Les sapeurs et les sapeuses s’adaptent et relèvent les défis que pose la lutte aux feux de forêt en Alberta
Le 26 juin 2023 - Adjum Kyle Ho, 1er Régiment du génie de combat
Des militaires du 1er Régiment du génie de combat (1 RGC) se sont affairé(e)s à offrir leur appui à Alberta Wildfires, afin de protéger la population albertaine des feux de forêt qui faisaient rage partout dans la province.
Le 15 mai, le vent a tourné subitement et le poste de commandement d’incident (PCI) de Fox Creek a dû être évacué. À l’arrivée du 127e Escadron (127 Esc), la ville de Fox Creek et les régions avoisinantes faisaient face à la menace imminente des feux de forêt.
Par conséquent, le 127 Esc a dû temporairement trouver refuge au Air Cadet Hall de Whitecourt.
Le major Tyler Ye, commandant du 127 Esc, s’est lié à Alberta Wildfires afin de discuter des capacités des Forces armées canadiennes (FAC) et des plans de confinement des incendies. Le dialogue s’est poursuivi jusqu’au tout dernier moment, avant que le PCI ne doive être évacué.
Dans les huit heures qui ont suivi leur installation au Air Cadet Hall, la direction du 127 Esc était impliquée dans le cycle de planification d’Alberta Wildfires, pendant que d’autres personnes effectuaient de la reconnaissance dans la région afin de trouver des emplacements de cantonnement et de passer des marchés pour répondre aux besoins essentiels. La construction du camp a débuté le jour même.
Le 17 mai, la force principale du 127 Esc était déterminée à aider à maîtriser l’incendie aux côtés des pompiers et des pompières d’Alberta Wildfires.
Le capitaine Trenton Klimack, commandant de troupe, explique que des changements ont dû être apportés à la manière dont le 127 Esc s’est attaqué aux feux de forêt :
« Les techniques de maillage et de nettoiement que nous avions apprises et utilisées à Drayton Valley n’ont pas pu être mises en pratique sur-le-champ, parce que le secteur entier était chaud ici, a-t-il dit. Dans les nouveaux secteurs, nous devions d’abord asperger le pourtour de la surface noircie et tout humidifier avant de pouvoir entreprendre le nettoiement des points chauds. »

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Alors que le convoi 127e Escadron arrivait à proximité de Fox Creek, en Alberta, il était impossible d’ignorer la fumée provenant des feux de forêt.
Photographe : Adjum Kyle Ho, 1er Régiment du génie de combat

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Une photo, captée à une distance plus rapprochée, de la fumée provenant des feux de forêt qui menacent Fox Creek, en Alberta, alors que le nuage recouvre la ville.
La fumée produite par le feu a limité la visibilité à moins de 15 mètres (50 pieds) par endroit. La faible qualité de l’air rendait la respiration difficile, ce qui a fatigué davantage les sapeurs et les sapeuses sur le terrain. Les cendres des arbres en flammes ont commencé à tomber du ciel et des tisons ont pu être transportés sur plusieurs kilomètres, déclenchant de nouveaux foyers d’incendie. On a également pu apercevoir des « flambées en chandelles » d’arbres, alors que des flammes sortaient du sol en bordure de la route. On pouvait même sentir la chaleur à travers les portes et les fenêtres des véhicules qui circulaient à proximité. Des ingénieurs et ingénieures ont dû être retiré(e)s de la lisière de l’incendie à de nombreuses reprises, parce que le risque d’incendie était trop important pour être contenu.

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Le poste de commandement d’incident de Fox Creek, en Alberta, alors que la fumée recouvre la région le 15 mai. La fumée émanant de la forêt, qui était la proie des flammes, réduisait la visibilité dans la ville et dans les régions avoisinantes.

