Les tireurs d’élite du 1 GBMC sont à la recherche de soldats d’infanterie motivés, en forme et dévoués
Le 19 mai 2023 - Tim Bryant, la Sentinelle de l’Ouest
Le rôle d’un tireur d’élite dans les Forces armées canadiennes (FAC) ne consiste pas uniquement à demeurer caché en attendant que la cible apparaisse.
L’adjudant Adam Whitehouse, du 3e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (3 PPCLI), a expliqué que bien que cela puisse être le rôle principal du tireur d’élite, il joue également un rôle indispensable dans le soutien de son unité en fournissant des renseignements en matière de surveillance et de reconnaissance.
L’Adj Whitehouse occupe actuellement le poste de maître‑tireur d’élite de la brigade au sein du 1er Groupe‑brigade mécanisé du Canada (1 GBMC). Dans ces fonctions, il est le principal conseiller du commandant du 1 GBMC et du personnel du quartier général pour toutes les questions relatives à la gestion des tireurs d’élite, à l’emploi de la force et aux tactiques dans l’Ouest canadien.
Le rôle du maître‑tireur d’élite de la brigade au sein du 1 GBMC a évolué au cours de la dernière année. Les responsabilités de l’Adj Whitehouse comprennent la planification et la coordination du cours de tireur d’élite – niveau élémentaire et de la concentration de tireurs d’élite de la brigade (Ex STEALTHY RAM); la mise à l’essai et l’achat d’équipement mis à niveau et moderne; l’organisation d’entraînements conjoints avec des services de police et d’autres unités des FAC; la rédaction de documents militaires et la préparation de briefings sur des questions relatives aux tireurs d’élite; la prestation de conseils sur l’avancement professionnel des tireurs d’élite; la surveillance de l’attribution de l’équipement et des munitions des tireurs d’élite; la coordination des préparatifs en vue de compétitions de tireurs d’élite, de cours se déroulant à l’étranger et d’activités d’entraînement spécialisé à l’intention des tireurs d’élite.
Les films et la culture populaire présentent souvent les tireurs d’élite comme des loups solitaires qui chassent leurs proies. L’Adj Whitehouse affirme que bien que cela ne soit pas entièrement inexact, leur rôle n’est pas aussi simple.
« Les [tireurs d’élite] sont des experts en tir de précision et en techniques de campagne », a‑t‑il affirmé. « Cette expertise donne aux commandants la capacité d’utiliser les tireurs d’élite comme multiplicateurs de force. »
Le fait même de détruire une cible ne représente qu’une infime partie du rôle du tireur d’élite. Il exécute également les tâches de surveillance et de reconnaissance susmentionnées, en plus de fournir des analyses du champ de bataille et la capacité de demander un appui aérien au besoin.
En parlant en particulier de ses camarades du 3 PPCLI, les tireurs d’élite peuvent également être infiltrés dans la zone ennemie au moyen du parachutisme en chute libre, d’hélicoptères et de VTT, où ils possèdent les compétences pour demeurer autonomes pendant une période allant jusqu’à 72 heures, tout en communiquant des renseignements essentiels à leurs unités.
Si l’on tient compte de toutes les fonctions et responsabilités des tireurs d’élite, cette carrière vise un type de personne en particulier. Les tireurs d’élite doivent être membres de la Force régulière et de l’infanterie.
Par la suite, les candidats intéressés doivent suivre le cours de patrouilleur de reconnaissance – niveau élémentaire. Après avoir terminé ce cours, ils doivent informer leur chaîne de commandement de leur intérêt de devenir tireur d’élite. Ils suivent ensuite un cours de sélection de tireurs d’élite, soit un cours de familiarisation d’une durée de deux semaines qui traite de divers aspects du cours complet de tireur d’élite – niveau élémentaire, et atteignent la norme requise d’adresse au tir lors de l’épreuve de tir avec l’arme personnelle C7.
L’un des éléments du cours de sélection de tireurs d’élite est une évaluation psychologique menée par les officiers de sélection du personnel des FAC. Les tireurs d’élite travaillent en équipe ou en petits groupes dans des situations et des milieux extrêmement stressants, ce qui peut être exigeant sur le plan mental. Par conséquent, il est essentiel que les candidats puissent s’adapter à cette réalité et soient en mesure de travailler de façon autonome au sein de ces petits groupes.
« C’est l’une des caractéristiques que nous recherchons chez les tireurs d’élite : la capacité de travailler efficacement en petites équipes sans supervision ou presque », a souligné l’Adj Whitehouse. « Les tireurs d’élite doivent bien connaître les petites unités tactiques, car c’est une caractéristique que nous recherchons chez nos tireurs d’élite. »

