Renforcer la prise de décision du commandement médical pour la disponibilité opérationnelle et la résilience

Le 24 mars 2025 - Lt Inna Platonova, Officière des Affaires publiques, 3e Division du Canada/Force opérationnelle interarmées (Ouest)

Les champs de bataille modernes posent des défis en constante évolution qui obligent les dirigeants des services médicaux et les commandants militaires à repenser les stratégies de soutien médical au combat et à redéfinir les risques acceptables en matière de soins médicaux, alors que l’objectif de l’« heure critique » est souvent impossible à atteindre.

S’appuyant sur les dernières recherches scientifiques et les leçons retenues des guerres et conflits récents, les membres du Quartier général du 1er Groupe des Services de santé (1 Gp Svc S) ont conçu le premier jeu de guerre de ce type destiné aux dirigeants des services de santé militaires, dans le cadre de l’exercice CASUALTY OVERLOAD pour la prise de décision du commandement médical dans les opérations de combat à grande échelle (OCGE).

L’Ex CASUALTY OVERLOAD s’est déroulé au mess des officiers de la Garnison Edmonton du 26 au 28 février. Il a réuni des équipes de commandement des services de santé de tout l’Ouest et du Nord du Canada, de Thunder Bay, en Ontario, à Victoria, en Colombie-Britannique, dont la 1re Ambulance de campagne (1 Amb C), la 11 Amb C (Victoria), la 12 Amb C (Vancouver), la 15 Amb C (Edmonton), la 16 Amb C (Regina), la 17 Amb C (Winnipeg), la 18 Amb C (Thunder Bay) et le Quartier général du 1 Gp Svc S. Des membres du 4 Gp Svc S de l’Est du Canada étaient également présents pour observer l’exercice sur table afin d’apprendre des choses et de transmettre les leçons à leur commandement.

Pour la première fois, on a utilisé un format de jeu de guerre pour simuler la prise de décision du commandement médical dans des conditions d’OCGE et aider à comprendre comment les décisions au niveau de l’unité et de la brigade des services de santé peuvent avoir une incidence sur les résultats en matière de pertes, y compris les taux de mortalité, le retour au combat et la survivabilité médicale globale. Grâce à l’intégration des leçons retenues des conflits récents, en particulier l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, l’Ex CASUALTY OVERLOAD a mis en évidence les défis tactiques et médicaux actuels. L’Armée canadienne a contribué à cette discussion, par l’intermédiaire du colonel Michael John Reekie, chef d’état-major de la 3e Division du Canada, qui a présenté les expériences les plus récentes et les efforts en cours pour répondre aux besoins en constante évolution sur le champ de bataille. L’exercice a également permis d’explorer les processus de prise de décision moraux et éthiques qui ont une incidence sur le commandement médical dans les situations de combat à haut risque.

S’adressant aux participants, le capitaine de vaisseau (Capv) Nicholas Gauthier, commandant de la formation du 1 Gp Svc S, l’un des principaux instigateurs de l’exercice, a souligné l’importance de l’activité.

« Il n’y a pas de plus grande source de courage pour un soldat que de savoir que s’il est blessé, il sera pris en charge », a-t-il déclaré. « Notre préparation sur le plan médical offre cette assurance, ce qui permet à nos troupes de combattre en toute confiance. Les membres du 1er Groupe des services de santé sont prêts, aux côtés de la chaîne de commandement des formations de combat, à veiller à ce que chaque soldat soit soutenu, quel que soit le défi à relever. »

Cette approche a véritablement étayé le processus d’apprentissage conçu comme un jeu de guerre qui simulait le soutien des services de santé au niveau des unités, des formations et des divisions pour les scénarios d’OCGE. En travaillant ensemble, les participants se sont concentrés sur les défis liés à la survivabilité tactique, où des soins préhospitaliers limités, des délais d’évacuation prolongés et des interventions chirurgicales retardées menacent la survie des troupes. L’accent a été mis sur l’importance cruciale du temps et de la disponibilité des ressources médicales pour influencer la survivabilité sur le champ de bataille, en particulier lorsque les ressources sont limitées.

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Le 27 février, des membres du 1er Groupe des Services de santé (1 Gp Svc S) participent à l’exercice sur table CASUALTY OVERLOAD, un jeu de guerre, au mess des officiers de la Garnison Edmonton. L’exercice a été conçu par les membres du Quartier général du 1 Gp Svc S pour mettre à l’épreuve les capacités des équipes de commandement médical à gérer les soins aux blessés dans le cadre d’opérations de combat à grande échelle.

Photos prises par le Cplc Robert Mitchell, technicien en imagerie, 3e Division du Canada/Force opérationnelle interarmées (Ouest)

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Le capitaine de vaisseau Nicholas Gauthier, commandant du 1er Groupe des Services de santé (au centre), s’adresse aux participants lors de l’exercice CASUALTY OVERLOAD au mess des officiers de la Garnison Edmonton le 27 février.

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Sous le regard des membres du 4e Groupe des Services de santé (4 Gp Svc S), un membre du 1 Gp Svc S met en scène un scénario pendant l’exercice CASUALTY OVERLOAD au mess des officiers de la Garnison Edmonton le 27 février.

