Recherche concernant le milieu de travail militaire

Les Forces armées canadiennes (FAC) ont des besoins très pointus en raison des environnements opérationnels uniques et des tâches dangereuses qu’exigent leurs missions. Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) cherche à améliorer la sécurité et la protection des FAC sur le champ de bataille en menant des recherches spécialisées sur la prévention des maladies mortelles et des risques associés aux attaques biochimiques. RDDC se penche également sur un autre grand risque professionnel associé au combat, soit la perte auditive et les troubles de l’audition.

Au sujet de la recherche sur la prévention des maladies et Les contre-mesures médicales

Il existe peu d’options de prévention et de traitement pour la plupart des agents de guerre chimique ou biologique, et il en va de même pour bon nombre de maladies infectieuses qui sévissent dans les pays en développement. Afin de protéger les FAC contre certaines menaces et maladies parmi les plus dangereuses, les chercheurs de RDDC cherchent à mettre au point des contre-mesures médicales de protection, de prévention et de traitement, ainsi que des méthodes de détection des infections. La recherche réalisée dans ce domaine porte principalement sur l’élaboration de traitements pharmacologiques, l’identification de biomarqueurs d’infection, la détection des infections et le traitement de l’exposition aux agents biologiques et chimiques.

Des recherches axées sur les résultats

Contre-mesures médicales visant les menaces biologiques :

RDDC travaille actuellement à l’élaboration de deux nouveaux médicaments en collaboration avec différents partenaires. Le médicament DEF201 est un antiviral à large spectre et un stimulant du système immunitaire prometteur. Les essais préliminaires ont montré son efficacité lorsqu’il est administré au moyen d’un vaporisateur nasal chez les animaux exposés à 16 virus mortels distincts, dont le virus Ebola, les alphavirus (agents d’encéphalites), le virus du SRAS, le virus du Nil occidental, le virus de la fièvre jaune et le virus émergent de la fièvre de Lassa. Les essais précliniques, qui constituent l’étape suivante, ont débuté en vue d’établir l’innocuité et l’efficacité chez les humains. Une autre contre mesure médicale prometteuse, également aux premiers stades d’élaboration, est un anticorps anti-ricine; les données disponibles permettent de croire qu’il pourrait s’agir d’un moyen efficace pour prévenir et traiter l’empoisonnement à la ricine, une toxine contre laquelle nous ne disposons, à l’heure actuelle, d’aucun moyen de protection, de prévention ou de traitement approuvé.

Biomarqueurs de la réponse de l’hôte à une infection :

Les scientifiques de RDDC étudient les protéines et l’ARN messager afin de déterminer si l’organisme produit une réponse biologique avant l’apparition des symptômes d’infection. Si un biomarqueur – un indicateur précis à l’intérieur de l’organisme – peut être identifié, la prochaine étape sera de créer un détecteur qui pourra accompagner le personnel militaire sur le terrain et qui améliorera ses chances de rétablissement grâce à la détection précoce des menaces biologiques et des maladies infectieuses.

Détection des maladies infectieuses :

RDDC met actuellement à l’essai un appareil d’identification des menaces biologiques qui est offert sur le marché, afin de vérifier si cet appareil répond aux besoins particuliers des FAC. Le système FilmArray™ permet d’analyser en une heure un échantillon prélevé dans l’environnement ou chez une personne pour confirmer la présence d’un agent de menace dans l’organisme ou des substances telles qu’une poudre ou un échantillon de sol.

Protection contre l’exposition aux agents neurotoxiques :

