Recherche visant à améliorer les soins de santé mentale au sein des Forces armées canadiennes

La recherche permet de faire la lumière sur les enjeux complexes auxquels font face les membres des Forces armées canadiennes (FAC) et leurs familles en matière de la santé mentale. Le ministère de la Défense nationale (MDN) investit continuellement dans la recherche sur le personnel militaire afin de mieux comprendre la gamme complexe de troubles de santé mentale qui touchent les militaires et leurs familles, et de cerner les facteurs qui permettraient d’améliorer les traitements offerts. Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC), un organisme de recherche du MDN, a adopté une approche à deux volets pour ses travaux en santé mentale, qui comprend la recherche en sciences sociales et la recherche en sciences de la vie. Les études réalisées génèrent des connaissances qui aident à mieux comprendre les causes des troubles de santé mentale et qui permettent de poser des diagnostics plus précis et d’offrir des traitements appropriés.

Au sujet de la recherche en sciences sociales

Le programme de soutien au personnel et aux familles de RDDC soutient l’engagement des FAC à l’égard du rétablissement, de la réadaptation et de la réintégration des membres des FAC malades ou blessés. Le Médecin général et le Chef du personnel militaire des Forces armées canadiennes comptent sur les travaux de RDDC et sur sa collaboration avec ses partenaires pour faire en sorte que la mise en oeuvre des programmes, des politiques et des services en santé mentale soit fondée sur des principes validés scientifiquement.

Les recherches prospectives en sciences sociales menées par RDDC portent sur divers facteurs tels que la santé physique et mentale après un déploiement, la résilience psychologique, la consommation d’alcool et de drogues après un déploiement, et l’attitude à l’égard des soins de santé mentale.

Les travaux en sciences sociales sont dirigés par la Directeur général Recherche et analyse stratégiques (Personnel militaire) (DGRAPM). La DGRAPM est une division de recherche du MDN qui relève du Chef du personnel militaire et du Sous-ministre adjoint (Science et technologie).

Des recherches axées sur les résultats

Indicateurs de santé physique, mentale et sociale des membres des FC après la transition de la vie militaire à la vie civile :

RDDC travaille en collaboration avec Anciens Combattants Canada (ACC) et Statistique Canada afin de cerner les groupes les plus susceptibles d’éprouver des problèmes de santé ou d’adaptation, y compris les militaires blessés pendant leur service militaire. Ces travaux permettront de déterminer les facteurs qui ont une incidence positive ou négative sur le bien-être, et de pouvoir offrir des programmes de soutien et des services ciblés aux personnes à risque élevé.

Facteurs de stress durant le déploiement et leurs relations avec les résultats en santé mentale après le déploiement :

En collaboration avec le Services de santé des Forces canadiennes (SSFC), RDDC se penche sur la relation entre l’exposition au combat et le bien-être mental et physique, et sur les enchaînements de causalité ou les mécanismes potentiels qui interviennent dans le processus. Ces recherches fourniront des indications sur les facteurs de risques associés aux problèmes de santé mentale ou physique suivant un déploiement militaire.

Résilience psychologique et conséquence des déploiements sur la santé mentale des militaires des FAC :

Pourquoi certaines personnes développent-elles des problèmes de santé mentale à la suite d’une situation stressante, alors que d’autres personnes exposées à la même situation n’en développent pas? Afin de répondre à cette question, RDDC et le SSFC ont mis au point un modèle de résilience visant à mettre en lumière les caractéristiques individuelles qui sont reliées à des résultats de santé positifs. Si l’on arrive à cerner les caractéristiques associées à des résultats de santé positifs après le déploiement, on peut alors concevoir des programmes de formation et d’intervention qui favorisent le développement de ces caractéristiques chez les militaires, afin qu’ils soient mieux outillés face aux facteurs de stress. Le programme « En route vers la préparation mentale (RVPM) », un programme de formation axé sur l’éducation en santé mentale et la résilience psychologique, profitera de ces travaux de recherche.

Relation entre l’exposition au combat et la consommation d’alcool après le déploiement :

La consommation élevée d’alcool est parfois utilisée comme autotraitement pour composer avec le stress résultant d’une exposition au combat. Ce comportement peut entraîner des blessures ou des problèmes de santé qui ont des conséquences sur toute la société. En collaboration avec le SSFC, RDDC mène une étude qui vise à examiner le profil de consommation d’alcool et les problèmes connexes au sein du personnel des FAC. Cette étude fait ressortir la nécessité de mener des interventions adaptées pour lutter contre la consommation d’alcool nocive et dangereuse, et les travaux réalisés pourraient être utilisés pour façonner les stratégies de prévention et les mesures de dépistage.

Attitude à l’égard du recours aux soins de santé mentale :

Le personnel militaire qui revient d’une mission de combat présente un risque accru de souffrir d’un état de stress post traumatique (ESPT) ou de dépression. Or, seule une minorité des personnes qui souffrent de troubles de santé mentale demande de l’aide, et ce pour toutes sortes de raisons. La recherche menée par RDDC sur la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale et sur les autres obstacles qui se dressent devant le personnel qui cherche à obtenir de l’aide a permis de mettre en lumière divers facteurs qui peuvent empêcher les personnes de demander de l’aide, en particulier pendant et après un déploiement. Les résultats de cette recherche ont été utilisés pour mettre à jour le contenu du programme RVPM, afin que les recrues aient une attitude différente à l’égard de la santé mentale et que les futurs membres des FAC se heurtent à moins de préjugés et d’obstacles lorsqu'ils voudront obtenir de l’aide.

Au sujet de la recherche en sciences de lavie

Les militaires exposés aux combats armés courent un risque accru de souffrir d’un ESPT ou d’un traumatisme cérébral léger (TCL). Bien qu’il s’agisse de deux affections distinctes, elles sont difficiles à diagnostiquer parce qu’elles se présentent souvent en même temps et que leurs symptômes se recoupent. L’établissement du diagnostic est aussi compliqué par le fait qu’il nécessite une analyse des symptômes émotionnels ou psychologiques déclarés par le patient, lesquels varient d’une personne à l’autre et sont plutôt subjectifs. Le volet « sciences de la vie » de la recherche en santé mentale menée par RDDC s’appuie sur la neuro-imagerie et l’identification des biomarqueurs pour améliorer le diagnostic et le traitement de l’ESPT. La capacité à poser un diagnostic objectif permettra à la communauté médicale de prendre en charge plus rapidement et de traiter plus efficacement l’affection exacte dont souffrent les patients. Ce programme est décrit plus en détail dans le document Recherche visant à améliorer le diagnostic et le traitement des blessures liées au combat.

Conclusion

L’approche du Canada en matière de programmes militaires de santé mentale est reconnue par ses alliés au sein de l’OTAN et par divers organismes civils en raison de sa démarche solide de prestation de soins, de ses initiatives de réduction de la stigmatisation, de ses activités de recherche et de ses programmes de sensibilisation et de formation en santé mentale.Note de bas de page 1 RDDC continuera d’effectuer de la recherche en santé mentale en collaboration avec divers partenaires afin de fournir aux FAC des principes pertinents et validés scientifiquement qui serviront de fondement aux programmes, aux services et aux traitements offerts aux militaires et à leurs familles.

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