Glossaire

Plusieurs de ces termes sont fréquemment utilisés dans le cadre du Programme d'éthique de la Défense (PÉD). Cette liste recense aussi certains termes techniques qui sont issus de l'éthique appliquée, mais qui ne sont pas couramment utilisés à la Défense ni au gouvernement du Canada. Les définitions plus techniques dans le domaine de l'éthique sont signalées par un astérisque (*).

A 

Approche multidimensionnelle de l'éthique
Le PÉD utilise l'expression « approche multidimensionnelle », alors que les ouvrages spécialisés utilisent plutôt « approche pluraliste ». (Voir approche pluraliste de l'éthique).

Approche pluraliste de l'éthique
L'approche pluraliste de l'éthique reconnaît le caractère raisonnable d'une multiplicité d'approches de l'éthique, mais n'accorde la priorité à aucune d'entre elles. Elle traite les différentes approches comme un réseau de freins et contrepoids qui peuvent ou non être en harmonie. Selon cette approche, il se peut que, dans certaines situations, toutes les approches de l'éthique pointent vers la même ligne de conduite à adopter – par exemple, dans toutes les approches, il est considéré comme mal de torturer par plaisir des enfants innocents. Cependant, dans d'autres situations, les individus doivent déterminer seuls ou collectivement la meilleure approche à adopter pour décider ce qu'ils devraient ou ne devraient pas faire. Dans cette perspective, le désaccord peut mener à une façon innovatrice de faire face à une situation. L'approche pluraliste de la prise de décision éthique nous permet de nous appuyer sur une ou plusieurs approches de l'éthique (approche fondée sur la sollicitude, sur les conséquence,sur les règles, sur l'intérêt personnel ou sur la vertu) (Voir Pluralisme)

D 

Déontologie*
Ce terme vient du mot grec deon, qui signifie devoir. La déontologie concerne tout système éthique qui se concentre principalement sur le devoir (p. ex., dire la vérité, tenir ses promesses) pour évaluer les valeurs éthiques de l'action, contrairement aux théories de l'éthique qui vise une bonne fin (voir Utilitarisme*) ou s'appuie sur un caractère droit (voir Éthique de la vertu*).
Toute position en matière d'éthique selon laquelle le caractère juste ou injuste d'une action est déterminé en fonction du fait qu'elle correspond ou non à ce que le devoir exige. (Hinman) (traduction libre
Systèmes éthiques qui considèrent que certaines caractéristiques de l'acte moral lui-même ont une valeur intrinsèque. Par exemple, pour le déontologiste, le fait de dire la vérité comporte en soi un aspect juste ou approprié, même lorsque cela peut causer de la souffrance ou un préjudice, et le fait de mentir contient un aspect mauvais, même lorsque cet acte entraîne des conséquences positives. (Pojman) (traduction libre)

Dilemme de l'incertitude
Le dilemme de l'incertitude est le type le plus général de dilemme éthique. Il fait allusion à une situation problématique dans laquelle il est difficile de déterminer ce qu'il convient de faire parce qu'il existe des raisons tout aussi valides les unes que les autres d'appuyer au moins deux des meilleures options cernées en vue de résoudre le problème.

Dilemme des actions nuisibles
Le dilemme des actions nuisibles constitue un cas spécial de dilemme éthique et suppose une situation dans laquelle chacune des options cernées dans le processus de prise de décision éthique causera du tort ou un préjudice. Par exemple, dans les opérations militaires qui exigent la destruction de points stratégiques, il est souvent inévitable de causer des dommages collatéraux. La doctrine du double effet* a été utilisée à l'occasion pour justifier sur le plan moral la prise de certaines mesures fondées sur l'une des options.

Dilemme des valeurs divergentes
Le dilemme des valeurs divergentes constitue un cas spécial du dilemme éthique et suppose une situation de prise de décision éthique dans laquelle il y a au moins deux valeurs éthiques à l'appui d'options concurrentielles. Par exemple, les options liées à la loyauté envers les autres entrent en concurrence avec les options qui touchent l'intégrité professionnelle.

Dilemme éthique
Un dilemme est une situation problématique pour laquelle il existe au moins deux solutions possibles, chacune étant considérée comme également valide et souhaitable ou indésirable. En outre, il ne semble pas y avoir d'autres critères permettant de choisir entre les options. Il est utile d'établir une distinction entre trois types de dilemmes éthiques :

  1. le dilemme de l'incertitude,
  2. le dilemme des valeurs divergentes
  3. le dilemme des actions nuisibles


Doctrine du double effet*
Selon cette doctrine, il existe une différence pertinente sur le plan moral entre avoir l'intention de commettre quelque chose de mal et prévoir qu'une conséquence néfaste se produira comme effet secondaire imprévu d'actes permis sur le plan moral.

