Message du CEMD à l’intention de l’Équipe de la Défense
Vidéo / Le 25 novembre 2021
Transcription
À tous les membres des Forces armées canadiennes et à l’ensemble de l’Équipe de la Défense, bonjour. Kwey.
Je reconnais que je m’adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg, qui est le gardien de ces terres depuis des millénaires.
Et je reconnais que leur culture et leur présence ont enrichi ce territoire et continuent de l’enrichir à ce jour.
On m’a demandé de continuer de servir en tant que chef d’état-major de la Défense, et j’ai accepté de le faire.
C’est avec les yeux grands ouverts que j’assume ce rôle important, conscient du chemin difficile qui nous attend et des défis qui accompagnent ce poste – en particulier alors que nous travaillons à nous réconcilier avec les éléments troublants du passé et du présent des FAC, afin de bâtir une meilleure institution, tout en faisant face à un contexte de sécurité mondiale en détérioration.
Il n’y aura pas de cérémonie, étant donné les circonstances. Nous n’en avons pas besoin.
Nous devons plutôt nous concentrer sur le travail important qui nous attend tous. Cette nomination ne change rien à mon approche.
Je souhaitais tout de même prendre un moment pour communiquer avec vous et réaffirmer mon engagement envers vous – les personnes incroyables qui portent l’uniforme chaque jour, ainsi les nombreux fonctionnaires remarquables qui font partie de la grande famille de l’Équipe de la Défense.
Je suis sincèrement inspiré par l’altruisme dont vous faites preuve dans votre service à la population canadienne au pays et dans le monde entier.
Ce monde est plus dangereux aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été depuis la guerre froide.
Nous continuons de faire face à un certain nombre de menaces et de défis, tant à l’étranger qu’au pays.
Et tant internes qu’externes. Il y a ceux et celles qui cherchent à faire du mal à notre pays et à endommager nos institutions et leur efficacité.
Les Forces armées canadiennes continueront de travailler avec nos alliés et nos partenaires internationaux de confiance pour contrer les agressions et les forces déstabilisatrices partout dans le monde – en Europe centrale et orientale, dans la région indopacifique et dans nos propres eaux continentales. Des crises mondiales, comme celle survenue en Afghanistan l’été dernier, continueront de demander notre attention – nous devons donc être prêts.
Ici, au pays, des défis comme le changement climatique nous poussent à changer la façon dont nous exécutons nos opérations et nous y préparons – ainsi que le type d’opérations que nous menons.
Des centaines d’entre vous appuient actuellement les efforts de secours d’urgence pour les inondations en Colombie-Britannique – à la fin d’une année déjà bien remplie au cours de laquelle bon nombre d’entre vous ont été déployés pour aider à combattre les feux de forêt en Colombie-Britannique et au Manitoba, appuyer l’évacuation de collectivités éloignées de l’Ontario en raison de feux de forêt, et atténuer les inondations au Yukon.
Et tout ce travail a été accompli dans le contexte de la pandémie de la COVID-19 – qui, nous le savons tous, a posé des défis pour les FAC.
Nous avons tous ressenti l’impact négatif de la pandémie sur nos vies personnelles et notre état de préparation opérationnelle.
En même temps, nous continuons de nous heurter à une crise de confiance envers le leadership provoquée par notre incapacité à faire évoluer notre culture interne.
Ce changement de culture est – avec la poursuite de la réalisation de nos opérations tout en rétablissant notre état de préparation et en modernisant les FAC – au cœur de l’effort de reconstitution qui déterminera nos priorités pour l’avenir.
Il y a des aspects positifs de notre culture – dont notre souhait de faire partie de quelque chose de plus grand, notre volonté de nous exposer au danger pour protéger les autres et notre altruisme qui nous pousse à mettre de côté nos propres besoins pour le bien du pays – que nous devons conserver et célébrer.
Ce sont les aspects d’exclusion propres à certaines parties de notre culture que nous devons changer pour que les membres actuels et futurs de notre personnel se sentent en sécurité et valorisés et qu’ils soient en mesure de se concentrer sur leur tâche la plus importante : protéger le Canada et sa population. Il nous faut pouvoir maintenir en poste et attirer des personnes de talent provenant de toutes les sphères de la société canadienne. Les Canadiens et les Canadiennes doivent se reconnaître dans leurs forces armées – notre avenir en dépend.
Notre personnel est au cœur de tout ce que nous faisons.
Vous êtes la clé de notre efficacité opérationnelle. Et si nous voulons réussir en tant qu’organisation – pour être les forces armées dont le Canada a besoin et qu’il mérite – chaque membre des Forces armées canadiennes et de l’ensemble de l’Équipe de la Défense doit se sentir accueilli, appuyé, habileté et inspiré à donner le meilleur de lui-même chaque jour.
Je reconnais que pour beaucoup d’entre vous, cela n’a pas été votre expérience.
