Récit des FAC | Bgén Lise Bourgon

Vidéo / 6 décembre 2019

Transcription

Mon histoire est un petit peu différente parce que j'ai jamais voulu être un pilote. Je me suis joint avec les Forces en 1987 parce que je voulais avoir un degré universitaire et ensuite, j'allais me joindre à la vie civile et continuer. Mais il est arrivé une chose, c'est que j'ai eu un coup de foudre. J'ai eu un coup de foudre avec la machine en arrière. J'ai adoré le Sea King, j'ai adoré la vie en mer, j'ai adoré les opportunités que les Forces armées canadiennes m'ont offertes, et ça fait maintenant 32 années et j'adore ma vie à tous les jours.

L'hélicoptère Sea King avait un équipage de quatre personnes: on avait deux pilotes, on avait un officier de combat de système aérien ainsi qu'un opérateur de détecteurs électroniques aéroportés. Chaque personne avait des responsabilités différentes: un qui pouvait être responsable du sonar, la navigation, les paramètres de la torpille alors que les deux pilotes au-devant faisaient le vol et la sécurité. Donc, c'était vraiment un travail d'équipe pour permettre de vraiment avoir un rôle opérationnel et de chasser ce sous-marin en mer.

Une autre chose, 426 a été un des six hélicoptères qui a été modifié en 1990 pour l'opération Friction, qui était la première Guerre du Golfe. En moins de deux semaines, les six avions ont été modifiés pour avoir un système d'autodéfense qui comprenait des charges pyrotechniques, un brouilleur de radar, une mitraillette et aussi un système de caméras infrarouges. Les modifications qui ont été faites en 1990 ont vraiment changé l'utilisation et les missions en mer du Sea King pour les 30 dernières années. Ça a été vraiment révolutionnaire.

Je crois que pour moi, quand je regarde dans mon temps opérationnel, c'est vraiment la chance de partir en mer avec un navire sans savoir où on allait aller, mais d'avoir l'aventure. L'avantage du Sea King, c'est la variété des rôles. Une journée, on pouvait faire de la guerre de surface; le lendemain, de la guerre anti-sous-marine, des recherches et sauvetages, des vols logistiques... On ne savait jamais d'une journée à l'autre qu'est-ce qu'on allait faire.

Je crois que ce que je veux vraiment parler, c'est la difficulté d'atterrir ce mammouth d'hélicoptère là sur le deck d'un bateau. C'est un peu comme prendre un 25 sous et essayer d'atterrir dessus, puis on prend le 25 sous et on le bouge. Donc, surtout quand les conditions météorologiques sont pas bonnes ou la mer est très agitée, c'est extrêmement difficile d'atterrir, mais c'était vraiment un défi extraordinaire.

Personne n'est en danger, personne se perd. Les bateaux coulent pas sous des conditions météorologiques idéales. C'est toujours les pires situations où il faut vraiment décoller et aller sauver ces gens-là. Donc, des situations super compliquées. Juste le fait d'atterrir sur le bateau était un défi incroyable. Après 20-25 minutes, finalement, on atterrissait parce que le choix, c'est t'atterris sur le bateau ou t'atterris dans l'eau. Et ce n'est pas un choix. Il faut vraiment atterrir sur le bateau. Et je me souviens, un soir, d'avoir pris mon pouls après un atterrissage et je crois que mon pouls était à 180. Les situations sont vraiment un défi incroyable et puis, je crois, les situations de vol les plus difficiles.

Sur le Sea King, j'ai été chanceuse. Le siège se monte et s'avance et les pédales aussi bougent. Donc, c'était tout un luxe en 1963. Quand on parle des habits de vol, en général, les femmes prenaient la grandeur la plus petite et on espérait que ça allait nous faire. La seule fois, je crois, dans ma carrière que j'ai vraiment dû mettre mon pied à terre, c'était sur le seau à l'entour du cou en caoutchouc sur l'habit d'immersion parce que le seau était vraiment trop grand et l'eau rentrait, coulait à fond dans mon habit. Donc, il a fallu aller dans une compagnie internationale pour trouver un seau qui était extra small. Et puis après ça, finalement, ça a fonctionné.

De nos jours, maintenant avec la nouvelle politique d'analyse comparative des genres qui est en place avec les Forces armées canadiennes et le gouvernement du Canada, chaque équipement, plateforme qu'on achète doit respecter la diversité et doit rencontrer les paramètres pour les femmes et les hommes. Donc, on regarde dans le futur, les femmes n'auront plus jamais à se battre pour de l'équipement qui leur fait pas correctement.

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