Son but est de justifier une action qui a de bons résultats, mais qui peut aussi avoir des effets nuisibles. (<em>Pojman</em>) (traduction libre)
Les États-Unis semblent avoir adopté une variante de la doctrine du double effet, de sorte qu'il soit possible d'entreprendre des opérations militaires visant des objectifs ou cibles légitimes même si l'on peut prévoir que ces opérations auront certaines conséquences « néfastes ». De telles opérations deviennent permises lorsqu'elles satisfont aux critères obligatoires suivants : (Christopher) (traduction libre)

  1. l'effet néfaste n'est pas intentionnel
  2. l'effet néfaste est proportionnel à l'objectif militaire visé;
  3. l'effet néfaste n'est pas un moyen direct d'obtenir le bon effet (p. ex., bombarder des villes pour encourager les pourparlers de paix); et
  4. des mesures sont prises pour réduire au minimum les effets néfastes prévisibles même si cela signifie pour les combattants d'accepter un risque plus élevé.

Droits
Un droit est une autorisation de faire quelque chose sans ingérence de la part d'autres personnes (droit négatif) ou une autorisation d'obliger d'autres personnes à faire quelque chose de positif pour vous aider (droit positif). Certains droits (droits naturels, droits de la personne) sont détenus par tous, par nature ou simplement à titre d'êtres humains; d'autres (droits légaux) sont détenus par certains en leur qualité de citoyens d'un État politique particulier; d'autres encore (droits moraux) sont fondés sur l'acceptation d'une théorie morale particulière. (Hinman) (traduction libre)
Un droit est une autorisation d'accomplir un acte, d'exiger, de profiter de quelque chose, d'être ou de faire exécuter quelque chose pour soi. Il peut donc s'agir du droit d'agir, d'exister, de jouir d'un privilège, d'exiger. Nous disons que nous détenons ou exerçons un droit ou encore que nous jouissons d'un droit. Nous disons aussi que nous avons des droits à – par exemple le droit à la vie, à la liberté et au bonheur – et non des droits contre, comme on l'a si souvent soutenu à tort. (T. Beauchamp) (traduction libre)
Au sens le plus fort, les droits sont des demandes justifiées en vue de la protection des intérêts importants des personnes. Lorsque les droits sont en vigueur, cette protection est assurée aux personnes à titre d'obligation envers elles en tant qu'êtres humains. Le respect des droits est donc essentiel à la dignité humaine. (Oxford Companion to Philosophy) (traduction libre)

E 

Éthique
Dans le Programme d'éthique de la Défense, l'éthique est décrite comme servant à :

  1. déterminer ce qui est bien et ce qui est mal;
  2. définir les principes et les obligations qui régissent l'action et les pratiques justes de la part des individus et des institutions dans la société;
  3. être une personne intègre;
  4. choisir de faire ce qu'il convient.

Voici les principales approches modernes de l'éthique qui sont intégrées dans le PÉD :

  • l'approche fondée sur la sollicitude;
  • l'approche fondée sur les conséquences;
  • l'approche fondée sur les règles;
  • l'approche fondée sur l'intérêt personnel;
  • l'approche fondée sur la vertu;
  • l'approche multidimensionnelle.

L'éthique est une discipline très variée dont la tradition date de très longtemps. Son développement dans la civilisation occidentale a été assujetti à deux grandes influences au cours du millénaire : la tradition grecque, qui met l'accent sur la « vie juste », et la tradition judéo-chrétienne, qui insiste sur le fait de « faire ce qu'il convient ». Ces deux traditions combinées aux facteurs historiques et culturels ont engendré de multiples systèmes éthiques. En général, la discipline de l'éthique suppose : (Denise, White, Peterfreund) (traduction libre)

  1. l'établissement de la validité d'un idéal du caractère humain à atteindre, de buts ultimes à poursuivre, et de normes régissant le comportement;
  2. l'analyse et l'explication des jugements et comportements moraux;
  3. l'examen et la clarification des significations des termes et énoncés moraux.

