Le changement est source de malaise

Le 30 janvier 2023 - Cplc Amber Huver

Lorsque je me suis enrôlée dans les Forces armées canadiennes (FAC) en 2013, le changement de culture avait commencé, mais n’était encore qu’une petite vague au sein de l’importante organisation.

Caption

Des membres de la Base des Forces canadiennes Suffield participent à une cérémonie de levée du drapeau de la Fierté inclusive lors de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai 2022.

Photo fournie

Caption

Des membres de la Base des Forces canadiennes Suffield, de l’Unité d’entraînement de l’Armée britannique Suffield et des unités hébergées participent au dévoilement du passage pour piétons de la Fierté inclusive devant le QG de la Base, le 27 juin 2022.

Photo fournie

Caption

Des membres de la Base des Forces canadiennes Suffield, de l’Unité d’entraînement de l’Armée britannique Suffield et de Recherche et développement pour la défense Canada participent au premier défilé de la Fierté à la Base de soutien de la 3e Division du Canada Edmonton, le 24 juin 2022.

Photo fournie

Ma première unité comptait deux personnes homosexuelles que je connaissais : l’une s'affichait ouvertement et était souvent la cible de commérages de la part de ses collègues techniciens; la seconde que je connaissais uniquement parce que j’étais la commis qui avait rédigé la demande d’union libre pour son partenaire et lui. Cette expérience m’a fait chaud au cœur, car il me faisait confiance et se sentait en sécurité.

S’il y en avait d’autres, je n’étais pas au courant.

La culture était encore hostile, voire ouvertement hostile, à quiconque ne correspondait pas à la définition restrictive de ce qu’était un aviateur, un soldat ou un marin.

Comme les petites vagues ont tendance à le faire, elles ont été persistantes et sont devenues une vraie grosse vague. Divers groupes d’équité ont été mis en place, ce qui a permis de créer une place à la table pour les personnes qui n’avaient peut-être pas été invitées à participer auparavant en tant que personnes à part entière. La création d’une place à la table démontre que non seulement les FAC vous accepteront si vous pouvez respirer, porter un uniforme et respecter le calendrier, mais aussi que vous êtes valorisé, peu importe votre sexualité, votre expression de genre ou votre héritage ancestral.

Le fait d’être mutée d’Edmonton à la petite Base Suffield m’a d’abord donné l’impression d’être isolée, comme peut l’être le sud de l’Alberta pour un lutin du chaos comme moi qui, jusqu’à maintenant, était restée dans le placard avec les autres personnes dont les orientations sexuelles étaient différentes. Toutefois, la croissance personnelle exige que nous soyons poussés hors de notre coquille, sinon nous stagnons.

Ainsi, lorsque la capitaine Taylor Rogalsky m’a demandé d’être responsable du déplacement de la BFC Suffield à Edmonton dans le cadre du premier défilé de la Fierté des FAC tenu sur une base militaire, j’ai accepté avec enthousiasme. Le courage dont elle a fait preuve pour être elle-même sans complexe permet aux autres de faire de même.

Au fur et à mesure que j’ai commencé à envoyer des instructions de coordination et à correspondre avec nos participants, il m’est apparu qu’il y avait une communauté ici; les membres de cette communauté appartiennent explicitement à une lettre de l’abréviation LGBTQIA2S+, ou sont des alliés ou des défenseurs, ou appartiennent à une communauté adjacente. Tout le monde était enthousiaste et accueillant. Il ne s’agissait pas d’une tâche sous la contrainte, mais d’une passion et d’une intention collectives.

Bien que notre déplacement ait été ponctué de quelques contretemps, nous sommes arrivés à Edmonton sans encombre. Le jour du défilé, il y avait une énergie palpable. Il y avait dans l’air une électricité et un optimisme profondément inspirants ainsi qu’une impression que nous, en tant que communauté institutionnelle, étions sur la voie de la croissance et du progrès. C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu imaginer voir se concrétiser lorsque je me suis enrôlée. C’était formidable de voir des militaires accompagnés de leurs partenaires, de leurs familles (et de familles fondées!) et de leurs enfants, qui représentent un large éventail de données démographiques dans les rangs, les groupes professionnels et l’expérience. C’est le soutien et l’inclusion véritables que je souhaite voir représentés au sein de l’ensemble des FAC.

Lorsque nous élevons les autres, nous faisons ressortir le meilleur d’eux-mêmes; nous faisons ressortir le meilleur de chacun. L’étendue de notre expérience est notre force. Entendre les histoires de camarades militaires qui ont enduré des difficultés, de la violence, de la honte imposée et des répercussions sur leur carrière met en perspective tout le chemin que nous avons parcouru, mais cela ne signifie pas pour autant que nous n’avons pas encore du chemin à faire.

Chaque personne, chaque section, service, unité et au-delà est responsable de continuer à progresser vers l’avant et vers le haut.

Détails de la page

2023-01-30