Récit des FAC | Les plongeurs-démineurs veillent à la sécurité des eaux

Transcript - Récit des FAC

J’étais en pleine descente, dans le noir absolu, et j’ai atteint le fond. Je balayais avec mon sonar navigator quand je l’ai aperçue, claire comme le jour. La mine marine ressemblait exactement à ce que je m’imaginais. J’ai nagé jusqu’à ce que je me retrouve au‑dessus d’elle, et mon navigateur GPS indiquait que j’étais au bon endroit, mais je ne pouvais rien voir. J’ai donc allumé ma lumière et elle était là : une grosse mine marine qui m’attendait à cet endroit depuis cent ans.

Je suis le matelot de 1re classe Dustin Perry, et je suis plongeur‑démineur au sein de l’Unité de plongée de la Flotte (Pacifique).

Les plongeurs‑démineurs font beaucoup de choses, mais la majorité de notre travail consiste à neutraliser des explosifs et des munitions.

Nous avons un exercice annuel, ou plutôt une opération désignée « opération OPEN SPIRIT », qui est un effort mené conjointement avec d’autres nations pour enlever les reliques de guerre explosives qui ont été laissées dans la mer Baltique par les Allemands et les Russes pendant la Première ou la Seconde Guerre mondiale, en majorité des mines marines.

Il y a environ deux ans, j’ai participé à l’opération OPEN SPIRIT. Nous travaillions avec les Estoniens, les Britanniques, les Norvégiens et les Lettons, et il y avait un chasseur de mines norvégien à environ 28 kilomètres de la côte.

Ils avaient utilisé leurs véhicules sous‑marins sans équipage pour détecter des mines marines.
Nous avons eu un contact, à environ 28 kilomètres de la côte, et nous nous sommes rendus là un jour. J’ai eu la chance de participer à la plongée. Le contact en question s’est avéré être une mine à orin russe centenaire.

Nous ne pouvons utiliser de l’air comprimé que jusqu’à une profondeur d’environ 45 mètres. Quand nous plongeons pour des opérations de lutte contre les mines navales, comme c’était le cas en Lettonie, nous utilisons un gaz mixte. Pour cette occasion, j’ai utilisé un ratio 40/60, un des mélanges gazeux les plus de « fond » que nous utilisons.

Nous faisions à ce moment‑là quelque chose que nous appelons « destruction sur place ».
J’ai donc trouvé la mine, je l’ai filmée brièvement, je l’ai marquée puis je suis retourné à la surface. Nous l’avons ensuite éliminée en la faisant exploser : un plongeur place simplement une charge près de la mine, on la remonte vers la surface, et tout le monde recule. Nous avons différents moyens pour la faire détonner à partir de la surface. Cette fois‑ci, nous avons utilisé un moyen à distance. Nous sommes simplement restés près du bateau, et nous l’avons fait disparaître.

Ce qui m’a inspiré à faire ce genre de travail, c’est de savoir qu’il est effectué par une équipe spécialisée regroupant des personnes très motivées. Je savais aussi qu’en me joignant à cette équipe, je pourrais profiter d’un excellent mentorat, développer de très bonnes compétences de vie et voyager partout dans le monde.

Mais ce qui m’a vraiment mené à devenir plongeur‑démineur, c’est l’aspect de neutralisation des explosifs et munitions.

Nous avons ce qu’on appelle un mandat national de neutralisation des explosifs et munitions. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Canada faisait beaucoup d’entraînement en région rurale pour préparer les troupes à partir outre‑mer. Il y a donc beaucoup de vieux sites qui servaient de champs de tir pour les moteurs et les projectiles d’artillerie, par exemple. Nous collaborons avec une entreprise civile qui nettoie ces terres pour les rendre plus sécuritaires et permettre leur transfert.

La satisfaction que je retire de mon travail de neutralisation des explosifs et munitions au Canada, c’est qu’il me permet de rendre notre pays plus sécuritaire pour tout le monde. C’est aussi très satisfaisant de faire cela sur la scène internationale, d’aller dans d’autres pays avec notre équipement et nos capacités afin de les aider, eux aussi, à nettoyer leur territoire.

On pourrait dire que, d’une façon détournée, je suis un environnementaliste militaire.

Mais si un risque d’explosion sous‑marine est décelé, c’est nous qui allons nous en occuper.

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