Éthique de la sollicitude*
L'éthique de la sollicitude découle des travaux de philosophes moraux féministes et a été très influencée en particulier par les travaux de Carol Gilligan sur le développement moral. Cette approche met l'accent sur la dimension relationnelle de notre vie et accorde la priorité au traitement empreint de compassion auquel nous avons tous droit en tant qu'êtres humains. L'éthique de la sollicitude insiste sur notre responsabilité à l'égard de notre propre bien-être et de celui des autres et souligne les inégalités de pouvoir qui existent dans pratiquement toutes les relations. Elle accorde la priorité à la protection contre le danger et le préjudice. Elle contraste avec une moralité de la justice mettant l'accent sur l'équité et l'égalité, ce qui, selon les tenants de l'approche, est une caractéristique dominante des théories éthiques élaborées par les philosophes de sexe masculin tout au long de l'histoire de la civilisation occidentale. C'est seulement récemment que l'éthique de la sollicitude est devenue un fondement très répandu de l'éthique dans les sociétés occidentales. (Hinman) ; le chapitre 10 contient une entrevue avec Carol Gilligan, qui parle de l'expression des préoccupations et de la théorie éthique, ainsi qu'un « essai bibliographique » détaillé sur l'éthique de la sollicitude et la théorie morale féministe.

Éthique de la vertu*
Le concept de vertu a notamment ceci de particulier qu'il exige toujours dans une certaine mesure la présence de certaines caractéristiques de la vie sociale et morale en fonction desquelles il doit être défini et expliqué. Par exemple, la vertu peut être définie en fonction des rôles sociaux ou en fonction de la vie juste considérée comme le but de l'action humaine. (MacIntyre) (traduction libre)
C'est Aristote qui a présenté la première théorie de l'éthique de la vertu. Le mot grec a rete signifie « qualité » [d'une fonction], « excellence » [d'une fonction] ou « vertu ». Pour Aristote, l'individu est essentiellement un membre d'une unité sociale et une vertu morale est une habitude de comportement ou un trait de caractère qui est valorisé tant socialement que moralement. (T. Beauchamp) (traduction libre)
Pour Aristote, la base de l'évaluation éthique est le caractère. Plutôt que de se concentrer sur l'éthique de l'action ou du devoir, il envisage l'éthique du point de vue du caractère et des dispositions du sujet. L'éthique de la vertu (a retaic ethics) met l'accent sur la nécessité d'être un certain type de personne qui manifestera son caractère par des actions appropriées. (Pojman) (traduction libre)

Éthique fondée sur l'intérêt personnel
L'approche fondée sur l'intérêt personnel insiste sur l'importance d'apprécier sa propre personne et de se tenir en estime. Toutefois, cette approche devient plus radicale lorsqu'elle accorde la priorité à l'individu du point de vue de ses intérêts personnels. Selon l'éthique fondée sur l'intérêt personnel, les individus doivent principalement se préoccuper des conséquences qu'une décision donnée pourrait avoir sur eux.

Éthique fondée sur la sollicitude
L'approche de l'éthique fondée sur la sollicitude accorde la priorité au traitement empreint de compassion auquel nous avons tous droit en tant qu'êtres humains, tout en mettant l'accent sur l'aspect « relations » de l'interaction humaine. Elle insiste aussi sur la nécessité de tenir compte, dans le processus de prise de décision éthique, des inégalités de pouvoir qui existe dans les rapports, tant dans le domaine public que dans la vie privée. (Voir Éthique de la sollicitude*)

Éthique fondée sur la vertu
L'approche de l'éthique fondée sur la vertu privilégie le fait de mener une vie exemplaire et de tendre à l’excellence. Dans la mesure où elle exige que la prise de décision éthique soit basée sur nos réalisations dans la vie, l'approche fondée sur la vertu présente des ressemblances avec l'approche fondée sur les conséquences. Cependant, plutôt que d'accorder de la valeur aux résultats des actions, comme le fait l'approche fondée sur les conséquences, l'approche fondée sur la vertu se concentre sur le but de toute une vie – être une personne droite. Elle part de l'idée selon laquelle une personne droite s'efforce de faire ce qui est juste. Parmi les vertus que possède une telle personne, on trouve l'intégrité, le courage, la compassion et le sens de la justice. (Voir éthique de la vertu*)

Éthique fondée sur les conséquences
L'approche de l'éthique fondée sur les conséquences accorde la priorité à la valeur que nous attachons aux résultats de nos actions. Elle met l'accent sur l'idée selon laquelle les effets de ces actions sur nous-mêmes et les autres ont tendance à jouer un rôle prépondérant dans la prise de décision éthique. Elle soutient que nous devrions évaluer les bons et les mauvais effets probables des différentes options parmi lesquelles nous pouvons choisir dans une situation donnée et que nous devrions nous fonder sur ces évaluations pour déterminer ce qui devrait ou non être fait. (Voir Utilitarisme*)

