Allocution du CEMD à l’occasion de la Journée internationale des femmes


J’aime vraiment beaucoup le thème de la Journée internationale des femmes cette année : « On influence ».

Je pense qu’il reflète l’un des principes de base de notre organisation : que chacun d’entre nous contribue aux objectifs opérationnels des Forces armées canadiennes.

Peu importe votre genre ou votre origine ethnique, que vous fassiez partie du personnel militaire ou civil, que vous soyez un officier ou un militaire du rang : vous avez tous un rôle important à jouer.

Rappelez-vous que la guerre n’est pas une entreprise réservée aux hommes ou aux femmes, mais bien une entreprise humaine qui nous concerne tous. C’est notre rôle et notre raison d’être : protéger la population canadienne, défendre le Canada et contribuer au maintien de la paix et de la sécurité partout dans le monde.

Tout d’abord, au nom des hauts dirigeants des forces armées, je souhaite féliciter chacun d’entre vous pour le travail formidable que vous accomplissez chaque jour.

Votre travail compte, et il a un impact important sur la défense et la sécurité de notre pays.

Chaque jour, des femmes à tous les niveaux et dans tous les services font progresser les objectifs opérationnels des Forces armées canadiennes, assurant ainsi la défense de la sécurité du pays. 

Partout au Canada et dans le monde, elles conduisent des navires, utilisent et entretiennent des systèmes d’armes, gèrent des chaînes d’approvisionnement complexes, réparent des aéronefs, fournissent des soins de santé, dirigent des équipes, et bien plus encore.

Elles sont aussi présentes à notre quartier général, prenant des décisions qui influent sur l’avenir de la défense et de la sécurité au Canada.

Les femmes des Forces armées canadiennes portent leur uniforme avec fierté, comme tous les professionnels du métier des armes.

Parce que c’est ce qu’elles sont : des professionnelles. Et c’est ainsi qu’elles devraient être traitées : en professionnelles.

Cette journée est une célébration, mais aussi un rappel qu’il nous reste du travail à faire.

Nous ne vivons plus dans un monde où la seule puissance militaire suffit à assurer une victoire décisive et une paix durable. Si nous voulons être une organisation axée sur les résultats plutôt que sur les activités, et ne pas nous contenter d’admirer nos méthodes sans jamais rien accomplir, il faut dissiper l’illusion d’une distinction nette entre la paix et la guerre. Cette vision binaire n’existe plus.

Nous menons nos activités dans un monde ambigu, caractérisé par une concurrence et des conflits intenses et constants dans tous les domaines imaginables.

En tant qu’instrument militaire du pouvoir national, nous devons être en mesure de fournir au gouvernement du Canada et à la population canadienne le plus grand nombre d’options viables pour contrer les menaces actuelles et futures.

À mesure que ces menaces évoluent et se complexifient, nous devons disposer concrètement d’équipes inclusives et diversifiées capables de travailler ensemble pour trouver des solutions qui fonctionnent et qui donnent des résultats.

Que nous menions nos activités au Canada ou à l’étranger, il nous faut des gens capables d’interagir efficacement avec des populations diversifiées, de comprendre la complexité des opérations de combat et d’y contribuer en tant que dirigeant ou technicien. C’est une nécessité opérationnelle.

Nous avons donc besoin de plus de femmes et de gens provenant de milieux différents. Nous devons recruter dans l’ensemble de la population. Nous ne pouvons nous baser sur des préjugés ou des politiques dépassées pour exclure 50 % des gens du bassin des candidats aux forces armées.  

Il nous faut des gens qui possèdent une perspective, des compétences et des expériences particulières leur permettant d’analyser les problèmes différemment, car notre lutte s’effectue à divers endroits : dans l’espace, dans le cyberespace et dans le domaine de l’information.

La diversité d’opinion est absolument essentielle à la réussite militaire dans tous les domaines; les éléments terrestres, maritimes et aériens évoluent également sous cette même impulsion.  

Si nous continuons d’aborder les problèmes comme nous le faisions au cours des dernières décennies, nous ne progresserons jamais.

Si tous les membres de l’équipe suivent le même schéma de pensée linéaire, nous n’arriverons jamais à innover. Je crois vraiment que le seul moyen de réussir est de donner aux personnes hautement compétentes dans nos rangs les moyens de leurs ambitions, et de recruter les meilleurs talents au sein de la société canadienne.

Pour atteindre ces deux objectifs – le maintien en service de talents accomplis et le recrutement de talents potentiels – nous devons continuer d’améliorer notre milieu de travail.

Ces améliorations seront apportées au moyen de politiques conçues pour atténuer les difficultés indues. La vie militaire est déjà bien assez dure en soi : notre combat doit se faire avec les autres, et non entre nous. Nous devons aussi habiliter notre personnel et lui offrir plus de flexibilité et de choix sur le plan professionnel, car c’est ainsi que nous recruterons les meilleurs candidats et que nous formerons les meilleures forces armées.

Nous visons toujours le service avant soi. Nous ne renoncerons jamais à nos normes, tout comme nous n’abandonnerons jamais le principe du service avant soi. Mais tous ces objectifs peuvent être atteints en appliquant mieux des politiques judicieuses et en faisant preuve de souplesse. Nous en tirerons de meilleures forces armées.

Cela passera par la promotion d’une culture plus saine et positive et par la création d’un milieu de travail sécuritaire où tous sont traités avec dignité et respect, afin que nous puissions déployer efficacement et en équipe la puissance de combat nécessaire dans des environnements opérationnels dangereux, sans nous battre entre nous en cours de route.

Cela passera aussi par nos choix et gestes individuels. Nous avons besoin de dirigeants avisés capables de prendre soin de leur personnel, de l’inspirer et de lui offrir du mentorat, ainsi que de collègues qui veillent les uns sur les autres. Nous formons tous une équipe.

Afin que nous puissions accomplir les missions importantes qui nous ont été confiées, tous les membres de notre personnel doivent être au sommet de leur forme, sans exception.

Cela signifie d’être en santé, sur les plans physique et mental, mais aussi d’être reconnus à leur juste valeur pour leur contribution.

N’écoutez pas les gens qui tentent de vous convaincre qu’il n’est pas indiqué d’essayer d’atteindre une proportion de 25 % de femmes en uniforme. Ce ne sont pas ceux que je veux recruter, et leur opinion compte peu pour moi.

En fin de compte, je pense que beaucoup d’entre nous ont choisi de consacrer leur vie au service parce que nous voulions contribuer de façon significative à notre pays et à la société.

Nous voulions protéger notre pays et accomplir au quotidien un travail important ayant une incidence réelle sur le monde qui nous entoure.

Il y avait bien entendu d’autres incitatifs : la soif d’aventure, l’envie de découvrir le monde, le goût de la camaraderie et l’attrait de bien gagner sa vie ou de perpétuer la tradition familiale de devoir et d’honneur, entre autres.

Il y a toutefois quelque chose de résolument unique au fait de se porter volontaire pour servir son pays, dans le domaine de la défense ou dans les forces armées. Cela vaut de l’or. Il nous faut donc valoriser toutes les personnes qui font ce choix, et encourager plus de gens à faire de même.  

Sachez ainsi qu’aujourd’hui et tous les jours de l’année, je m’engage à garantir que tous, y compris chaque femme portant l’uniforme avec fierté, se voient offrir la possibilité d’exceller, car si vous excellez, nous excellons. C’est aussi simple que cela.

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