Troisième anniversaire des Principes de Vancouver

Vidéo / Le 15 novembre 2020

Transcription

L’honorable Harjit Sajjan :

À 14 ans, Nhial Bol est devenu enfant soldatNote de bas de page 1.

Il vivait au Soudan du Sud, un pays affligé par des conflits armés depuis des années.

Se battre n’était pas ce qu’il voulait faire dans sa vie.

Mais la pauvreté extrême, un manque d’éducation et l’absence de possibilités d’emploi lui laissaient peu de choix.

Il a donc combattu pendant les quatre années suivantes, jusqu’à ce qu’une blessure entraîne sa libération du service.

Les blessures physiques et mentales qu’il a subies l’ont affecté jusqu’à ce jour.

L’honorable François-Philippe Champagne :

Il y a beaucoup trop d’histoires comme celle de Nhial, beaucoup trop d’enfants obligés de se battre dans des conflits créés par des adultes.

Des enfants qui vivent avec les cicatrices physiques – et mentales – du combat.

Chaque année, les forces armées, les organisations terroristes, les gangs et les réseaux du crime organisé du monde entier se servent de dizaines de milliers d’enfants comme soldats.

Près de 40 % sont des filles.

Les enfants soldats sont obligés de servir comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers ou espions.

Beaucoup sont exploités sexuellement ou utilisés pour commettre des attentats suicide.

L’ONU considère que l’utilisation d’enfants comme soldats est une grave violation de leurs droits.

Pourtant, l’ONU a identifié 14 pays où ce problème persiste toujours.

Dans chacun de ces pays, l’utilisation d’enfants soldats présente des défis politiques, tactiques et opérationnels majeurs, en plus de poser des problèmes personnels aux soldats de la paix sur le terrain.

C’est pourquoi le Canada a mis sur pied, à la Conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix de 2017, les Principes de Vancouver, portant sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation des enfants soldats.

L’honorable Harjit Sajjan :

Nous avons élaboré ces Principes en partenariat avec le Dallaire Institute for Children, Peace, and Security et d’autres organisations de la société civile.

Nous avons également consulté les Nations Unies, des intervenants en matière la protection de l’enfance et les principaux États membres de l’ONU.

Les Principes de Vancouver constituent un ensemble de 17 engagements volontaires que les pays peuvent adopter pour protéger les enfants lors des missions de maintien de la paix. Ces engagements visent notamment à :

  • Inclure des mesures visant à protéger les enfants dans les mandats des missions de maintien de la paix;
  • Offrir une formation aux soldats de la paix sur la façon la plus efficace de protéger les enfants vulnérables;
  • Soutenir les efforts déployés par l’ONU en vue de détecter les indicateurs d’alerte rapide concernant l’utilisation d’enfants soldats dans les zones de conflit;
  • Doter les pays en conflit d’outils permettant de mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats —dès le début d’un processus de paix, jusqu’aux phases d’après‑conflit et de rétablissement.

L’honorable François-Philippe Champagne :

Les Principes de Vancouver réaffirment aussi que les filles et les sont essentielles pour bâtir une paix durable dans les zones de conflit—en tant que gardiennes de la paix et leaders dans leurs communautés.

Nous avons besoin du point de vue des femmes et des hommes pour comprendre les causes profondes de ces conflits…

Pour favoriser des solutions créatives et durables…

Et empêcher le recrutement et l’utilisation de filles et de garçons comme enfants soldats.

L’honorable Harjit Sajjan :

L’année dernière, nous avons collaboré avec nos partenaires de l’ONU et d’autres organisations pour élaborer un guide destiné à aider les États membres de l’ONU à mettre en œuvre les Principes de Vancouver dans leurs politiques, leur doctrine, leur formation et leur éducation.

Le Canada a également pris des mesures importantes afin de mettre en œuvre ces principes lorsque les soldats de la paix canadiens participent à des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Grâce au Centre d’excellence Dallaire pour la paix et la sécurité, nous veillons à ce que tous les membres des Forces armées canadiennes qui participent à des missions de maintien de la paix reçoivent la formation et l’instruction appropriées pour accroître leur compréhension et leur connaissance de cet enjeu complexe en matière de paix et de sécurité…

Et nous nous assurons qu’ils respectent les engagements énoncées dans le Principes de Vancouver quand ils se déploient.

Le Centre d’excellence fait beaucoup de travail en effectuant notamment d’importantes recherches et en élaborant des concepts opérationnels pour comment les militaires peuvent aider à mettre fin à l’utilisation d’enfants comme soldats.

L’honorable François-Philippe Champagne :

À ce jour, 97 pays ont adhéré aux Principes de Vancouver, et nous espérons que d’autres les feront très bientôt.

Mais nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire.

Nous savons que les engagements politiques seuls ne mettront pas fin à l’utilisation des enfants soldats.

C’est pourquoi nous travaillons sans relâche à la mise en œuvre de ces principes et que nous encourageons d’autres pays à le faire.

Je suis fier des progrès que nous avons accomplis pour faire avancer ces principes dans les trois dernières années.

Nous nous battrons toujours pour le droit des plus vulnérables dans le monde entier.

Parce que chacun mérite la même liberté, la même sécurité et les mêmes protections que celles dont nous bénéficions ici chez nous.

Parce qu’aucun enfant ne devrait être soldat, aucun enfant ne devrait être un instrument de guerre.

Merci.

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