Récit des FAC | De braves militaires mettent fin à une attaque au couteau dans un centre de recrutement

Vidéo / Le 05 mars 2020

Transcription

(TOS) Cette vidéo contient une reconstitution d’événements violents qui pourraient déranger certains spectateurs.

(CB) Si quelqu’un me traitait de héros, je pense que j’aurais du mal à accepter ça. J’ai rencontré des gens qui ont fait des choses vraiment très fantastiques, des choses plus dangereuses que ce que j’ai fait, des gestes plus désintéressés.

Je suis le maître de 1re classe Charles Bressette et je suis gestionnaire de techniciens du génie des armes.

Je revenais tout juste de mission quand notre chef est venu au bureau et m’a demandé si je voulais être affecté au centre de recrutement. « J’ai combien de temps pour y penser? » Il m’a répondu : « Vous avez environ cinq minutes pour prendre une décision. » J’ai appelé ma femme pour vérifier que ça lui convenait. Puis, quelques mois plus tard, j’étais à Toronto.

Nous voilà donc le 14 mars 2016, au centre de recrutement. C’était un lundi matin, alors j’étais à la réception pour répondre à des courriels et au téléphone. Le Cpl Kong était assis au bureau de la sécurité quand, soudainement, un homme s’est approché de lui et a immédiatement commencé à le frapper à la tête et à l’attaquer. L’agresseur était assez imposant, probablement 220 livres et 6'2".

J’ai sauté par-dessus le bureau et lui ai crié d’arrêter. Il avait sorti un couteau d’une chemise – un long couteau d’un pied – et avait attaqué le Cpl Kong. J’ai attrapé une chaise et j’ai essayé d’attirer son attention vers moi. Il a vite défilé devant moi, a vu d’autres membres et s’est mis à courir après eux. J’ai dit à d’autres personnes d’appeler le 911. Il a en fait essayé d’attaquer le Sgt Gerhardt à la tête avec son couteau, mais sans succès. Il s’est ensuite retourné et a poignardé le Capc Castillo dans l’estomac. Il a poursuivi d’autres membres vers l’arrière, mais ceux ci s’étaient mis en sécurité.

Quand il est sorti de cette pièce, j’ai essayé de lui lancer une poubelle, mais ça ne l’a pas vraiment ébranlé. Je lui ai ensuite lancé la photocopieuse, ce qui l’a fait tomber. Le Sgt Karistinos l’a alors forcé au sol et à ce moment là, il a perdu son couteau. Nous l’avons donc immobilisé jusqu’à l’arrivée de la police.

Immédiatement après l’incident, j’avais simplement les nerfs un peu à vif. Il y a eu quelques incidents où j’étais mal à l’aise et où j’ai réagi très rapidement. J’avais donc une accumulation, ou un refoulement, d’émotions. Un jour, avec ma femme, j’ai fini par craquer. À Halifax, à la BFC Halifax, je me suis présenté au 5e étage, où se trouvent nos services de santé mentale. La dame avec qui j’ai parlé m’a aidé à prendre un peu de recul avec ce qui s’est passé et à trouver une façon de gérer le tout.

Nous sommes ici pour défendre le Canada, pour défendre la population canadienne, et nous avons fait ce que nous devions faire. Dès le moment où nous avons désarmé l’agresseur, la menace était terminée. C’est maintenant au système de justice canadien, au gouvernement du Canada, de s’assurer qu’il est poursuivi comme il se doit.

Je pense que cela reflète les valeurs canadiennes, car nous faisons ce qu’il faut pour arrêter une menace, mais sans franchir cette ligne. Ce qui nous rend meilleurs que nos ennemis, c’est que nous nous efforçons de garder cela à l’esprit. Nous sommes très chanceux d’être nés au Canada, d’être où nous sommes, et de pouvoir profiter des occasions qui nous sont offertes. Et certaines personnes, même nos ennemis, n’ont pas eu ces mêmes avantages.

(TOS) Le 13 juin 2019, le M 1 Charles Bressette, le Capc Jesus Rodrigo Castillo, le Capc Kashif Dar et le Sgt Andrea Karistinos ont reçu la Médaille de la bravoure pour avoir arrêté l’agresseur.

(CB) Il nous est possible de faire ce qu’il faut pour accomplir notre mission tout en faisant preuve d’un peu empathie.

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