Les capitaines Michael Hylton et Jonathan Page, ainsi que les membres du Quartier général du 1er Groupe-brigade mécanisé du Canada, étaient les cerveaux du jeu de guerre. Guidés par l’intention du commandant et équipés des principes fondamentaux du jeu de guerre et des recherches les plus récentes, ils ont consacré plusieurs mois à l’élaboration d’un jeu de guerre unique et engageant, expressément conçu pour permettre aux équipes de commandement médical de s’entraîner en collaboration à la prise de décision de commandement médical au niveau de l’unité et de la brigade, en soutien à une division de l’Armée canadienne, dans un environnement intense, mais contrôlé.

De multiples itérations et tests ont permis de peaufiner les mécanismes du jeu et le livre des règlements. Les principaux éléments du scénario comprenaient, entre autres, le réapprovisionnement en fournitures médicales dans un environnement hostile, la gestion de la menace des drones et d’autres interdictions de mouvement inspirées de la guerre en Ukraine, l’exécution d’opérations médicales dans un environnement dispersé, ainsi que l’intégration des composantes d’éthique médicale.

Le capitaine Hylton est satisfait du déroulement de l’exercice qui a fait preuve de beaucoup de collaboration et d’engagement, les équipes « ayant réellement fait preuve de beaucoup de créativité et proposé des solutions vraiment uniques à différents problèmes ».

L’adjudante-chef (Adjuc) Suzanne McAdam, adjuc de la formation du 1 Gp Svc S et membre du Comité consultatif sur la résilience et la disponibilité opérationnelle de la 3e Division du Canada, a salué le travail accompli et a souligné que l’Ex CASUALTY OVERLOAD vise à favoriser la résilience et la disponibilité opérationnelle des équipes de commandement des services de santé et contribue à « moderniser notre façon de penser ».

Elle a expliqué que la disponibilité opérationnelle consiste à appliquer des connaissances avancées aux niveaux tactique, opérationnel et stratégique, où des scénarios simulés aident à se préparer à la prise de décision dans le cadre de scénarios de crise prolongés.

Les connaissances acquises lors des conflits récents sont précieuses pour comprendre les incertitudes et les complexités accrues des scénarios de guerre asymétrique, en raison de l’introduction de technologies émergentes et de tactiques adverses telles que l’effet « tuer deux fois » visant le personnel médical. La résilience s’acquiert en « se familiarisant aux situations inconfortables », et les jeux de guerre créent un espace d’apprentissage important en ce sens.

Selon le commandant Michael Lawless, commandant de la 11e Amb C et de la 12e Amb C, l’exercice a été « une excellente occasion de mettre en pratique les leçons retenues dans un scénario réel afin de garantir la préparation et la disponibilité opérationnelle des équipes de direction des unités qui peuvent ensuite transmettre les connaissances acquises à leurs unités afin de professionnaliser et d’améliorer l’instruction réelle au niveau de l’unité ».

Il a particulièrement insisté sur les avantages pour la Première réserve, car l’instruction permet de « former des réservistes entraînés et efficaces sur le plan opérationnel, capables de servir de renfort et de participer à des déploiements dans l’environnement opérationnel et d’apporter une contribution significative à la mission ».

Dans le même ordre d’idées, le major JR Kors, de la 15e Amb C, a aimé le défi et les avantages présentés par l’exercice. Fort de plus de 40 ans de service, il n’avait encore jamais participé à un exercice de ce genre.

« Les membres du 1 Gp Svc S ont mis au point un excellent outil pour nous mettre au défi », a-t-il indiqué.

Il a aimé la façon dont les leçons retenues en Ukraine ont été intégrées à l’exercice et a souligné l’importance de ne pas perdre de vue la gestion des ressources et des éléments de base du traitement, de la prise en charge et du déplacement des blessés sur le champ de bataille.

Quant à l’avenir de l’exercice, celui-ci deviendra une activité récurrente. Afin de faire progresser la prise de décision en matière de soins médicaux, le jeu de guerre sera partagé avec le Centre de guerre interarmées du Canada et exporté vers d’autres unités pour qu’elles puissent l’utiliser et le perfectionner. Le jeu peut également être numérisé et adapté en tant qu’outil d’apprentissage pour les officiers subalternes des services de santé.

Le Capv Gauthier est convaincu qu’il s’agira d’un outil précieux.

« L’exercice fournira des renseignements précieux qui pourront être utilisés par les équipes de commandement médical pour perfectionner les stratégies d’intervention tactique et médicale en vue des opérations futures. »

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Les participants à l’exercice sur table CASUALTY OVERLOAD qui est un jeu de guerre. L’exercice s’est déroulé au mess des officiers de la Garnison Edmonton le 27 février.

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L’exercice CASUALTY OVERLOAD s’est déroulé au mess des officiers de la Garnison Edmonton le 27 février. Cet exercice sur table visait à simuler la prise de décision du commandement médical dans le cadre d’opérations de combat à grande échelle et à aider à comprendre comment les décisions au niveau de l’unité et de la brigade des services de santé peuvent avoir une incidence sur les résultats en matière de pertes.

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2025-03-24