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Le major Tyler Ye (au centre) donne une séance d’information sur les capacités à la fois à Alberta Wildfires et aux pompières et pompiers de la ville de Fox Creek, en Alberta.
Le sergent David Burr, commandant du détachement de la police militaire, explique à quel point la situation était dangereuse :
« J’étais en patrouille sur la route qui mène au lieu des tâches et j’ai aperçu le feu qui brûlait jusqu’en bordure de la route, a-t-il affirmé. J’ai demandé à des pompiers et pompières à proximité de s’attaquer au brasier avant qu’il ne coupe notre voie d’évacuation. »
Tout en suivant les directives du service d’incendie, les sapeurs et sapeuses du 127 Esc ont travaillé consciencieusement pour atténuer les risques dans de telles conditions dangereuses.
Au fil des journées qui ont suivi, les sapeurs et sapeuses sont venu(e)s en aide aux services d’incendie en érigeant des défenses autour de la ville. Pour ce faire, ils et elles ont disposé des tuyaux d’incendie et ont aspergé le sol en puisant l’eau dans le lac Losegun, situé à proximité. Certains des arbres qui ont été la proie d’une « flambée en chandelle » représentaient un trop grand danger pour que les équipes au sol s’y attaquent directement. Les sapeurs et sapeuses ont donc fait appel à des hélicoptères munis de réservoirs héliportés pour éteindre les flammes.
Grâce aux efforts combinés des sapeurs et sapeuses du 1 RGC, Alberta Wildfires a commencé à gagner du terrain. Malgré tout, la situation des feux de forêt n’augurait rien de bon. En dernier recours, un garde-feu de bouteurs a été mis en place le long du chemin Virginia Hill. En effet, on s’attendait à ce que le feu de forêt progresse rapidement vers la ville de Whitecourt en raison de forts vents du nord-ouest.
Le nouvel emplacement du cantonnement et du PCI forçait les militaires du 127 Esc à passer chaque jour plus de deux heures et demie à se déplacer entre tous les principaux sites de tâches, ce qui comprimait le cycle travail-repos.
Le détachement arrière, composé de moins de dix militaires dirigé(e)s par l’adjudant Matt Wilks, sergent quartier-maître d’escadron, a mis trois jours avant de finalement parvenir à achever la construction du camp de base. L’escadron s’est consolidé au Camp Whitecourt et un rythme de bataille plus durable a pu être établi. À ce moment-là, le dense nuage de fumée émanant du feu de forêt de Fox Creek, à plus de 100 km de là, recouvrait le ciel de Whitecourt et la cendre ardente commençait à retomber. Face aux préoccupations liées à la santé, on a demandé à la population de demeurer à l’intérieur ou de trouver refuge.
Le 22 mai, après plusieurs journées passées à maintenir le coupe-feu en place autour de Fox Creek, Dame Nature est finalement venue prêter main-forte. En effet, un orage accompagné de pluies torrentielles s’est abattu sur la région. Au cours des 48 heures suivantes, le système météorologique dépressionnaire a apporté entre 50 et 80 millimètres de fortes précipitations, ce qui a suffoqué le feu. S’en sont suivi trois journées supplémentaires de températures plus faibles, ce qui a réduit en a réduit l’intensité de manière importante.
Le mauvais temps n’était cependant pas synonyme de congé pour le 127 Esc. Dans les faits, les sapeurs et sapeuses du 1 RGC ont effectué, sous la supervision d’Alberta Wildfires, des patrouilles pour éteindre les points chauds, en préparation de la reprise éventuelle du feu, une fois que la température se serait réchauffée à nouveau.
La pluie a grugé le sol sous les arbres en flamme, les rendant instables. Les sapeurs et sapeuses pouvaient entendre des arbres tomber au loin, alors qu’ils et elles travaillaient dans la forêt. On leur a même dit d’éviter de s’appuyer sur les arbres, pour éviter de déraciner par accident ceux qui étaient instables.
Grâce aux efforts de tous les organismes de lutte contre les incendies et des FAC, le nombre de points chauds quotidiens a été réduit à cinq, alors qu’il se chiffrait à 50 plus tôt durant la mission. Avant que la demande d’assistance (RFA) originale de la province de l’Alberta n’arrive à échéance, le brigadier-général Steven Graham, commandant de la 3e Division du Canada, a visité le 127 Esc pour évaluer lui-même la situation sur le terrain et démontrer son soutien et sa reconnaissance aux sapeurs et sapeuses.
Le 28 mai, la RFA a été prolongée de deux semaines supplémentaires. Le 30 mai, alors que la situation se stabilisait, les sapeurs et sapeuses du 1 RGC ont été relevé(e)s sur place, par des troupes de l’Escadron D, Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians). Les militaires du 127 Esc sont retourné(e)s à Edmonton pour se préparer à appuyer la prochaine RFA.
Des militaires altruistes comme le capitaine Jacques Pecora ont fait partie intégrante de la capacité du 1 RGC à se mobiliser rapidement et à produire, à court préavis, les effets voulus. Bien qu’il n’était de retour au bercail que depuis peu après avoir participé à l’opération UNIFIER, en Pologne, ce dernier s’est immédiatement porté volontaire pour faire partie de l’opération LENTUS.

