Un Hercules, une motoneige et une barre Klondike – Une expérience inestimable dans le cadre de l’Ex ARCTIC BISON
Le 17 avril 2025 - Ltv Keith Diakiw, Services environnementaux du Groupe de soutien de la 3e Division du Canada
Qu’obtenons‑nous lorsque nous rassemblons un matelot, 64 militaires de l’Armée de 16 unités et deux observateurs militaires japonais et que nous leur fournissons 38 motoneiges pendant cinq jours et quatre nuits sur une piste isolée entourée des superbes montagnes du Yukon?
Un exercice d’entraînement militaire austère en hiver réussi et des souvenirs qui dureront toute une vie grâce à l’exercice ARCTIC BISON 25!
L’Ex ARCTIC BISON est l’exercice annuel d’entraînement du Groupe‑compagnie d’intervention dans l’Arctique (GCIA) du 38e Groupe‑brigade (38 GBC). Chaque année, ces militaires se rendent dans des environnements nordiques où les conditions hivernales sont austères pour mener un entraînement stimulant qui leur permet d’enrichir leurs diverses compétences tout en exerçant leurs capacités d’intervention dans de telles conditions.
Si vous n’y avez pas participé cette année, vous avez raté des paysages hivernaux spectaculaires superposés à d’importants mouvements militaires et d’entraînements tactiques, ainsi qu’une mobilisation de la communauté significatif à Carcross, au Yukon. Pour ceux d’entre vous qui lisez cet article, je sais que vous avez l’habitude de devoir faire preuve de souplesse sur le terrain étant donné que de nombreux exercices et opérations militaires antérieurs ne suivent pas nécessairement un mouvement linéaire. L’Ex ARCTIC BISON 25 a connu sa juste part de défis, mais, en fin de compte, nous sommes tous devenus des Canadiennes et des Canadiens en uniforme plus forts au même moment où l’Équipe Canada gagnait le tournoi de hockey Confrontation des 4 nations.
Nous avons fait un mémorable voyage aller‑retour du Manège militaire Minto à Winnipeg au Haa Shagóon Hídi (centre d’apprentissage de Carcross/de la Première Nation des Tagish), et il est important de parler de certains des faits saillants de l’exercice et de reconnaître les gardiens locaux des terres autochtones qui nous ont montré le chemin en créant des pistes, qui nous ont permis de circuler sur leurs territoires de piégeage et qui étaient toujours là pour prêter main‑forte quand c’était nécessaire.
Après un long vol de six heures à bord d’un aéronef CC‑130J Hercules de Winnipeg à Whitehorse, au Yukon, nous avions le défi de ranger tout notre équipement tout en essayant de dégourdir nos jambes après avoir été immobiles pendant si longtemps. La température de -35 C nous a également suivis de Winnipeg, mais nous avons chargé l’équipement en toute sécurité à bord de divers véhicules et avons conduit jusqu’à Carcross dans un convoi de véhicules.

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L’équipe du 38e Groupe‑Brigade du Canada à la fin de l’exercice ARCTIC BISON avec des barres de crème glacée Klondike pour célébrer.
Photos par le Ltv Keith Diakiw, Services environnementaux du Groupe de soutien de la 3e Division du Canada

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L’aîné Russel a donné une séance d’information culturelle aux membres des Forces armées canadiennes avant le début de l’exercice ARCTIC BISON mené à Haa Shagóon Hídi (centre d’apprentissage de Carcross/de la Première Nation des Tagish), à Carcross, au Yukon.
Notre « second chez‑soi » militaire était Haa Shagóon Hídi. Nous sommes arrivés pendant des funérailles. La situation était donc inconfortable au début. C’était une perte soudaine pour la communauté locale et une période sombre pour tout le monde, mais les gens avaient besoin de notre aide. Je suis ravi de vous dire que certains militaires du détachement avancé se sont portés volontaires pour aider à creuser une tombe dans le sol gelé à l’aide de pioches. La famille était très reconnaissante. Pendant cette période d’incertitude, nous avons tout de même effectué les tâches requises avant de partir. Nous avons assisté à une séance d’information culturelle par l’aîné Russel, à une formation sur les avalanches, à des briefings sur l’exercice et nous avons dormi à l’extérieur dans nos tentes de 10 personnes pour nous acclimater.

