Récit des FAC | Sauver des vies avec un tournevis

Vidéo / Le 9 juillet 2021

Transcription

On a reçu un appel concernant un grand nombre de blessés, et on nous a informés par radio que deux patients, pratiquement aux portes de la mort, allaient nous être amenés. Ils ont redirigé l’avion, un Osprey américain qui devait se rendre à Bagdad, vers l’hôpital de rôle 2, parce que notre hôpital était carrément en bordure de l’aire de trafic. On a transféré les patients en civières directement de l’arrière de l’avion, à la porte d’entrée. Tout l’hôpital était prêt à les recevoir. Le bloc opératoire au complet était préparé. On n’a même pas eu à faire d’arrêt avec les civières; on est passés tout droit de la porte d’entrée au bloc opératoire.

Mon travail est d’entretenir et de réparer l’équipement médical dans le cadre des opérations outremer et dans nos propres cliniques de soins de santé des Forces canadiennes au pays. Pour la première fois, même après avoir passé sept ou huit ans dans les FAC, j’ai entendu l’alarme d’un dispositif mesurant la fréquence cardiaque branché à un patient aux soins intensifs se déclencher. C’est une alarme que j’entends tous les jours lorsque je teste les appareils et cette fois, elle se déclenchait parce que le dispositif était utilisé sur une personne. Et ça comptait.

Les docteurs et les chirurgiens avaient sauvé la vie des patients. L’opération a été une réussite complète. Ils ont empêché les patients d’y passer et ils ont pu les transférer à Bagdad pour recevoir d’autres soins médicaux. J’ai donc monté la garde devant l’hôpital tandis que le C-130 à l’autre bout de la piste d’atterrissage s’est avancé droit vers nous et s’est retourné; j’ai alors pu donner un coup de main pour installer les patients à l’arrière de l’appareil, et ça été vraiment génial.

L’une des choses les plus importantes à faire dans un hôpital, surtout si vous dirigez un hôpital de campagne, c’est de veiller à ce que les instruments essentiels à la mission que vous possédez en plus petit nombre soient réparés. Par exemple, vous pourriez avoir un moniteur pour patient Propaq MD, et nous en avons à peu près une dizaine dans les hôpitaux, mais nous n’avons qu’un concentrateur d’oxygène et seulement une ou deux machines à rayons X. Alors si ces machines à rayons X cessent de fonctionner, on ne peut pas en prendre d’autres pour les remplacer. On n’a que celles-là, et lorsqu’on en a besoin, on en a absolument besoin sur le champ. Par exemple, si le dispositif de concentration d’oxygène arrête de fonctionner et qu’on n’est plus capables d’embouteiller de l’oxygène, on ne peut plus utiliser nos ventilateurs. Le ventilateur devient alors inutile parce qu’on ne peut pas fournir de l’oxygène d’une grande pureté aux patients qui en ont absolument besoin car ils vivent un genre de traumatisme. Si n’importe quelle pièce du casse-tête fait défaut, plus rien ne fonctionne. C’est donc incroyablement essentiel pour la mission qu’on fasse notre travail et qu’on le fasse correctement.

Ma mère avait l’habitude de ramener à la maison des appareils électroniques qui avaient été jetés pour que je les démonte. Lorsque j’étais en 2e année, elle a ramené un magnétoscope et m’a donné un tournevis. Je l’ai démonté et je l’ai amené à l’école pour montrer à tout le monde comment les poulies, la tête de lecture et toutes les pièces fonctionnaient, simplement parce que je trouvais ça chouette. C’était cool. Vous savez, j’aime ça. C’est quelque chose que j’ai toujours aimé. J’adore démonter les choses, voir comment elles marchent et tenter de comprendre leurs principes de fonctionnement, essayer de les démêler par moi-même, parce que c’est comme un casse-tête amusant pour moi. Mon intérêt à ce sujet a continué de grandir. Après l’école secondaire, j’ai eu la possibilité de me joindre au corps de métier des techniciens en électronique biomédicale; j’ai pensé que ce serait un travail qui me conviendrait très bien et j’avais tout à fait raison!

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