Ottawa, 30 mars 2005 -- Cinq éminents chercheurs de l'Université McGill, de l'Université Dalhousie et de l'Université de Toronto recevront les Prix Killam 2005, la plus prestigieuse distinction canadienne annuellement accordée en reconnaissance de réalisations exceptionnelles dans les domaines du génie, des sciences naturelles, des sciences humaines, des sciences sociales et des sciences de la santé. Les prix de 100 000 $, décernés à Luc Devroye, Brian Hall, Linda Hutcheon, Margaret Lock et Nahum Sonenberg, ont été annoncés aujourd'hui par le Conseil des Arts du Canada, qui administre le Programme Killam. Remis pour la première fois en 1981, les Prix Killam sont financés par des fonds provenant d'un don fait au Conseil des Arts du Canada par Mme Dorothy J. Killam à la mémoire de son époux Izzak Walton Killam. Ces prix honorent d'éminents chercheurs et scientifiques canadiens oeuvrant au sein d'entreprises privées, d'organismes gouvernementaux ou d'universités. À sa création en 1957, le Conseil des Arts du Canada avait pour mandat de soutenir à la fois les arts et la recherche scientifique; bien que ce mandat ait changé avec la mise sur pied de conseils de recherches distincts, le Conseil des Arts continue d'administrer le Programme Killam. Au 31 mars 2004, le fonds Killam au Conseil des Arts était évalué à 56 millions de dollars. Les fiducies Killam, qui financent des bourses d'études et de recherche dans quatre universités canadiennes, un institut de recherche et au Conseil des Arts, sont évaluées à environ 400 millions de dollars. Le Conseil des Arts attribuera les Prix Killam au cours d'une cérémonie suivant un dîner de gala, le lundi 25 avril, à l'hôtel Ritz-Carlton de Montréal. Les médias sont invités à la cérémonie qui débutera vers 20 h 30. Luc Devroye - Génie (Université McGill)Luc Devroye est professeur à l'École d'informatique et membre associé du Département de mathématiques et statistiques de l'Université McGill. Ses recherches portent sur différentes branches des mathématiques appliquées, dont l'informatique, la statistique et la théorie de la probabilité. Né à Tirlemont (Belgique), M. Devroye a reçu une formation universitaire de premier cycle à l'Université catholique de Louvain (Belgique) et a obtenu, en 1971, un B. Sc. Ing. en génie électrique. Il a complété sa formation à l'Université du Texas, à Austin, et, en 1976, a terminé un doctorat en génie électrique.M. Devroye a été professeur adjoint à l'Université McGill (de 1977 à 1981) où il est devenu ensuite professeur agrégé (de 1981 à 1987), puis titulaire (depuis 1987). Depuis janvier 2003, il occupe la chaire James McGill. Les intérêts de M. Devroye en recherche comprennent l'analyse probabiliste des algorithmes, l'estimation non paramétrique, la reconnaissance des modèles et la génération de nombres aléatoires. Terry Wagner, son directeur de doctorat au Texas, lui avait demandé de lire l'article avant-gardiste de Vapnik et de Chervonenkis (1971), l'un des apports les plus stimulants dans le nouveau domaine de l'apprentissage-machine (comment extraire l'information de données aléatoires afin de prédire, estimer et classifier). Les prolongements et le perfectionnement de la théorie de Vapnik ont permis à M. Devroye de progresser dans l'étude de la reconnaissance des modèles statistiques et de l'estimation non paramétrique de la densité. De 1983 à 2000, il a développé de façon systématique une théorie générale de l'estimation de la densité fondée sur des principes combinatoires. Outre des articles scientifiques, M. Devroye a rédigé six ouvrages, dont Non-Uniform Random Variate Generation (Springer-Verlag, New York, 1986), A Probabilistic Theory of Pattern Recognition (Springer-Verlag, New York, 1996, avec L. Gyorfi et G. Lugosi) et Combinatorial Methods in Density Estimation (Springer-Verlag, New York, 2001, avec G. Lugosi). M. Devroye a reçu une bourse commémorative E.W.R. Steacie en 1987, puis, en 2004, une bourse de recherche de la Fondation Alexander von Humboldt, en Allemagne. En 1997, il est devenu membre honoraire de la Société belge de statistique. L'Université catholique de Louvain lui a remis un doctorat honoris causa en 2002. Il a par ailleurs fait partie du comité de rédaction de nombreux périodiques de mathématiques et d'informatique, canadiens et étrangers. M. Devroye s'est activement intéressé à différentes causes, au nombre desquelles l'abolition des droits de scolarité et l'accès gratuit au savoir pour l'ensemble de la population mondiale. Il soutient énergiquement les périodiques électroniques gratuits et s'est joint à plusieurs chercheurs dans le cadre de projets visant à la publication de livres, de rapports d'études et de matériel didactique sur des sites Internet publics. Son ouvrage sur la génération de nombres aléatoires est