Ottawa (Ontario) Le 7 avril 2005 (SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS) Bonjour mesdames et messieurs. Je suis ravie de me trouver aujourd'hui sur la même tribune que la professeure Mirembe et la sénatrice Pépin pour souligner cette occasion importante. Chacun de vous connaît les faits. Année après année, plus d'un demi-million de femmes meurent de complications d'une grossesse ou d'un accouchement. Et près de onze millions d'enfants meurent avant l'âge de cinq ans. Ces décès surviennent le plus souvent dans les pays en développement. Arrêtez-vous pour y penser : chaque minute, une femme meurt de complications d'une grossesse ou d'un accouchement. Et chaque minute, environ vingt et un enfants de moins de cinq ans meurent. À toutes les minutes tous les jours. Ces morts nous frappent tous. À l'ère du vingt et unième siècle, il n'y a aucune raison valable pour justifier la mort inutile de tant de femmes et d'enfants. Ces morts sont d'autant plus tragiques que la plupart auraient pu être évitées ¿ si seulement les gens avaient eu accès à des soins de santé adéquats ainsi qu'à des services de santé sexuelle et génésique convenables. Mais dans les faits, des millions de femmes et d'enfants des pays en développement n'ont pas un accès équitable aux soins de santé. Et comme il est primordial que les femmes soient en santé pour assurer la santé des familles, des collectivités et même des pays, il ne s'agit pas simplement d'une tragédie personnelle ¿ la société tout entière en souffre. Faire fi de la santé des femmes et des enfants, cela revient à entraver tous les efforts que nous déployons pour aider les pays en développement à se sortir de la pauvreté. Par conséquent, pour la Journée mondiale de la santé, je ne peux penser à un message plus opportun que « donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant ». Nous lançons aujourd'hui le Rapport sur la santé dans le monde publié par l'Organisation mondiale de la santé. Ce rapport indique très clairement que 2005 est une année cruciale d'action dans le domaine. Il y a quatre ans, dans le cadre des Objectifs de développement du millénaire, la communauté internationale s'est engagée à réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle et de deux tiers le taux de mortalité infantile d'ici 2015. Comme en témoigne le Rapport, la réalisation de ces objectifs progresse trop lentement. Dans certains pays, les soins de santé vont même en empirant. Et les femmes et les enfants continuent d'en payer le prix. Soixante-dix millions de femmes et leurs nouveau-nés ne reçoivent pas les soins de santé dont ils ont besoin et qu'ils méritent. Il faut redoubler d'efforts pour que toutes les familles aient accès aux soins de santé. Nous devons privilégier les approches globales axées sur le continuum des soins de santé ¿ nous devons renforcer les systèmes de santé nationaux, depuis l'information sur la planification des naissances et la contraception, les soins professionnels au cours de la grossesse et à l'accouchement, jusqu'au soutien systématique après l'accouchement et par la suite, sans oublier les interventions médicales particulières. Je crois que nous sommes dans la bonne voie. D'après l'UNICEF, le Canada est le chef de file mondial de la lutte contre la malnutrition attribuable aux carences en micronutriments. En fait, l'UNICEF affirme que notre contribution aux programmes de distribution de suppléments de vitamine A a aidé à sauver la vie d'un million et demi de jeunes depuis 1998. Grâce à l'aide canadienne aux programmes d'iodation du sel, sept millions d'enfants ont pu échapper à une déficience mentale. Le Canada est aussi un chef de file de la lutte contre les maladies mortelles. Au cours des quatre dernières années, notre contribution à la lutte mondiale contre la tuberculose a permis de guérir plus de deux millions de personnes. Tous les Canadiens peuvent être fiers que leur pays contribue à un monde meilleur. Et ne vous méprenez pas : nous réalisons des progrès dans les principaux domaines. La communauté mondiale devrait avoir éradiqué la polio d'ici la fin de l'année. Par ailleurs, nous sommes dans la bonne voie pour réduire de moitié le nombre de morts attribuables à la rougeole également d'ici la fin de l'année. Mais il nous reste beaucoup de travail à accomplir. L'accouchement de plusieurs femmes et les premières années de vie de plusieurs enfants sont menaçants, souvent mortels. C'est pourquoi le Canada continue d'appuyer les programmes dans le domaine de la santé sexuelle et génésique et ainsi que du droit à la procréation, celui de l'immunisation. Par exemple, le premier ministre Martin a annoncé en février l'octroi de 160 millions de dollars à l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination. Nous avons aussi accordé près de 300 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Et je suis fière d'annoncer aujourd'hui que le Canada investira près de 90 millions de dollars supplémentaires dans les programmes de santé maternelle et infantile. Plus de la moitié de ce montant servira à améliorer la santé des enfants en Afrique, notamment par l'intermédiaire de programmes intégrés consacrés à la lutte contre la tuberculose, aux micronutriments comme la vitamine A et à l'immunisation contre la rougeole. Le reste des fonds sera affecté à la promotion des programmes de santé sexuelle et génésique au Bangladesh et au Nigéria et permettra par le fait même de renforcer les systèmes de santé nationaux. Ces investissements donnent leur chance aux femmes et aux enfants. Ils font ressortir l'engagement soutenu du Canada en faveur de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. Une partie importante de cet investissement sera attribuée au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Je suis particulièrement fière du soutien que le Canada apporte à cet organisme qui fournit des services essentiels de santé aux femmes partout dans le monde. Le FNUAP fait face à une insuffisance financière importante et le Canada a récemment augmenté son financement de base pour régler cette lacune. La santé maternelle et infantile est essentielle au développement. Le Canada est engagé et fier de son apport qui compte pour la vie des mères et des enfants à l'échelle mondiale. Merci.