Éthique fondée sur les règles
L'approche fondée sur les règles accorde la priorité aux règles, aux règlements et aux politiques comme moyen de déterminer un comportement éthique. Elle évalue ce qu'il convient de faire dans une situation en vérifiant s'il existe une règle qui traite cette situation. La loi est considérée comme une règle absolue pour déterminer ce qu'on devrait ou ne devrait pas faire. Dans le cadre de l'éthique fondée sur les règles, on privilégie des programmes qui permettent l'élaboration de codes détaillés et exhaustifs visant à traiter le plus grand nombre possible de situations, et on met l'accent sur le respect des règles. (Voir II – déontologie * et  utilitarisme*)

Éthique professionnelle
L'éthique professionnelle se fonde sur les traditions et les valeurs d'une profession. Elle est généralement définie en fonction des pratiques en vigueur au sein de la profession ainsi que des attitudes, du raisonnement et des actions des membres. Bien que l'éthique professionnelle puisse être modifiée pour traiter de nouvelles questions, elle tend à exiger que l'approche de l'éthique actuellement appliquée au sein de la profession en question constitue le cadre de tous les changements. L'éthique professionnelle comprend habituellement des codes officiels et officieux qui expriment les règles et les normes régissant la conduite des membres d'un groupe professionnel : les codes officiels sont rédigés et publiés sous une forme quelconque, et les codes officieux sont transmis au moyen de la formation et par l'exemple.

Ethos
On peut décrire l'ethos comme étant « l'esprit et les croyances caractéristiques d'une collectivité, d'un peuple, d'un système, d'une œuvre littéraire ou d'une personne ». L'éthique est au cœur de cet esprit et représente un sous-ensemble de base des croyances. (Voir éthos militaire)

Ethos militaire
L'ethos militaire définit l'esprit qui unit la profession. C'est un esprit vivant qui s'exprime pleinement par la conduite des membres de la profession des armes. Il clarifie la façon dont les militaires conçoivent leurs responsabilités, utilisent leur expertise et expriment leur identité militaire distinctive. Il établit un cadre éthique pour le déroulement professionnel de toutes les activités et opérations militaires.
L'ethos militaire propre au Canada comporte trois composantes fondamentales : les croyances et attentes au sujet du service militaire, les valeurs canadiennes et les valeurs militaires canadiennes. Il affirme des notions fondamentales du service militaire : responsabilité illimitée, esprit combatif, discipline et travail d'équipe. L'ethos tient compte du fait que la légitimité de la profession des armes au Canada exige que ses membres incarnent les valeurs et croyances de la société qu'ils défendent et que les valeurs de la profession concordent avec celles de la société. Il définit la subordination des forces armées au contrôle des autorités civiles et à la primauté du droit. Enfin, l'ethos insiste particulièrement sur les valeurs militaires canadiennes que sont le devoir, la loyauté, l'intégrité et le courage.
En définitive, c'est l'ethos qui, en englobant les valeurs canadiennes fondamentales, différencie un membre de la profession militaire au Canada des soldats indisciplinés d'une armée irrégulière, des mercenaires ou des membres d'une autre force armée qui n'est pas définie par des valeurs. (Servir avec honneur, chapitres 1 et 2. Le chapitre 2 contient une explication structurée et complète de l'ethos militaire).

M 

Modèle de prise de décision éthique du PÉD
Le modèle de prise de décision éthique du PÉD divise le processus en quatre étapes : la reconnaissance, le jugement, l'intention d'agir et le comportement. Il cerne cinq catégories de facteurs qui peuvent être mesurés et qui influent manifestement sur la prise de décision éthique : les valeurs individuelles, les approches individuelles de l'éthique, le climat éthique de l'organisation, l'intensité situationnelle et le développement moral individuel. Le modèle a été élaboré par les responsables du Programme d'éthique de la Défense avec l'aide de spécialistes du domaine à la suite d'un examen approfondi des ouvrages pertinents. Il sert de fondement à un sondage périodique effectué à l'échelle du MDN et des FC.