en outre disponible sur son site Internet. Brian K. Hall - Sciences naturelles (Université Dalhousie)Brian Hall est un chef de file dans le domaine florissant de la biologie évolutive du développement, ou l'étude de la façon dont les changements dans le développement embryonnaire peuvent modifier l'évolution des structures du corps. Ses travaux, qui portent essentiellement sur le développement du squelette, ont permis de mieux comprendre comment une période d'inactivité physique entraîne une perte osseuse; ils se sont avérés d'une importance fondamentale pour l'étude des troubles du développement susceptibles d'entraîner des anomalies congénitales. Directeur du Département de biologie de l'Université Dalhousie entre 1978 et 1985, M. Hall y est à présent titulaire de la chaire George S. Campbell de biologie et professeur-chercheur. Au terme d'études universitaires en zoologie à l'Université New England (Armidale, Nouvelle-Galles du Sud, Australie), M. Hall a obtenu un B. Sc. spécialisé en 1965, suivi d'un diplôme de doctorat en 1969. Il est devenu membre du corps professoral de l'Université Dalhousie en 1968 en tant que professeur adjoint. Il a reçu en 1977 le premier D. Sc. en biologie de l'Université New England. Depuis le milieu des années 1970, M. Hall et son laboratoire se consacrent surtout à la recherche sur le développement et l'évolution du squelette, et s'intéressent tout particulièrement aux origines des tissus squelettiques dans les embryons de souris, poulets, poissons, grenouilles, lamproies et alligators. Ce que l'on comprend des interactions entre les tissus et les cellules à l'origine du développement du squelette provient essentiellement d'études effectuées dans son laboratoire. Depuis le début des années 1990, il joue un rôle primordial dans la réintégration du développement et de l'évolution dans la discipline de la biologie évolutive du développement, également appelée evo-devo. C'est en grande partie grâce aux travaux de M. Hall que l'evo-devo est à présent un champ d'études scientifique bien établi. Il est l'auteur d'un ouvrage de toute première importance sur l'evo-devo, discipline à laquelle sont maintenant consacrés trois périodiques scientifiques. Au fil de sa carrière, M. Hall a supervisé des travaux d'étudiants de baccalauréat ou de cycles supérieurs, a formé des stagiaires postdoctoraux et a oeuvré sur les plans national et international. Reconnu pour ses remarquables qualités d'enseignant et de conférencier, il est membre honoraire de la Golden Key International Honour Society et professeur invité dans plusieurs universités d'Australie et des États-Unis. Entre autres distinctions récentes, il s'est vu remettre la Médaille Alexander Kowalevsky de la Société des naturalistes de Saint-Pétersbourg, a été élu membre honoraire étranger de l'American Academy of Arts & Sciences, a figuré parmi les trois candidats finalistes pour la Médaille d'or Gerhard Herzberg en sciences et en génie du Canada, et a reçu un prix d'excellence du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Outre le Prix Killam, il est détenteur d'une Bourse de recherche Killam; a été professeur de recherche Killam de 1990 à 1995; et a été titulaire de la chaire Killam de biologie à la Faculté des sciences de l'Université Dalhousie, entre 1996 et 2001. Linda Hutcheon - Lettres et sciences humaines (Université de Toronto)Professeure de littérature anglaise et comparée à l'Université de Toronto, Linda Hutcheon a été professeure invitée en Australie, aux États-Unis et en Europe. Spécialiste du postmodernisme et de la théorie critique, elle est l'auteure de huit ouvrages, de plus de 200 chapitres de livres et articles de périodiques, et a donné plus de 350 conférences publiques. Elle compte parmi les plus remarquables théoriciens de la littérature en Amérique du nord, et ses travaux contribuent à une meilleure compréhension de la fiction moderne, de la parodie, de la littérature postmoderne, de l'ironie, de la théorie féministe et de l'activité littéraire des minorités ethniques au Canada. Mme Hutcheon a reçu d'importants prix et bourses de recherche (Woodrow Wilson, Killam [recherche et postdoctorat], Guggenheim, Rockefeller, Connaught, Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et Northrop Frye) ainsi que de nombreux diplômes honorifiques canadiens et européens. En 2000, elle est devenue la 112e personne et première Canadienne à assurer la présidence de la Modern Language Association of America, poste où ne l'avaient précédée que deux autres Canadiens. En plus de ses travaux personnels, Mme Hutcheon s'est associée à de vastes projets impliquant des centaines de chercheurs universitaires et à de plus modestes entreprises en collaboration avec son conjoint, Michael Hutcheon. Elle a jusqu'à maintenant supervisé 43 