Récit des FAC | Tirer parti de la neurodivergence
Vidéo / Le 15 Janvier 2024
Transcription
Donc, je suis une personne neurodivergente. J’ai reçu un diagnostic de neurodivergence. Je me suis moi‑même donné un diagnostic d’autisme, en me basant notamment sur de nombreux tests en ligne, des livres, ce genre de choses.
(TS) Je suis le lieutenant‑colonel Trevor Semeniuk. Je travaille au Centre de guerre interarmées de Shirley's Bay. Je suis l’officier responsable des communications et des systèmes d’information interarmées (CSII) ici. Je dirige une équipe composée d’environ 15 techniciens hautement qualifiés. Nous gérons un réseau d’expérimentation appelé CFXNet, et c’est essentiellement mon rôle.
Je suis une personne neurodivergente. Lorsque j’étais enfant, j’avais diverses caractéristiques de l’autisme. J’ai commencé à parler tardivement. J’aimais beaucoup être seul. J’ai encore parfois de la difficulté à m’exprimer en anglais, je m’emmêle un peu dans mes mots, même si c’est ma langue maternelle. Pour ce qui est de mon expérience au sein des FAC, ma neurodivergence m’a affecté sur certains aspects; les affectations et les changements d’emploi ont été très difficiles pour moi étant donné que j’aime les routines et que je préfère que les choses soient toujours faites de la même manière. Personnellement, j’aime la structure et les règles. Tout est noir ou blanc, ce qui pose parfois des problèmes dans les situations sociales. Mais cela a des avantages, vous savez. Je souffre aussi d’un trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention (TDAH), et je crois que c’est ce qui me permet d’être hyperconcentré. J’ignore la faim, la soif, la douleur, bref, j’ignore tout, et je me concentre sur la tâche à accomplir. Ma capacité à travailler très fort à une tâche pendant une longue période m’a bien servi dans les FAC, et ça m’a probablement fait avancer jusqu’au grade que j’occupe actuellement.
Lorsque je suis dans un environnement structuré, comme celui de l’armée où l’on sait exactement ce que l’on doit faire – par exemple, j’étais à un dîner militaire hier soir – et on sait exactement à quel moment on doit faire telle ou telle chose, et c’est très réconfortant pour moi, qui suis autiste, car je n’ai pas à me soucier de l’aspect social étant donné que ça fait partie intégrante de ce que l’on fait. Dès l’instruction de base, on nous apprend à nous adresser aux gens et tout le reste, ce qui est très rassurant pour moi. J'ai l'impression que cela convient parfaitement à mon cerveau. Plus précisément, mon métier d’officier des transmissions et certains autres métiers dans le domaine du renseignement attirent beaucoup de personnes qui, comme moi, sont neurodivergentes parce que nous avons parfois des compétences spécialisées en matière de reconnaissance des habitudes ou d’autres compétences qui sont utiles pour certains des métiers que nous exerçons, et très souvent dans les domaines techniques, comme l’ingénierie, l’astronomie et dans certains de ces domaines scientifiques, on retrouve beaucoup de personnes qui souffrent de neurodivergence. Je pense que ce qui est important actuellement, c'est de reconnaître ces personnes talentueuses et de les promouvoir partout au sein des FAC pour leur permettre de rester motivées et de continuer de faire ce en quoi elles excellent.