Le personnel des FAC dispose actuellement de moyens de protection et de traitement pour se défendre contre l’exposition à des agents neurotoxiques, notamment des auto-injecteurs et une lotion de décontamination qui permettent de traiter une exposition interne ou cutanée aux agents neurotoxiques. Ces solutions ont été mises au point par RDDC. Maintenant, RDDC travaille avec les Services de santé des Forces canadiennes à la mise au point d’une version intraveineuse de cet antidote aux agents neurotoxiques, qui rendrait possible un traitement prolongé sur une longue période. Les FAC disposeraient ainsi d’un traitement plus global en cas d’exposition à une grande quantité d’agents. Les scientifiques de RDDC étudient également une autre solution contre l’exposition aux agents neurotoxiques. Cette solution serait fondée sur l’utilisation d’enzymes appelées « biocapteurs » qui absorberaient et dégraderaient les agents neurotoxiques.  En partenariat avec l’Université de Guelph, RDDC effectuera bientôt des essais en vue d’évaluer s’il est possible de produire au moyen de plants de tabac des protéines recombinantes humaines et des anticorps dirigés contre des agents neurotoxiques précis. Si le biocapteur se révèle efficace, il s’agirait d’une option de traitement supérieure, en raison de sa capacité d’empêcher la propagation de l’agent neurotoxique dans les tissus et les organes, notamment le cerveau.

Recherche sur la perte auditive et les troubles de l’audition

Les recherches sur le bruit et les communications menées par RDDC visent à concilier de façon optimale les mesures de protection de l’ouïe et les exigences opérationnelles . L’environnement sonore dans lequel les FAC évoluent diffère de l’environnement sonore civil, car les militaires sont exposés à des bruits difficiles à prévoir et de forte intensité, mais ils doivent aussi pouvoir percevoir des signaux sonores de faible intensité. Les militaires sont constamment soumis à des sons et à des bruits multiples, qui sont en concurrence les uns avec les autres. Les scénarios possibles peuvent inclure : l’exposition à des bruits impulsionnels imprévus, tels que des tirs d’armes à feu et d’artillerie lourde ou des explosions; l’opération d’une radio comprenant plusieurs fils de discussion simultanés pour le commandement opérationnel et les communications avec l’équipe; l’écoute en vue de déceler l’approche éventuelle de l’ennemi.

La perte auditive, en plus des préjudices qu’elle peut causer au personnel militaire, a des incidences opérationnelles et financières sur les FAC, notamment la perturbation potentielle des missions et le soutien devant être fourni aux militaires atteints de perte auditive. Pour favoriser la santé, la formation et le bon déroulement des opérations, nous devons absolument voir à ce que les dispositifs de protection de l’ouïe répondent aux exigences du personnel des FAC.

Des recherches axées sur les résultats

RDDC dirige des recherches sur la protection de l’ouïe sur le champ de bataille. À cette fin, RDDC évalue les caractéristiques acoustiques de différents systèmes d’armes et détermine l’efficacité des aides audio-visuelles au cours des opérations.

Caractéristiques acoustiques des systèmes d’armes :

Tout d’abord, pour déterminer le niveau d’exposition au bruit auquel sont soumis les militaires canadiens pendant la formation et les opérations, les chercheurs de RDDC essaient de quantifier le niveau de bruit produit par différents systèmes d’armes. Dans le contexte où les modalités d’évaluation de l’exposition au bruit associé aux armes sont controversées à l’échelle internationale, RDDC travaille avec des chercheurs aux États-Unis et en France à l’élaboration de méthodes de mesure et d’analyse normalisées. Cette recherche servira à la création de lignes directrices qui permettront d’améliorer la protection de l’ouïe sur le champ de bataille.

Aides audio-visuelles :

Beaucoup de militaires canadiens sont soumis à une surcharge auditive – un certain nombre d’emplois incluent la surveillance et la transcription d’information stratégique acheminée simultanément sur deux ou plusieurs canaux ou réseaux audio, de même que la réponse à cette information et sa transmission. Un projet de recherche de RDDC vise à faciliter la transmission de l’information par l’utilisation d’aides audio-visuelles. Selon les résultats préliminaires, l’ajout de texte complémentaire facilite la compréhension des messages sonores. Les résultats révèlent également que la plupart des participants présentent un avantage du côté de l’oreille droite, ce qui donne à penser que les renseignements les plus prioritaires devraient être transmis dans l’oreille dominante du récepteur. Les expériences à venir dans ce domaine incluront une gamme plus étendue de rapports entre le signal vocal et le bruit et un groupe de participants plus hétérogène, notamment des personnes qui ont une déficience auditive ou dont l’anglais est la langue seconde.

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