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Le lieutenant de vaisseau Keith Diakiw sur une motoneige pendant l’exercice ARCTIC BISON.
Photo par le Ltv Keith Diakiw, Services environnementaux du Groupe de soutien de la 3e Division du Canada
Le matin du début de l’exercice, le camp bourdonnait d’énergie. Il fallait faire les vérifications de dernière minute du matériel et les inspections des motoneiges, emballer tout l’équipement personnel et l’équipement des tentes, puis répartir l’équipement entre les traîneaux de notre section. À titre d’officier de l’environnement (O Env) de l’exercice, j’ai profité de l’occasion pour effectuer les inspections de départ du site de bivouac et j’ai seulement trouvé des empreintes – aucun déchet et seulement des endroits glacés où se trouvaient les réchauds de camping. Personnellement, je suis fier du professionnalisme dont les membres des Forces armées canadiennes (FAC) ont fait preuve en faisant la bonne chose et je suis très heureux de signaler que cette inspection initiale a laissé présager l’excellent travail réalisé par mes collègues militaires en tant qu’intendants des terres des divers sites de bivouac le long de la piste.
Le premier jour sur la piste a bien commencé, même avec certaines parties difficiles du parcours. Nous avons fait de la motoneige sur des voies ferrées qui, de temps à autre, avaient des descentes abruptes, puis nous avons traversé un lac pour nous rendre dans une forêt alpine, qui nous a mené à notre site de bivouac en fin d’après‑midi.
Le deuxième jour a été l’un des plus difficiles de l’exercice en raison des changements soudains d’altitude sur le sentier le long des flancs des montagnes. Notre convoi est devenu davantage un accordéon à arrêts fréquents lorsque nous nous sommes retrouvés sur des sentiers rocheux étroits. Pendant l’une de ces montées raides qui comportait également un virage serré à gauche, la motoneige que je conduisais a commencé à avoir des problèmes mécaniques et ne pouvait pas avancer à l’accélération. Alors que de la fumée s’élevait, nous avons rapidement déplacé la machine sur le côté du sentier et nous avons éteint le moteur. C’était une bonne chose, d’ailleurs, car j’ai vu de l’huile s’écouler dans la neige lorsque le compartiment latéral a été ouvert.
J’ai rapidement mené une intervention d’urgence en cas de déversement avec des tampons absorbants avec l’aide d’un technicien de véhicules, puis j’ai terminé le nettoyage du site contaminé (neige contaminée) lorsque la motoneige a été remorquée. Quelles étaient les chances que, durant mon premier exercice en tant qu’O Env, je me retrouve au bon endroit et au bon moment pour intervenir dans le cas d’une fuite d’huile et de l’atténuer? Je suis reconnaissant d’avoir pu bénéficier de cette expérience pratique et, en travaillant ensemble, nous avons pu remédier à cette situation de manière rapide et efficace.
Le fait saillant du troisième jour a été l’entraînement tactique précieux, tant sur le lac gelé où nous avons campé et pendant le scénario de pilote abattu dans une vallée proche en forme de « U » remplie de saules. À partir de ma cachette prédéterminée, j’ai bien aimé regarder les sections avancer par vagues en motoneige vers les quatre d’entre nous qui jouaient le rôle de l’ennemi. J’étais le bon détenu, mais la prochaine fois, j’aimerais tomber dans un éclat de gloire.
Le quatrième jour était la dernière journée sur la piste sauvage éloignée; ma partie préférée de la conduite en motoneige était me faufiler entre les arbres. Toutefois, il y avait toujours le risque de tomber si nous ne nous penchions pas suffisamment et je suis moi‑même tombé huit fois. Ce jour‑là, nous avons dû surmonter l’obstacle le plus difficile de tout l’exercice : une colline escarpée de 30 mètres que nous avons surnommée la « colline Sisyphe ». À la fin, nous avons tous surmonté ce défi de la taille de la mythologie grecque en poussant et en tirant chacune de nos motoneiges en haut d’une colline qui semblait ne jamais finir. Il convient également de mentionner que quelques militaires ont été en mesure d’accomplir cet exploit tout seuls, ce qui leur a mérité des acclamations bruyantes lorsqu’ils ont franchi la crête de la colline.
Pendant notre dernier jour sur la piste, nous avons effectué un entraînement tactique supplémentaire en utilisant toutes les sections en les faisant travailler ensemble de façon stratégique pour tirer sur une position ennemie et éliminer la menace le long de la rive du lac Bennett. Durant l’après‑midi, j’ai eu l’incroyable chance de voir la fin du scénario en hélicoptère. Ensuite, notre pilote civil nous a emmenés sur un vol mémorable vers l’ouest en direction du mont Logan à une altitude de plus de 3 000 mètres et en direction de Carcross le long de la frontière entre la Colombie‑Britannique et le Yukon.
Lors de ma première activité de relations avec la communauté au Haa Shagóon Hídi, les Premières Nations de Carcross/Tagish et de Tlingit ont été à la hauteur des attentes. Des membres de la communauté nous ont accueillis chaleureusement et il y avait de la bonne nourriture et de merveilleux discours, y compris un discours de Ranj Pillai, premier ministre du Yukon. En échange, la musique des FAC a donné une majestueuse prestation et du matériel militaire a été exposé pour la communauté.
J’aimerais profiter de cette occasion pour exprimer ma gratitude à plusieurs personnes. Le sergent Alexander Dunning et son personnel pour leurs efforts dans le cadre du cours d’opérateur par temps froid que j’ai suivi avec succès avant Noël afin de me préparer à l’Ex ARCTIC BISON. Le lieutenant‑colonel Peter Sliwowski, mes collègues officiers et les militaires du rang, ainsi que mes formidables camarades de section, pour avoir fait en sorte qu’un matelot ait le sentiment de faire partie de l’équipe de l’Armée pendant l’Ex ARCTIC BISON, et pour m’avoir invité à participer à la tradition de manger de la crème glacée en hiver après un exercice, laquelle a été dirigée par le sergent Robert Human. Enfin, je tiens à remercier chaleureusement nos gardiens locaux des terres autochtones, les aînés Russel et Howard, et le Ranger canadien, Nico Helm, d’avoir pris les devants au nom de leur communauté pour donner des conseils, ouvrir la piste et nous montrer la voie sur leurs terres traditionnelles. Gùnèłchīsh (Tagish) et Gunałchîsh (Tlingit) – Merci!

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Alors que l’exercice ARCTIC BISON tirait à sa fin, le lieutenant de vaisseau Keith Diakiw a eu la chance de voir la fin de l’exercice d’en haut dans un hélicoptère.

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Des membres des Forces armées canadiennes en route vers le Yukon dans le cadre de l’exercice ARCTIC BISON montent à bord d’un aéronef CC‑130J Hercules à la 17e Escadre Winnipeg.