L’Ex UNIFIED RESOLVE met à l’épreuve les compétences tactiques du 1 GBMC

Le 11 février 2019 - Tim Bryant, la Sentinelle de l'Ouest

Le chemin vers le niveau de préparation élevé comporte de nombreux objectifs à atteindre pour le 1^er Groupe-brigade mécanisé du Canada (1 GBMC), qui se prépare en vue de ses futures missions potentielles.

Le plus récent de ces objectifs était l’exercice UNIFIED RESOLVE, qui s’est déroulé de 2 au 8 février 2019 à la Base de soutien de la 3^e Division du Canada (BS 3 Div CA) Edmonton.

Conçu par le Centre canadien d’entraînement aux manœuvres (CCEM), UNIFIED RESOLVE est un exercice de quartier général de haut niveau. Il vise à confirmer que le quartier général du 1 GBMC sera prêt à exercer les fonctions les plus élevées d’un déploiement à compter de juillet, lorsque la brigade entrera dans sa phase de disponibilité opérationnelle élevée, comme l’explique le lieutenant Matthew Howse, du CCEM.

L’Ex UNIFIED RESOLVE repose sur une simulation de scénario de combat purement virtuelle, sans troupe ni équipement sur le terrain. De ce fait, même si près de 1400 personnes y participent, il s’agit d’un exercice de petite envergure qui permet une souplesse accrue.

Cette année, l’Ex UNIFIED RESOLVE portait sur un ennemi de force presque égale envahissant une nation alliée du Canada appelée l’Atropia. Les forces canadiennes et alliées avaient pour mission de repousser les forces ennemies de l’Ariana en dehors des frontières de l’Atropia, pour qu’elles regagnent leur territoire.

Le Lt Howse explique qu’un ennemi de force presque égale possède environ les mêmes capacités militaires que les forces de l’OTAN.

Selon le colonel Bob Ritchie, commandant du 1 GBMC, l’Ex UNIFIED RESOLVE est un outil indispensable pour déterminer le niveau de préparation du 1 GBMC en vue d’un déploiement et pour améliorer les compétences nécessaires à la réussite, mais ce n’est qu’une étape parmi d’autres sur le chemin menant au niveau de préparation élevé.

« Il s’agit d’une occasion d’entraînement réaliste permettant à nos leaders de perfectionner leurs capacités de commandement et contrôle dans un environnement synthétique avant le déploiement de nos soldats à Wainwright pour l’Ex MAPLE RESOLVE en mai 2019 », souligne-t-il.

MAPLE RESOLVE, un exercice de tir réel sur le terrain, se veut la continuité de l’Ex UNIFIED RESOLVE et la confirmation finale du 1 GBMC avant le déploiement.

Le Col Ritchie ajoute que le 1 GBMC a exécuté l’Ex UNIFIED RESOLVE en mettant l’accent sur des domaines d’intérêt précis.

« Nos domaines d’intérêt pour l’Ex UNIFIED RESOLVE 2019 comprenaient la mise à profit des éléments habilitants interarmées et de formation, l’intégration des éléments de la Force régulière et de la Réserve, et l’optimisation de notre interopérabilité multinationale avec nos principaux alliés », précise-t-il.

Le succès de l’Ex UNIFIED RESOLVE reposait sur de nombreuses variables, qui ne se limitaient pas aux épreuves que devait relever le 1 GBMC.

Comme l’exercice était purement virtuel, il était essentiel de travailler avec l’infrastructure informatique et de communication. C’est à ce niveau qu’intervenaient des personnes comme le major Jeffrey Vant Klaphek, G6 CCEM, coordonnateur principal des transmissions et de la connectivité de l’exercice.

Comme l’explique le Maj Vant Klaphek, les préparatifs techniques ont débuté neuf mois avant la tenue de l’exercice, et l’aménagement à la BS 3 Div CA a commencé le 7 janvier 2019.

La première étape consistait à installer le câblage nécessaire au Centre d’instruction pour assurer un bon fonctionnement du réseau tactique sécurisé et du réseau administratif. Il fallait également procéder au partitionnement du réseau du 1 GBMC aux fins de sécurité de l’exercice.

L’un des principaux défis était d’inclure une connexion pour Petawawa, en Ontario, pour que le 2 GBMC puisse aussi prendre part à l’exercice à titre de groupe-cible de l’instruction additionnel. La mise à l’essai de cette connexion a eu lieu en novembre 2018.

Au total, le Maj Vant Klaphek et son équipe ont relié près de 500 dispositifs, dont 250 étaient destinés à la facette tactique de l’exercice.

Comme des militaires de la Lettonie, du Royaume-Uni et des États-Unis participaient également à l’exercice, il fallait leur fournir des droits d’accès spéciaux aux systèmes canadiens.

Le contingent britannique, soit le 5 Rifles, était dirigé par le lieutenant-colonel Andrew Ridland.

Ce dernier explique que son contingent jouait le rôle de la 12e Brigade d’infanterie blindée, l’une des quatre brigades sous le commandement de la 1re Division multinationale dans le cadre de l’Ex UNIFIED RESOLVE.

Selon lui, il est important de mener des exercices en simulant un contexte multinational, puisqu’il s’agit du contexte de nombreux déploiements opérationnels à l’heure actuelle.

« Nous devons impérativement apprendre à développer et à maintenir ces procédures opérationnelles communes, pour travailler aussi harmonieusement que possible lors d’un déploiement opérationnel », souligne-t-il.

Lcol Ridland ajoute que, même si le 5 Rifles est lui-même sur son propre chemin menant au niveau de préparation élevé, l’unité avait surtout un rôle de soutien durant l’Ex UNIFIED RESOLVE. Cette expérience a tout de même donné lieu à des leçons retenues.

Selon lui, la participation à un exercice comme Ex UNIFIED RESOLVE permet des améliorations dans différents domaines, notamment l’élaboration de procédures de planification, l’exécution et la coopération multinationale.

En ce qui concerne l’amélioration de l’exécution, le Lcol Ridland explique que le logiciel de simulation utilisé dans le cadre de l’Ex UNIFIED RESOLVE analyse le plan que vous prévoyez exécuter et vous indique son degré de réussite possible. Si vous oubliez quelque chose, l’application réagira en vous « punissant » pour cette erreur.

« Le logiciel aide vraiment à réaliser concrètement toute l’importance d’une bonne planification, car ce sont des vies qui sont en jeu », poursuit-il.

Le capitaine Joshua Rumbolt, du 4e Régiment d’appui du génie, Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown, au Nouveau-Brunswick, faisait également partie de l’équipe de soutien affectée au 1 GBMC. Il jouait le rôle d’un escadron de soutien relevant d’un bataillon du génie américain et était rattaché à un groupement tactique dont il appuyait la progression vers l’avant à l’aide de ressources de pontage.

À titre d’exemple des tâches qu’il devait accomplir, le Capt Rumbolt explique que l’effort principal de son groupe à un moment donné de l’exercice était d’effectuer le franchissement d’un cours d’eau. Dans son rôle de bataillon du génie, il disposait de deux méthodes pour appuyer cette manœuvre : un radeau flottant moyen et un pont moyen. Une fois la méthode franchissement en place, le groupement tactique pouvait traverser le cours d’eau et établir une tête de pont de l’autre côté, puis poursuivre sa progression.

À d’autres occasions, si le groupement tactique rencontrait des forces ennemies et subissait des pertes, le Capt Rumbolt devait dresser son inventaire après le contact et transmettre cette information à sa chaîne de commandement.

« Mon objectif était de rendre chaque situation simulée aussi réaliste que possible », indique-t-il.