors a été impressionné par le professionnalisme et l’hospitalité de l’équipage de la Marine nationale.

« Ils m’ont accueilli comme l’un des leurs et m’ont fait participer à toutes les activités, de la manutention du fret aux opérations quotidiennes sur le pont, en passant par la cérémonie du baptême du passage de la ligne, où j’ai été déguisé en ours polaire complètement perdu. »

Il en a également tiré plusieurs enseignements opérationnels, notamment la pratique de la Marine nationale qui consiste à compiler des images satellites, des photographies et des vidéos de chaque voyage afin d’améliorer la navigation à l’avenir et d’enrichir le savoir polaire à long terme.

« La Marine nationale rédige des rapports après chaque mission à la base Dumont d’Urville, ce qui lui permet de disposer d’archives complètes sur la façon dont le navire a traversé la glace et les conditions auxquelles il a été confronté », a déclaré le Ltv Moors.

« La lecture de leur doctrine sur les opérations dans les glaces et de ces rapports après mission éclairera la MRC sur les opérations modernes de brise-glace avec un navire comparable. »

L’Astrolabe est équipé pour le ravitaillement dans les régions polaires, avec une cale pouvant transporter jusqu’à 1 200 tonnes de matériel. Cela comprend deux hélicoptères, plus de 10 conteneurs maritimes et divers véhicules pour soutenir la base.

Le navire navigue généralement avec un équipage de base de 22 membres de la Marine nationale, le reste de l’équipage étant composé de scientifiques de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor et d’autres membres du personnel de soutien. Son système de rotation à double équipage permet d’assurer une quasi-continuité des opérations. Pendant la saison creuse en Antarctique, le navire effectue des missions de pêche et des patrouilles de souveraineté dans l’océan Indien, près de La Réunion et d’autres territoires français.

Le Ltv Moors a déclaré que l’un des défis les plus importants était de surmonter la barrière linguistique dans un milieu technique.

« Je dirais que la plus grande difficulté est de réapprendre toute la terminologie de la Marine en français. Il y avait beaucoup de termes techniques que je connaissais, mais que je ne savais pas traduire dans ma deuxième langue. Les membres d’équipage m’ont aidé en les traduisant eux-mêmes ou en faisant des charades pour combler le fossé linguistique », a-t-il fait remarquer.

À mesure que la MRC étend sa présence dans les régions polaires, des possibilités d’échange comme celles-ci serviront à accroître la disponibilité opérationnelle, à approfondir l’expertise et à favoriser une étroite collaboration avec nos partenaires internationaux, ce qui définit le rôle du Canada sur la scène mondiale.

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