Je reconnais que notre incapacité à traiter adéquatement les cas d’inconduite au sein des FAC a causé un préjudice important aux survivants et a érodé la confiance envers la chaîne de commandement.
Je reconnais également l’effet démoralisant que cela a sur les gens à tous les niveaux de notre organisation.
Non seulement pouvons-nous faire mieux, mais c’est notre devoir de faire mieux, et c’est ce que nous ferons.
Voici la promesse que je vous fais : sous ma direction, nous aborderons cette transformation de notre culture avec ouverture, humilité et compassion, et avec la détermination d’apprendre et de nous améliorer. Nous devons chaque jour tenter d’améliorer notre institution.
C’est notre défi. C’est notre chance pour assurer un avenir meilleur et plus prometteur.
Il y aura des erreurs et des faux pas en cours de route – c’est inévitable lorsqu’on apporte des changements. Mais il est impératif d’aller de l’avant. Le statu quo n’est pas une option.
Nous avons tous un rôle à jouer, et nous devons tous veiller à ce que notre conduite professionnelle soit conforme aux valeurs et principes fondamentaux des FAC – avant tout, le respect de la valeur et de la dignité de chaque personne.
Les personnes qui choisissent de ne pas le faire – les personnes qui ne défendent pas ces valeurs et ces principes – n’ont pas leur place dans nos forces armées.
Je suis profondément reconnaissant à tous ceux et celles qui travaillent pour apporter un réel changement, qui offrent leur temps, qui continuent de s’engager et qui ont insisté pour ce changement en nous aidant à comprendre leurs perspectives diverses et leurs expériences vécues.
Les neuf derniers mois ont été difficiles. Ils ont été marqués par des demandes opérationnelles soutenues et par l’incertitude et des crises; j’y ai vécu certaines des journées les plus ardues de ma carrière.
J’ai eu du mal à trouver un équilibre, et j’ai fait de faux pas, alors que je m’efforçais d’écouter, d’apprendre et de consulter largement avant d’agir – avec la certitude, d’abord et avant tout, que je ne possède pas toutes les réponses.
Mais ensemble, nous changerons la direction prise par cette institution. Nous n’atteindrons pas la fin de ce voyage pendant mon mandat, mais nous avons pris les premiers pas, et nous continuerons d’aller de l’avant.
Une vie de service peut être immensément gratifiante – mais ce n’est jamais facile.
Cette vie est difficile pour ceux et celles d’entre nous qui portent l’uniforme – ainsi que pour les personnes qui nous soutiennent à la maison.
Nos proches, nos familles et nos familles choisies connaissent, ressentent et vivent le stress que peut créer le service au Canada.
Beaucoup d’entre vous m’ont parlé de vos difficultés à trouver un logement abordable pour votre famille et vous, un stress aggravé par l’augmentation du coût de la vie et le rythme de nos opérations.
Je sais que les membres de ma propre famille ont ressenti le stress et l’inquiétude qui accompagnent le service – je sais qu’ils se sont souvent demandé si je reviendrais de mes affectations et, si oui, si je serais entier et en bonne santé à mon retour.
À ma propre famille, je dis ceci : je réalise bien que le fait d’assumer ce rôle ajoute au fardeau que vous avez porté au cours des années – mais il s’agit d’une mission de plus pour nous, et probablement de ma dernière.
Je vous remercie de votre amour ainsi que du service à notre pays que vous avez vous-mêmes rendu, en coulisses.
Et aux personnes exceptionnelles des Forces armées canadiennes et de l’Équipe de la Défense au sens large : le Canada a besoin de vous maintenant, plus que jamais.
Alors que nous faisons face à ces défis, nous devons nous élever au‑dessus de la toxicité de notre époque et nous rappeler pourquoi nous servons. Nous devons toujours être là pour le Canada et pour la population canadienne.
Et alors que nous nous mettons au défi, que nous luttons, apprenons et grandissons, je demande à chacun et chacune d’entre vous de continuer à faire ce que vous êtes si nombreux à faire chaque jour.
Prenez soin de vous et continuez à veiller les uns sur les autres.
Continuez de remplir vos fonctions au mieux de vos capacités.
Continuez de défendre le Canada et sa population.
Et continuez de tirer une fierté bien méritée de votre service.
Ce seront là des sources de stabilité en période de grands changements.
Vous êtes parmi les meilleurs marins, soldats, aviateurs et fonctionnaires au monde.
Servez avec éthique, moralité et professionnalisme.
Servez avec humilité, avec un cœur et un esprit ouverts.
Le fait de servir à vos côtés – y compris en tant que chef d’état-major de la Défense maintenant – est l’un des plus grands honneurs de ma vie.
Pour cela, et pour tout ce que vous et vos familles sacrifiez pour maintenir les FAC fortes et notre pays en sécurité, vous avez toute ma gratitude.
Merci. Thank you. Miigwetch.
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