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L’adjudant Adam Whitehouse (à droite), tireur d’élite, à côté de son partenaire.
Photo fournie par l’Adj Adam Whitehouse

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Des tireurs d’élite éclaireurs du Canada et des Marines des États‑Unis mettent à l’épreuve leurs compétences lors de l’exercice Rim of the Pacific (RIMPAC) en 2014.
Photo fournie par l’Adj Adam Whitehouse

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L’adjudant Adam Whitehouse effectue un saut en chute libre en Californie lors d’une séance d’entraînement sur le parachutisme.
Photo fournie par l’Adj Adam Whitehouse
Le cours de sélection de tireurs d’élite met également à l’épreuve les compétences en matière de condition physique et de rappel de mémoire des candidats pour avoir une idée générale de leur rendement éventuel lors du cours de tireur d’élite – niveau élémentaire.
L’Adj Whitehouse a expliqué que le rappel de mémoire va de pair avec la patience et le souci du détail.
« Le rappel de mémoire et la capacité d’observer rapidement une zone et de remarquer des détails que le soldat typique n’est pas formé pour relever est quelque chose que nous enseignons », a‑t‑il affirmé.
Étant donné que le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire a un taux de réussite de 60 %, le cours préalable aide à choisir les candidats qui ont les meilleures chances de réussir.
« Nous sélectionnons les meilleurs candidats possibles de chaque unité et nous fournissons des recommandations aux commandants par rapport aux candidats qui obtiendraient les meilleurs résultats lors du cours de tireur d’élite – niveau élémentaire », a ajouté l’Adj Whitehouse.
Le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire a habituellement lieu pendant l’été. Il s’agit d’un cours d’une durée de deux mois et demi. Il est axé sur l’art et la science du poste de tireur d’élite, ce qui comprend le rôle essentiel de l’observateur.
« Il y a une chose que beaucoup de gens ne savent pas : appuyer sur la détente et apprendre à un tireur d’élite comment tirer est relativement simple », a affirmé l’Adj Whitehouse. « C’est la capacité de détection qui est un attribut hautement recherché, et il s’agit d’une aptitude difficile à acquérir. »
Un observateur aide le tireur à avoir plus de chances d’atteindre la cible. Il possède les compétences nécessaires pour suivre la trajectoire d’une balle, et est en mesure de faire des ajustements pour améliorer le pointage du tireur en fonction de facteurs, entre autres, comme le vent, l’altitude, la température de l’air, l’heure et la pression barométrique.
« Votre observateur doit être capable de faire cela rapidement », a expliqué l’Adj Whitehouse. « Tous nos tireurs d’élite sont qualifiés pour tirer et observer lorsqu’ils terminent le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire. »
Après avoir terminé le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire, les stagiaires sont affectés au peloton de tireurs d’élite de leur unité pour poursuivre leur instruction.
Tout compte fait, il faut compter environ deux ans pour que les FAC puissent « former un tireur d’élite entièrement qualifié et compétent pouvant faire partie d’un détachement et d’une équipe de tireurs d’élite », a souligné l’Adj Whitehouse.
L’un des principaux obstacles que doivent surmonter les candidats est le cours de patrouilleur de reconnaissance – niveau élémentaire. Il s’agit d’un cours exigeant sur le plan physique qui permet aux stagiaires d’acquérir les compétences de base en reconnaissance nécessaires pour mener des opérations débarquées en campagne, surtout les compétences en matière de navigation et le fait de porter un sac pesant 45 kilogrammes pendant des jours et des jours lorsque la nourriture et le sommeil sont limités.