P 

Pluralisme*
Croyance selon laquelle une question possède de multiples facettes, chacune d'elles comportant une partie de la vérité, mais aucune ne contenant toute la vérité. Dans le domaine de l'éthique, le pluralisme moral est la croyance selon laquelle différentes théories morales saisissent chacune une partie de la vérité de la vie morale, mais aucune ne fournit la réponse complète. Par exemple, l'éthique fondée sur le caractère [voir  éthique de la vertu *] doit être complétée par l'éthique fondée sur l'action [voir  déontologie *et  Utilitarisme *]. Ainsi, bien que nous puissions posséder la vertu de la compassion, nous devons à la fois tenir compte des conséquences de nos actes de compassion et traiter les autres comme des fins en soi lorsque nous exerçons cette vertu. Par ailleurs, l'éthique fondée sur l'action doit aussi être complétée par l'éthique fondée sur le caractère. Disons par exemple qu'une personne droite n'appliquera pas les principes moraux mécaniquement, mais sera sensible aux nuances de la situation. Cette personne aura développé une compréhension pratique de la vie qui permet d'établir un équilibre entre les préoccupations potentiellement divergentes au sujet des droits, des devoirs et des conséquences. (Hinman) (traduction libre)

Positivisme (positivisme juridique*)
Visant à s'opposer à la théorie du droit naturel, le positivisme juridique nie tout lien « entre le droit et la moralité ». Voici certaines de ses thèses centrales :

  1. le droit peut être défini et expliqué sans qu'on ait recours à des présuppositions ou des prédicats moraux ou évaluatifs;
  2. le droit (par exemple, en Angleterre, aujourd'hui) peut être déterminé à partir de sources exclusivement factuelles (p. ex. lois, précédent jurisprudentiel).

Dans la plupart des versions, le droit positif est un produit de la volonté humaine. Certaines versions du positivisme logique vont jusqu'à nier l'existence d'une vérité morale connaissable. (Oxford Companion to Philosophy) (traduction libre)

Prima facie*
Cette expression latine signifie « à première vue ». Lorsqu'elle est utilisée au cours d'une discussion sur une idée ou un principe, elle sous-entend que cette idée ou ce principe devrait être accepté comme valide tant qu'un élément nouveau ne nous amène pas à le rejeter ou à en limiter la portée.
Dans le domaine de l'éthique, cette expression est habituellement liée au concept du devoir. Un devoir prima facie s'accompagne d'une présomption d'obligation. C'est un devoir qui est considéré comme obligatoire, mais qui peut, lorsqu'on l'examine de plus près, être remplacé par d'autres obligations jugées plus importantes dans des circonstances particulières. (Hinman; Pojman) (traduction libre)

Prise de décision éthique
En sciences sociales et dans les sciences de gestion, la prise de décision éthique est traitée comme un processus de prise de décision qui inclut des facteurs éthiques et leur accorde un rôle prédominant ou restrictif dans toutes les situations qui exigent une décision et une action. On considère que le processus de prise de décision de base comporte au moins quatre étapes : la reconnaissance, le jugement, l'intention d'agir et l'action. (Voir modèle de prise de décision éthique du PÉD)

Programme d'éthique axé sur la conformité
Le programme d'éthique axé sur la conformité repose sur une éthique fondée sur les règles et représente une approche légaliste de l'éthique. Dans ce type de programme, on a tendance à élaborer des codes précis et détaillés visant à traiter autant de situations que possible et à mettre l'accent sur le respect des règles. On accorde la préférence aux règles, règlements et politiques comme moyen d'encourager le comportement éthique. C'est la principale approche que le gouvernement des États-Unis a adoptée dans le cadre de l'Ethics in Government Act. (Voir déontologie*)

Programme d'éthique fondé sur des valeurs
Le programme d'éthique fondés sur des valeurs adopte une approche globale de l'éthique; il combine une composante générale fondée sur des valeurs à une composante connexe fondée sur des règles. Ce programme insiste plutôt sur les principes et les attitudes qui appuient l'éthique au sein de l'institution, tout en reconnaissant l'importance des règlements, règles et politiques qui ont pour but de restreindre le jugement discrétionnaire dans certaines situations. Les adeptes de ce programme favorisent généralement la transparence et énoncent publiquement l'ensemble des valeurs en fonction desquelles ils proposent de fonctionner et acceptent d'être jugés. Le gouvernement fédéral du Canada a adopté une approche fondée sur des valeurs, qui sert de base au Programme d'éthique de la Défense.

