Le NCSM Max Bernays repousse la limite septentrionale de la MRC
Le 19 septembre 2025 - La Marine royale canadienne
Par le matelot de 1re classe Maxime Vandal

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Le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Max Bernays fend de grandes plaques de glace lors de son passage dans le cercle polaire arctique le 27 août 2025.
Photo : Matelot de 1re classe Jordan Schilstra.

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Carte illustrant la distance parcourue par le NCSM Max Bernays dans le cadre de l’opération LATITUDE.
Le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Max Bernays a établi un nouveau jalon pour la Marine royale canadienne (MRC). Le 29 août 2025, l’équipage du navire a atteint la position 81°12.044’ N, 155°38.512’ O, soit le point le plus au nord jamais atteint par un navire de la MRC. L’équipage a quitté Esquimalt le 13 août pour un déploiement qui se poursuivra jusqu’au 19 décembre, et qui commencera dans l’Arctique occidental avant de se diriger vers l’ouest dans la région indo-pacifique. Cette traversée du Nord s’inscrit dans le cadre de l’opération LATITUDE, la mission du Canada visant à améliorer la connaissance de la situation dans l’Arctique et ses approches.
« L’objectif est clair : assurer une présence canadienne persistante dans la région, comprendre les activités qui se déroulent sous nos eaux et à la surface de celles-ci et dans notre espace aérien, tout en se concentrant sur la défense contre les menaces potentielles et émergentes », a déclaré le commandant du NCSM Max Bernays. Pendant plus d’une décennie, le NCSM Shawinigan a détenu le record de la MRC pour avoir atteint le point le plus au nord, soit 80°28’ N, le 14 août 2014. D’autres navires ont mené des opérations dans l’Arctique, mais aucun n’a atteint ce jalon. Aujourd’hui, le NCSM Max Bernays a placé la barre plus haute.
L’atteinte du point 81°12.044’ N a nécessité une collaboration entre tous les services. Les équipes de passerelle et les vigies se sont adaptées au soleil de minuit et aux illusions de la banquise à la dérive. Les ingénieurs ont travaillé sans relâche pour empêcher les systèmes d’eau et de chauffage de se fissurer sous la pression de l’Arctique. Le service du pont a tenu l’équipement de sauvetage prêt à l’emploi, manipulant des cordages qui se raidissaient en quelques minutes. Des spécialistes ont analysé les images et les conditions météorologiques, avec l’aide d’un spécialiste du service des glaces d’Environnement Canada qui les a conseillés sur le mouvement et la composition des glaces. Ensemble, les membres de l’équipage ont dû affronter des défis qui ne se posent qu’aux limites des cartes de navigation, et ont acquis des connaissances qui permettront aux prochaines patrouilles de l’Arctique d’aller plus loin et de rester plus longtemps dans la région.
L’importance de ce jalon réside non seulement dans la latitude atteinte, mais également dans ce qu’il démontre au sujet des moyens modernes de la MRC en Arctique. Les navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique de la classe HARRY DEWOLF (NPEA) ont été construits pour mener des opérations dans des conditions nordiques difficiles. Équipés pour transporter des embarcations de sauvetage polyvalentes, des véhicules et un hélicoptère, ils offrent une plateforme souple pour affirmer la souveraineté canadienne dans l’Arctique et les eaux côtières tout en soutenant les opérations au pays et à l’étranger.
Pour les marins, leurs familles et le Canada, les répercussions sont évidentes. Ce jalon permet à la Marine d’étendre ses opérations en toute sécurité, tant sur le plan géographique que sur le plan technique. L’achèvement d’une mission au point 81° Nord renforce la confiance dans la planification, la logistique et la gestion des risques pour les déploiements à venir dans l’Arctique. Il renforce également les liens avec les partenaires nordiques et autochtones grâce à la présence, aux liens communautaires et au soutien pratique. Plus important encore, il contribue directement à la défense du continent. Plus le Canada sera en mesure de voir l’Arctique, de le comprendre et d’y mener des opérations, plus sa capacité de détection, de dissuasion et de défense sera forte.
L’opération LATITUDE se terminera par une courte escale logistique à Dutch Harbour avant que le NCSM Max Bernays ne se déplace vers l’ouest pour appuyer l’opération HORIZON dans la région indo-pacifique puis l’opération NEON, qui contribue à l'application des sanctions des Nations unies. Ce déploiement, qui permet d’affirmer la souveraineté de l’Arctique avant de se pencher sur les engagements dans le Pacifique, met en évidence la polyvalence des NPEA au pays et à l’étranger.
Pour l’instant, l’histoire est simple : un navire, un équipage, tous les services travaillant ensemble, amenant la Marine canadienne plus loin dans le Nord que jamais, et créant les conditions pour que le prochain équipage aille encore plus loin.
Pour l’instant, l’histoire est simple : un navire et un équipage emmenant la Marine canadienne plus loin dans le Nord que jamais, prouvant ce qui est possible aujourd’hui et renforçant la confiance pour les missions de demain dans l’Arctique.
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