« Cela donne un avant‑goût aux [candidats] avant de suivre le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire et leur permet d’acquérir beaucoup plus d’expérience pour que nous n’ayons pas à enseigner ces sujets lors du cours de tireur d’élite – niveau élémentaire et que nous puissions nous concentrer sur les tirs uniquement », a affirmé l’Adj Whitehouse.
Toutefois, certains changements à venir auront une incidence sur les étapes à suivre pour devenir tireur d’élite. La cellule des tireurs d’élite de l’École d’infanterie au Centre d’instruction au combat à la Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown, au Nouveau‑Brunswick, envisage actuellement de moderniser le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire. Les changements pourraient enlever le cours de patrouilleur de reconnaissance – niveau élémentaire comme condition préalable, et le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire modernisé comprendrait un élément d’instruction sur la reconnaissance.
L’Adj Whitehouse est devenu tireur d’élite pour réaliser un rêve d’enfance.
« Même lorsque j’étais tout petit, je voulais m’enrôler dans les Forces armées canadiennes et devenir tireur d’élite », a‑t‑il dit. « C’était mon plan et mon objectif éventuels en tant que jeune enfant. Je me souviens que même à l’âge de neuf ou dix ans, je voulais être tireur d’élite et parachutiste. »
Il a affirmé qu’il n’a pu résister à l’attrait de faire partie d’un petit groupe de soldats possédant les connaissances et les compétences spécialisées pour remplir leur rôle.
« Un tireur d’élite possède un ensemble de compétences spécialisées », a‑t‑il dit. « Je voulais faire partie d’une unité composée de certains des meilleurs soldats de ce bataillon. Je voulais travailler avec l’élite et pour l’élite dans un travail qui est très exigeant et unique. Après avoir constaté le niveau de professionnalisme des tireurs d’élite dans les Forces canadiennes, j’ai voulu essayer de devenir tireur d’élite du 3 PPCLI. »
Il a également souligné la différence entre la perception des tireurs d’élite dans les médias et la réalité de ce travail, qui n’est jamais aussi raffiné.
« Tous les films présentent ce travail comme étant génial, mais en réalité c’est un travail très difficile. Par contre, c’est aussi un rôle extrêmement gratifiant et unique dans l’infanterie. »

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Des membres du 1er Groupe‑brigade mécanisé du Canada des Forces armées canadiennes s’entraînent avec des membres du Groupe tactique d’intervention de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) lors d’un exercice de tireur d’élite au champ de tir au pistolet de la GRC Edmonton, le 20 mars.
Photo : Cplc Cass Moon, Affaires publiques de la 3e Division du Canada

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Un tireur d’élite des Forces armées canadiennes met à l’épreuve ses compétences lors de l’exercice STEALTHY RAM en 2021.
Photo fournie par l’Adj Adam Whitehouse

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Un stagiaire tireur d’élite des Forces armées canadiennes se dissimule lors du cours de sélection de tireurs d’élite, qui précède le cours de tireur d’élite – niveau élémentaire.
Photo fournie par l’Adj Adam Whitehouse

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Des soldats du 3e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, y compris l’adjudant Adam Whitehouse, sautent depuis la rampe arrière d’un CC‑130J Hercules à Cold Lake, en Alberta, lors de l’exercice MAPLE RESOLVE 2016.
Photo : Sgt Jean-Francois Lauzé, Services d’imagerie de la Garnison Petawawa
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