Coin de l'aumônier - « N’oublions jamais » : Le Souvenir dans le respect et l’honneur

Le 24 novembre 2020 - Capt Min Kim, aumônier, 1er Bataillon des services

En 1897, Rudyard Kipling (décédé en 1936) a composé un poème intitulé « Recessional : Hymne après l’office », où il rappelle au lecteur de ne pas oublier ce qui ne doit pas être effacé. Dans le poème, il insiste sur le fait d’éviter « que nous oublions » qu’il répète deux fois :

Dieu de nos pères, connu depuis la nuit des temps,
Seigneur de notre vaste ligne de front,
De la main terrible de qui nous détenons
L’empire sur le palmier et le pin —
Seigneur Dieu de l’Univers, sois encore avec nous,
Pour éviter que nous oublions, que nous oublions!

Légende

Photo : Mat 1 Erica Seymour, Services d’imagerie de la 4e Escadre

La phrase est ensuite adaptée pour refléter l’importance du souvenir des soldats tombés à la guerre, et elle est devenue très connue à l’occasion du Jour du Souvenir, aussi appelé « Jour de l’Armistice » jusqu’en 1930, particulièrement dans les pays et les États du Commonwealth. Tout aussi extraordinaire en matière de respect est le poème de Laurence Binyon (décédé en 1943) qui est intitulé « Pour les soldats tombés ». Sa quatrième strophe que nous connaissons comme « Acte de souvenir », où l’on scande :

Ils ne vieilliront pas comme nous, qui leur avons survécu;
Ils ne connaîtront jamais l’outrage  ni le poids des années.
Quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore
Nous nous souviendrons d’eux.

Nous nous souvenons toujours des sacrifices faits par les soldats dans l’exercice de leurs fonctions, mais en cette période de l’année, nous le faisons de façon délibérée et consciente dans tout le pays et dans le monde, pas seulement de façon individuelle, mais aussi collectivement.

Il semble évident qu’il y a aura un léger changement dans notre acte de souvenir cette année en raison de la COVID‑19 – le principal joueur de notre vie dans une « nouvelle normalité ». On s’attend davantage à ce que les gens regardent des cérémonies de commémoration en ligne, par exemple, ainsi qu’en petits groupes dans le respect des lignes directrices provinciales, plutôt que de voir de gros rassemblement publics aux cénotaphes comme d’habitude.

Peu importe comment et où nous participerons au souvenir des soldats, l’une des raisons dominantes et permanentes de notre souvenir est de « ne pas oublier ». Oublier le passé fait partie, par défaut, d’un phénomène acceptable pour nous, mais il y a certaines choses que nous gardons en mémoire et dans nos connaissances, comme des moments et des événements importants, de même que les gens honorables et leurs actes dans l’histoire.

Cela peut sembler ironique que les sacrifices des soldats tombés soient honorables, pourtant, nous faisons volontairement acte de souvenir, afin de ne pas les oublier. Toutefois, au vrai sens, c’est plus qu’un geste; c’est notre détermination, dans le respect, à rendre hommage à leur service altruiste. Nous respectons leur détermination à servir le pays. Nous rendons hommage à leur courage, et même à leur décès en devoir.

Reflétant les valeurs de notre collectivité dans son ensemble, nous nous souvenons d’eux avec respect et honneur. Pour les gens du passé, du présent et de l’avenir, nous nous souvenons d’eux pour leur dévouement. Nous nous souvenons d’eux pour leur courage. Nous nous souvenons d’eux pour le sacrifice de leur vie pour la nôtre.

Nous nous souviendrons d’eux.

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