thèsesde doctorat menées à terme et dirige présentement 20 thèses de doctorat ainsi que 29 projets postdoctoraux internationaux. Ses divers travaux universitaires ont pour fil conducteur la complexe interdépendance de la pratique artistique et de la théorie. Issue d'une génération marquée par un prétendu « avènement de la théorie » en tant que domaine indépendant d'étude de la littérature, influencée par ses années de formation interdisciplinaire et comparative aux États-Unis, en Italie et au Canada, Mme Hutcheon s'intéresse autant à ce que nous apprend l'art sur la théorie qu'à ce que nous apprend la théorie sur l'art. Cette perspective a contribué à rendre ses travaux accessibles aux lecteurs en général, aux étudiants et aux spécialistes. Hormis les ouvrages qu'elle a écrits et publiés, Mme Hutcheon a traduit ceux des auteurs québécois Félix Leclerc et Madeleine Gagnon, et a codirigé un recueil d'interviews et de récits traitant du multiculturalisme, un projet inspiré de son appartenance à ce qu'elle nomme une « crypto-ethnie » : le nom qu'elle porte aujourd'hui masque un large pan de son identité culturelle, puisque son nom de jeune fille est Bortolotti. Son travail de collaboration interdisciplinaire avec Michael Hutcheon sur l'étude des points d'intersection de la médecine et de la culture dans l'histoire, et ce, par l'intermédiaire de l'opéra, a jusqu'à présent entraîné la publication de trois livres : Opera : Desire, Disease, Death (1996), Bodily Charm : Living Opera (2000) et Opera : The Art of Dying (2004). Subventionnés par le CRSHC, M. et Mme Hutcheon étudient actuellement les questions de la créativité et de l'âge chez des compositeurs d'opéra d'âge mûr et dont le style est arrivé à maturité. Margaret Lock - Sciences sociales (Université McGill)Margaret Lock occupe la chaire Marjorie Bronfman d'études sociales en médecine, affiliée au Département d'études sociales en médecine et au Département d'anthropologie de l'Université McGill. Elle s'intéresse tout particulièrement aux relations qu'entretiennent la société et la culture, la technologie et le corps, sain ou malade. Elle a effectué des recherches au Japon sur le renouveau de la médecine traditionnelle et sur les dimensions sociales des cycles de vie transitionnels -l'adolescence, la vieillesse et la quarantaine chez les femmes. Au cours des années 1990, les intérêts de recherche Mme Lock se sont déplacés vers une analyse culturelle des nouvelles technologies biomédicales, notamment les techniques de reproduction et les greffes d'organes. Ces technologies permettent la manipulation de ce que l'on croit être d'éternelles frontières entre la nature et la culture, et soulèvent de grandes questions morales et sociales. Mme Lock a documenté de façon détaillée les débats médicaux, politiques et éthiques qui, au Japon comme en Amérique du Nord, entourent la condition ambiguë de la mort cérébrale, dans laquelle des patients ayant subi d'irréversibles dommages au cerveau peuvent demeurer biologiquement vivants en vertu d'interventions technologiques. Mme Lock se penche depuis quelques années sur les implications sociales du progrès rapide de nos connaissances quant à la génétique moléculaire et à la génétique des populations. Elle a effectué des recherches en rapport avec le Projet sur la diversité du génome humain, qui implique le prélèvement de matériel génétique auprès des populations minoritaires, ce qui a déclenché une considérable agitation politique. Son projet actuel porte sur la démence, et plus particulièrement sur l'apparition tardive de la maladie d'Alzheimer. Elle a présenté ses découvertes dans le cadre de conférences internationales sur l'Alzheimer et rédige en ce moment une monographie basée sur la recherche ethnographique, illustrant comment les différents champs d'études se rejoignent dans la recherche pour déterminer les causes de la maladie, les mesures préventives et les thérapies efficaces. Mme Lock est l'auteure de quatre ouvrages, qui lui ont valu plusieurs prix, dont Encounters with Aging : Mythologies of Menopause in Japan and North America et Twice Dead : Organ Transplants and the Reinvention of Death. Elle a dirigé ou codirigé neuf autres livres et écrit plus de 170 articles savants. Elle est membre associée de la Société royale du Canada; elle a été récipiendaire d'une bourse de recherche Killam du Conseil des Artsde 1993 à 1995 et membre de l'Institut canadien des recherches avancées (Programme des populations) entre 1993 et 2002. Elle a reçu la Médaille Wellcome pour la recherche en anthropologie médicale ainsi que le Prix du Québec (domaine Sciences humaines) en 1997; le Prix Molson du Conseil des Arts du Canada, en 2002; et le Prix Robert-B.