Récit des FAC | De la Bosnie au Canada : une histoire de survie, de famille, de service et de sacrifice
Vidéo / Le 29 juillet 2025
Transcription
Je sais que je suis né à Zenica. C’est la quatrième plus grande ville en Bosnie-Herzégovine. On m’a déclaré mort. Mais il m’a vu bouger et a compris que j’étais toujours en vie.
Boris Trudel, aide de camp de Son Excellence la gouverneure générale du Canada.
Dans les années 90, quand la Yougoslavie s’est morcelée et que bien sûr, le conflit dans la région portait sur l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, j’avais tout au plus deux ans. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé à Fojnica, mais c’est de l’hôpital que les Forces canadiennes menaient leurs opérations et aidaient la population. C’est donc un mal pour un bien d’avoir été déplacé.
Mon évaluation lors du triage initial a eu lieu à leur arrivée à l’hôpital; le personnel, je crois, était très réduit sur place et avait des ressources limitées. Il faisait du mieux qu’il pouvait. Ma mère biologique a demandé à mon père de me ramener au Canada. Mon père était adjudant-maître. Tout le monde était d’accord pour l’adoption. Papa est une personne altruiste, et il m’a offert la possibilité d’une vie meilleure.
À mon arrivée au Canada, j’ai fait quelques cauchemars dont je me souviens encore. Des sons et des bruits forts, comme des outils ou des travaux autour de la maison, me faisaient penser à des explosions ou à des tirs.
Une fois à l’école secondaire, je me cherchais en quelque sorte un défi. Un ami m’a parlé du Collège militaire royal. Je n’étais pas certain que j’allais faire carrière dans les FAC, mais après quelques années, comme j’aime mon travail, j’en suis arrivé à un point aujourd’hui où je crois que je suis parti pour rester longtemps.
Mon père et moi sommes retournés en Bosnie en 2017, et on a rencontré des gens qui se souvenaient de nous. Le personnel qui travaillait à l’hôpital de Fojnica était très heureux de nous voir et de saluer l’aide fournie par les Canadiens. C’était certainement un voyage émouvant.
En 2019, le déploiement en Lettonie était intéressant parce que le groupement tactique était le 12e blindé. C’est avec la même unité qui m’a secouru dans les années 90 que j’ai fait mon premier déploiement. J’ai donc rencontré des gens en Lettonie, des Canadiens avec qui j’ai travaillé, qui m’ont connu quelque 20 ans plus tôt. Ils m’ont entendu pleurer dans mon berceau près de leur tente.
Je crois que ce que j’aime des FAC, c’est d’être constamment mis au défi, de voir sans cesse le monde, de faire autant de bien que possible et d’apporter le plus d’aide que je peux.