Transcription
(SP) Ça a été une expérience très intéressante pour moi. umm Je n’avais jamais travaillé à l’étranger, et… je n’avais pas eu beaucoup de contacts avec les forces armées d’autres pays.
Et bien sûr, plusieurs des pays qui comptaient des membres de la police militaire au sein de la Force en Bosnie à l’époque, n’avaient même jamais eu de femmes au sein de leurs forces armées, et certainement pas d’officière supérieure!
Je me nomme Shelley Peters, et je suis née à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Mon père, Walter Peters, vient de Litchfield, en Nouvelle-Écosse, et il s’est enrôlé jeune dans les forces armées après avoir obtenu son diplôme de l’université.
Mon père a été le premier pilote de chasse noir au Canada. Il a reçu son brevet de pilote en 1963, mais à l’époque il n’était pas conscient de l’accomplissement que ça représentait. Il a subi des préjugés et de la discrimination flagrante…plein de gens ont laissé entendre qu’il ne pourrait pas réussir.
Grandir dans une famille militaire m’a certainement donné un modèle à suivre. Il n’était pas vraiment question que je fasse autre chose. Et j’ai eu l’occasion de suivre l’exemple de mon père en servant cinq ans au sein de la Gendarmerie royale du Canada, puis j’ai transféré avec les Forces canadiennes, où j’ai passé 22 ans; j’ai pris ma retraite avec le grade de lieutenante-colonelle. Je travaille actuellement au Bureau du Conseil privé.
Au Canada, les femmes servent dans les forces armées depuis longtemps, et plusieurs femmes ont été promues jusqu’au grade … eh bien je crois que nous comptons des générales à deux ou trois étoiles maintenant.
C’était donc simplement un mode de vie, et c’était bien plus accepté dans les Forces canadiennes. Ce n’était pas le cas dans d’autres forces armées. Et je ne dis pas que c’était parfait, mais il était possible pour une femme de mener une carrière bien remplie dans les Forces canadiennes.
En tant que directrice des droits de la personne et de la diversité, l’une de mes responsabilités était de m’assurer que… quand on mettait en place des politiques pour les Forces canadiennes, c’était de bien comprendre quels pouvaient être les barrières et les obstacles possibles et déterminer pourquoi les gens au sein de… communautés ou des groupes particuliers n’étaient pas attirés par le service militaire.
Les deux ans et demi que j’ai passés à la Direction des droits de la personne et de la diversité m’ont vraiment ouvert les yeux, parce que j’avais toujours cru que le Canada avait fait un assez bon travail. Mais il restait encore beaucoup de travail à faire…
Et même quand on parle par exemple de choses comme les uniformes de maternité… dans des forces où ne servent que des hommes, ce n’est pas un enjeu, mais dans des forces avec des femmes, oui.
Vous savez, quand j’ai eu mes enfants, il n’y avait pas d’uniforme de maternité dans les Forces canadiennes. Quand votre uniforme ne faisait plus, vous portiez des habits civils. Et ça va, Mais de petites choses… Sauf que j’étais très fière de mon uniforme militaire.
Mais de petites choses comme l’ajout d’un uniforme de maternité pour qu’une militaire en service actif puisse continuer de porter son uniforme, elle reste membre des Forces canadiennes et elle continue de jouer son un rôle essentiel.
Les Forces armées canadiennes sont une institution, mais elles sont formées d’individus, qui ont tous leurs propres récits et expériences.
Et s’il y a, à mon très humble avis, des améliorations qui s’imposent, c’est qu’il faut écouter leurs récits et soutenir les gens qui ont vécu des expériences qui n’ont pas nécessairement été aussi positives qu’elles auraient dû l’être et qui ont nui à leur capacité de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Ils ont ce droit… de servir sans barrière et sans discrimination. Tout le monde devrait être traité comme une personne à part entière et être en mesure de se rendre à leur plus haut niveau, sans aucun obstacle ou barrière.