Récit des FAC | Plonger pour assurer la sécurité de nos eaux côtières

Vidéo / Le 07 juin 2024

Transcription

Lorsque vous avez la possibilité de plonger à la recherche d’explosifs, de les ramener à la surface et de les faire exploser avant même l’heure du souper, vous passez une belle journée.

Bell Island est une grande île au large de l’île principale de Terre-Neuve, pas trop loin de St. John's.

À cet endroit particulier, quatre navires de charge civils ont été convertis et armés pour traverser l’Atlantique avec les convois.

Ils ont été coulés par des sous-marins allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

De nombreux civils et groupes d’expédition plongeaient à cet endroit.

Ce n’était pas sécuritaire, car il restait des munitions classiques à bord.

Notre mission consistait à repérer les munitions…

…à les retirer et à les détruire sur la terre ferme.

Je suis le matelot-chef Dekraker, plongeur-démineur.

Je suis le matelot-chef Brad Northrup, plongeur-démineur au sein de l’Unité de plongée de la Flotte (Atlantique)

Ce qui a rendu cette opération si mémorable et excitante, c’était les conditions parfaites pour la préservation des épaves. Plonger et voir apparaître un navire complet à 30 mètres de profondeur, c’est une expérience assez unique en son genre.

Notre première tâche était de localiser les explosifs. Nous avons eu un peu de mal à le faire, car de la végétation avait poussé sur les parois du navire et rendait les portes pratiquement invisibles.

J’avais la chance de plonger avec un ami.

Nous sommes l’équipe qui avons repéré le magot à l’intérieur : un stock de munitions.

Le défi suivant à relever était de tenter de les ramener à la surface.

La prudence est bien sûr de mise lorsqu’on manipule des explosifs, alors nous avons dû trouver des solutions créatives pour remonter les explosifs à la surface en toute sécurité.

Nous étions pas mal certains, d’après notre inspection visuelle, qu’il était relativement sécuritaire de les déplacer.

Mais même lorsque quelque chose est assez sécuritaire, vous voulez tout de même en faire plus que moins et vous assurer que ce soit aussi sécuritaire que possible.

Notre solution a été d’employer une combinaison de filets et de dispositifs de levage pour remonter toutes ces munitions à la surface.

Une fois les munitions ramenées à la surface, nous les avons immédiatement replongées dans une bassine d’eau salée, et nous les avons gardées enveloppées dans des couvertures saturées d’eau salée pour reproduire le plus possible l’environnement dans lequel elles ont baigné toutes ces années.

Nous disposons d’un camion d’élimination des munitions classiques, et c’est le véhicule que nous avions avec nous à Terre-Neuve.

Un convoi de policiers a procédé à la fermeture des routes que nous avons empruntées pour des raisons de sécurité.

Une fois arrivés à la carrière, nous avons placé les munitions dans la fosse de destruction, et nous nous sommes servis de nos C-4 et de tous nos outils d’élimination, et nous avons bourré le tout avec beaucoup de sacs de sable pour tenter de réduire au minimum tout fragment qui pourrait rester après l’explosion.

C’est pas mal trippant d’appuyer sur un bouton, d’entendre un gros « boum », de ressentir l’onde de choc et d’entendre la pluie de pierres et de débris retomber tout autour de vous.

J’ai eu la chance de retirer la toute dernière munition et de la neutraliser, puis de la transporter jusqu’à la carrière et de la détruire.

Ça a été un moment fort de ma carrière; nous nous entraînons énormément, et d’avoir l’occasion de tout mettre en pratique dans le cadre d’un vrai travail au pays, sur notre propre territoire, ça a été une expérience formidable.

C’est l’un de ces emplois qui vous permet de faire tout ce dont vous avez rêvé.

Je savais que je voulais être plongeur, car la plongée, c’est passionnant.

Et faire exploser des choses l’est aussi!

Alors quand j’ai eu l’occasion d’accomplir un travail qui combine les deux, et de le faire pendant quelques semaines dans des conditions exceptionnelles dans ce bon vieux St. John’s, à Terre-Neuve, j’ai eu bien du plaisir!

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2024-06-07