-Textor d'anthropologie préventive, en 2003. Nahum Sonenberg - Sciences de la santé (Université McGill)Nahum Sonenberg a contribué de façon majeure à notre compréhension de la biologie moléculaire et cellulaire. Ses recherches avant-gardistes ont permis une meilleure compréhension des processus biologiques fondamentaux dans les cellules normales et cancéreuses, et jouent maintenant un rôle essentiel dans l'élaboration de nouveaux traitements contre le cancer. Il s'est joint à l'Université McGill en 1979; il est aujourd'hui professeur titulaire de la chaire James McGill au Département de biochimie et au Centre de recherche sur le cancer de l'Université. M. Sonenberg a obtenu ses diplômes de baccalauréat et de maîtrise en microbiologie et en immunologie à l'Université de Tel-Aviv. Après avoir terminé des études doctorales en biochimie au Weizmann Institute of Science (Rehovot, Israël), il reçoit une bourse de recherche postdoctorale Chaim Weizmann et se joint au Roche Institute of Molecular Biology (Nutley, New Jersey). Le principal intérêt de recherche de M. Sonenberg a tout d'abord été la compréhension du contrôle de la synthèse protéique. Il fait une première découverte d'importance lorsqu'en 1978 il parvient à identifier la protéine de fixation de la coiffe de l'extrémité 5' de l'ARNm : la eIF4E. M. Sonenberg et ses collègues ont encore contribué de façon hautement significative à notre compréhension des facteurs impliqués dans le recrutement de l'ARNm par les ribosomes. Il a découvert le mécanisme d'initiation de la traduction du site interne d'entrée des ribosomes (Internal Ribosome Entry Site [IRES]) dans les cellules eucaryotes - aussi connue sous le nom de traduction indépendante de la coiffe, que divers types de virus utilisent pour usurper le mécanisme de synthèse protéique de la cellule hôte - ainsi que la réglementation des traductions dépendantes de la coiffe par les protéines de fixation eIF4E (4E-BPs). Il a découvert que la eIF4E est un proto-oncogène, molécule présente en grande quantité dans le cas d'un cancer, puis a démontré que la rapamycine (un important médicament anticancéreux) est un inhibiteur d'activité de la eIF4E. Finalement, tout en produisant des souris 4E-BP « en pleine forme », M. Sonenberg et ses collègues ont découvert que cet inhibiteur de la traduction est d'une importance critique dans le métabolisme des tissus adipeux ainsi qu'en regard de l'apprentissage et de la mémoire. M. Sonenberg s'intéresse également depuis longtemps à la virologie et étudie les poliovirus, les rhinovirus, le VIH et le VHC. M. Sonenberg a reçu en 2002 le Prix Robert-L.-Noble de l'Institut national du cancer du Canada. Il est boursier en recherche internationale du Howard Hughes Medical Institute et est membre associé de la Société royale du Canada depuis 1992. M. Sonenberg est également un scientifique émérite des Instituts de recherche en santé du Canada. Société commanditaireLa promotion des Prix Killam est assurée par le Groupe Banque Scotia, dont le soutien financier permet la tenue du dîner de gala et l'annonce des noms des lauréats dans les journaux partout au Canada. La Banque Scotia s'est engagée à soutenir les collectivités dans lesquelles nous vivons et travaillons, à la fois au Canada et à l'étranger. Ses activités philanthropiques et dons de bienfaisance font de la Banque un chef de file reconnu parmi les sociétés canadiennes. En 2004, la Banque a fourni plus de 33 millions de dollars en commandites et en dons à une grande variété de projets et d'initiatives, principalement dans les domaines de la santé, de l'éducation et des services sociaux. L'adresse Web de la Banque Scotia est le http://www.banquescotia.com/. Information généraleOutre son rôle premier de promouvoir et de favoriser les arts au Canada, le Conseil des Arts du Canada administre et attribue un certain nombre de bourses et de prix prestigieux en art, en sciences humaines, en sciences sociales, en sciences naturelles, en sciences de la santé et en génie, notamment les Bourses de recherche Killam, les Prix Molson, les Prix John-G.-Diefenbaker, les Prix littéraires du Gouverneur général, les Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, ainsi que les Prix Walter-Carsen d'excellence en arts de la scène. Pour plus de renseignements sur ces prix et les modalités de mise en candidature, prière de communiquer avec Carol Bream, directrice des Prix et dotations, au (613) 566-4414 ou au 1 800 263-5588, poste 5041; ou par courriel; ou Janet Riedel, directrice par intérim des Prix et dotations, au (613) 566-4414, ou 1 800 263-5588, poste 4116, ou par courriel. - 30 - Médias, s'adresser à : Donna BalkanGestionnaire principale des communications1-800-263-5588 ou (613) 566-4414, 4134 Envoyez un courriel à ce contactCarole BretonAgente des relations publiques1-800-263-5588 ou (613) 566-4414, 4523 Envoyez un courriel à ce contact