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Le lieutenant‑colonel Ben Schmidt (à gauche), commandant de la force opérationnelle terrestre de l’opération LENTUS 23‑01, visite le site et s’entretient avec l’adjudant Cedric Bentley (au centre) et le capitaine Trenton Klimack (à droite).

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La caporale Sarah Mackay est prête à se rendre à la lisière de l’incendie pour la journée.
« Je me suis enrôlé dans les FAC pour servir le Canada et pour venir en aide à sa population en temps de crise, a-t-il déclaré. Les effets que nos sapeurs et sapeuses ont réalisés sur le terrain et la reconnaissance qu’a démontrée la population de la ville de Fox Creek apportent un sentiment de satisfaction profonde en soi. Je suis certain que les sapeurs et sapeuses du 1 RGC sont disposé(e)s à répondre à toute RFA de suivi dans un avenir rapproché, parce que notre rôle et le mandat que nous accomplissons. »
La lutte contre les feux de forêt ne fait plus partie des tâches du 127 Esc pour l’instant et l’escadron sera regroupé en trois escadrons distincts, alors que des militaires du 1 RGC reviennent de missions à l’étranger.
La ville de Fox Creek existe encore aujourd’hui à cause des efforts communs d’Alberta Wildfires, des pompières et pompiers de la ville de Fox Creek et des militaires du 127 Esc. Tous ceux et celles qui ont participé à l’Op LENTUS 23-01 éprouvent un sentiment de fierté à l’égard des répercussions de leur participation et de leurs réalisations tout au long de la mission.

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Les sapeurs et sapeuses arrosent le sol pour empêcher l’incendie de se propager au-delà du pare-feu.

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La caporale-chef Alexis Russelo mobilise sa section en prévision de la tâche à venir.

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En raison de la mauvaise qualité de l’air, les militaires du 127e Escadron devaient porter des appareils respiratoires à l’extérieur.

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Une « flambée en chandelle » est un phénomène bien connu du service d’incendie, au cours duquel des flammes brûlent à la surface du sol et embrasent un arbre.

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Un hélicoptère de lutte contre les incendies déverse de l’eau sur des arbres qui ont été la proie d’une « flambée en chandelle ».

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L’adjudant Matt Wilks dirige les représentants et représentantes de la ville de Whitecourt, en Alberta, alors qu’ils et elles effectuent une analyse environnementale du Camp Whitecourt.

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Au cours des fortes précipitations, le sergent Guillaume Brindamour a inspecté la lisière de l’incendie afin de détecter des points chauds.

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Un arbre instable dont le système racinaire a été endommagé.

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Le brigadier-général Steven Graham, commandant de la 3e Division du Canada, et l’adjudant-chef Wayne Bantock, sergent-major de la 3e Division du Canada, rendent visite aux sapeurs et sapeuses du 127e Escadron à la lisière de l’incendie.

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Dans le cadre de leur visite, le colonel Philippe Bourque, commandant du 1er Groupe-brigade mécanisé du Canada (1 GBMC) [à droite] et l’adjudant-chef Robert Clarke, sergent-major 1 GBMC (au centre), remettent le médaillon du commandant de la Brigade au sapeur Logan Naraine (à gauche) pour souligner son rendement exceptionnel.

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Le caporal Randy Meidl asperge le sol à l’aide d’un tuyau d’incendie pour ralentir la propagation du feu de forêt.

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Les sapeurs et sapeuses dégagent la voie pour avoir accès aux points chauds.

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Le sergent David Burr était sur le terrain pour effectuer des tâches d’escorte et d’ouverture d’itinéraire.

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S’ils sont laissés sans surveillance, les points chauds peuvent se raviver et continuer à se propager.

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Des sapeurs et des sapeuses ont posé des tuyaux d’incendie sur une distance s’étendant jusqu’à neuf kilomètres le long du chemin Virginia Hill afin de protéger la ville de Whitecourt, en Alberta.

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Des sapeurs et sapeuses travaillent dans la zone noire (incendiée) pour éteindre des points chauds.

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Le caporal-chef James Dodds fend des billes de bois et des arbres au sol pour avoir accès à des points chauds cachés.

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La caporale Taralyn Cook prodigue un traitement médical au sapeur Collin VanOordt.

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Le capitaine Jacques Pecora, alors que l’hélicoptère d’évacuation sanitaire décolle derrière lui.

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Des militaires du 127e Escadron, 1er Régiment du génie de combat, et leurs attachements sont prêtes et prêts à repartir en mission à Edmonton.
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