Programme d'éthique préventif
Le Programme d'éthique préventif adopte une approche à deux volets : il combine une solide composante fondée sur les règles à une composante connexe fondée sur des valeurs. Généralement, dans le cadre d'un programme préventif, on commence par cerner des secteurs de pratique organisationnelle qui sont considérés comme exposés à des risques élevés de non-conformité (par exemple, les pratiques qui peuvent faire l'objet de fraude). Pour encourager le comportement éthique, le programme met l'accent sur l'importance tant des règles, règlements et politiques régissant ces pratiques que des valeurs éthiques connexes. C'est sur une approche préventive que s'est fondé le ministère de la Défense de l'Australie pour mettre au point sa première campagne de sensibilisation sur l'éthique et la fraude en milieu militaire (DEFAC) en 1991.

R 

Relativisme culturel*
Les tenants du relativisme culturel se fondent sur des données anthropologiques indiquant que les concepts de ce qui est juste ou injuste du point de vue moral varient d'un endroit à l'autre. Ils soutiennent que ces concepts dépendent des croyances culturelles et qu'ils ne veulent rien dire hors du contexte particulier dans lequel ils sont établis. Ils affirment en outre que les modèles culturels ne peuvent être compris que comme des ensembles complets uniques et que les croyances morales en ce qui a trait au comportement normal sont étroitement liées à la culture. Par conséquent, il n'existe pour eux aucune norme morale absolue ou universelle qui pourrait s'appliquer à toutes les personnes en tout temps. Pour l'adepte du relativisme culturel, une norme morale est simplement un produit de la culture. (T. Beauchamp) (traduction libre)

Relativisme culturel*
Les tenants du relativisme culturel se fondent sur des données anthropologiques indiquant que les concepts de ce qui est juste ou injuste du point de vue moral varient d'un endroit à l'autre. Ils soutiennent que ces concepts dépendent des croyances culturelles et qu'ils ne veulent rien dire hors du contexte particulier dans lequel ils sont établis. Ils affirment en outre que les modèles culturels ne peuvent être compris que comme des ensembles complets uniques et que les croyances morales en ce qui a trait au comportement normal sont étroitement liées à la culture. Par conséquent, il n'existe pour eux aucune norme morale absolue ou universelle qui pourrait s'appliquer à toutes les personnes en tout temps. Pour l'adepte du relativisme culturel, une norme morale est simplement un produit de la culture. (T. Beauchamp) (traduction libre)

U 

Utilitarisme*
L'utilitarisme est une approche de la moralité qui traite le plaisir ou la satisfaction des désirs comme le seul élément du bien humain et qui considère la moralité des actions comme entièrement dépendante des conséquences ou résultats qu'aura cette action sur le bien-être humain. (Oxford Companion to Philosophy) (traduction libre)
Théorie selon laquelle l'action juste est celle qui maximise l'utilité. Parfois, l'utilité est définie du point de vue du plaisir (Jeremy Bentham), du bonheur (J.S. Mill), des idéaux (G.E. Moore et H. Rashdall) ou des intérêts (R.B. Perry). La devise, qui caractérise l'une des formes de l'utilitarisme, est la suivante : « Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ». Les tenants de cette théorie se répartissent en deux sous-groupes : ceux qui prônent l'utilitarisme fondé sur les actes et ceux qui préconisent l'utilitarisme fondé sur les règles. Les uns soutiennent que l'action juste dans une situation donnée est celle qui entraîne (ou qui est le plus susceptible d'entraîner) les meilleures conséquences, tandis que les autres affirment que l'action juste est celle qui est conforme à l'ensemble de règles qui, globalement, entraînera les meilleures conséquences (par rapport à d'autres ensembles de règles). (Pojman) (traduction libre)

V 

Les définitions fournies sont principalement fondées sur des ouvrages appartenant au domaine de l'éthique. Les sources suivantes se sont révélées particulièrement utiles pour établir les définitions :

  • Beauchamp, Tom L. Philosophical Ethics: An Introduction to Moral Philosophy
  • Canto-Sperber, Monique. Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale
  • Denise, Theodore, Nicholas White, Sheldon Peterfreund. Great Traditions in Ethics
  • Hinman, Lawrence. Ethics: A Pluralistic Approach to Moral Theory
  • Honderich, Ted. The Oxford Companion to Philosophy
  • Le leadership dans les Forces canadiennes : Fondements conceptuels. (Institut de leadership des Forces canadiennes)
  • Pojman, Louis P. Ethics: Discovering Right and Wrong
Signaler un problème ou une erreur sur cette page
Veuillez sélectionner toutes les cases qui s'appliquent :

Merci de votre aide!

Vous ne recevrez pas de réponse. Pour toute question, contactez-nous.

Date de modification :