N° GC013/05
À publier - le 21 octobre 2005
VANCOUVER — Le gouvernement du Canada a dévoilé aujourd'hui les détails de la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique. Cette stratégie vise à améliorer la prospérité du Canada et à renforcer sa position commerciale internationale en développant davantage la porte d'entrée du Pacifique.
La Stratégie prévoit jusqu'à 590 millions de dollars pour des mesures et des engagements particuliers touchant plusieurs domaines étroitement liés qui ont une incidence sur l'efficacité de la porte d'entrée du Pacifique et la façon dont le Canada en tire profit. Ces mesures et ces engagements comprennent des investissements dans l'infrastructure de transport, des services frontaliers sûrs et efficaces, et le renforcement des liens avec la région de l'Asie-Pacifique.
« Renforcer la position du Canada en tant que nation commerçante et améliorer la capacité de notre réseau de transport sont des priorités pour l'ensemble du pays », a déclaré le ministre des Transports Jean C. Lapierre. « La porte d'entrée du Pacifique va bien au-delà de la Colombie Britannique. Il s'agit d'une initiative de toutes les provinces de l'Ouest qui procurera des avantages à l'ensemble du pays. »
« Nous prenons des mesures pour renforcer la position de la Colombie-Britannique en tant que porte d'entrée internationale concurrentielle pour les transports », a déclaré le ministre de l'Industrie et coministre principal responsable de la Colombie-Britannique David L. Emerson. « Nous travaillerons avec la province afin de régler la question de la congestion routière qui nous empêche d'offrir à la Chine, à l'Inde et aux autres pays de l'Asie Pacifique un réseau commercial continu et sans pareil. »
« La porte d'entrée du Pacifique a une importance capitale pour la prospérité économique de l'Ouest canadien », a déclaré le ministre de la Diversification de l'économie de l'Ouest canadien Stephen Owen. « Cette initiative multisectorielle, qui renforcera les liens commerciaux, augmentera les débouchés pour les biens et services à valeur ajoutée, accroîtra le tourisme au Canada et permettra aux entrepreneurs de l'Ouest d'avoir accès aux marchés émergents de l'Asie Pacifique. En renforçant l'Ouest canadien, nous édifierons un Canada plus fort. »
« L'expansion de nos relations commerciales est essentielle pour assurer notre prospérité collective et notre sécurité économique », a déclaré le ministre du Commerce international Jim Peterson. « Nul doute que la porte d'entrée favorisera l'afflux d'investissements et l'expansion du commerce avec les grandes puissances émergentes comme la Chine et l'Inde, ainsi qu'avec l'Asie du nord-est. »
Le premier ministre de la Colombie-Britannique Gordon Campbell a remercié le gouvernement du Canada de son appui au développement futur de la porte d'entrée du Pacifique.
« La province a présenté une vision claire pour faire de la Colombie-Britannique la porte d'entrée économique et culturelle par excellence entre l'Asie et l'Amérique du Nord, et je remercie le gouvernement fédéral de son appui et des mesures importantes qu'il a prises pour nous aider à atteindre cet objectif », a déclaré le premier ministre Campbell. « Les retombées de ces investissements sont cruciales, non seulement pour la Colombie-Britannique, mais aussi pour le dynamisme de l'économie canadienne, alors que nous prenons des dispositions pour tirer pleinement profit des marchés mondiaux en pleine croissance de l'Asie-Pacifique. »
Des investissements immédiats pouvant aller jusqu'à 190 millions de dollars comprennent :
un financement pouvant aller jusqu'à 125 millions de dollars sur cinq ans dans l'infrastructure de transport;
un financement pouvant aller jusqu'à 20 millions de dollars sur deux ans ira à l'Agence des services frontaliers du Canada pour appuyer l'augmentation prévue du nombre des voyageurs et du trafic conteneurisé, des expéditions par messagerie, du fret aérien, du camionnage pour compte d'autrui et des activités de dédouanement;
un financement pouvant aller jusqu'à 10 millions de dollars sur cinq ans pour des mesures qui seront mises en oeuvre par le Conseil canadien des normes, qui relève d'Industrie Canada et a pour mandat de renforcer les liens avec la région de l'Asie-Pacifique grâce à une collaboration accrue au chapitre de l'élaboration et de l'harmonisation des normes;
un financement pouvant aller jusqu'à 35 millions de dollars sur cinq ans pour le secrétariat du Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique, ainsi que pour permettre aux ministères fédéraux de collaborer avec celui-ci.
Un montant supplémentaire de 400 millions de dollars sera consacré à des initiatives futures portant sur le développement et l'exploitation de la porte d'entrée du Pacifique, notamment des initiatives faisant suite à des recommandations du Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique. Tous les autres investissements stratégiques futurs permettront de trouver des moyens de développer davantage la porte d'entrée du Pacifique. Il pourrait s'agir de nouveaux investissements stratégiques dans l'infrastructure de transport, du renforcement des liens avec la région de l'Asie Pacifique, d'initiatives relatives au marché du travail pour veiller à ce que la porte d'entrée du Pacifique dispose du personnel et des compétences nécessaires à son fonctionnement, et du maintien de la sûreté et de l'efficacité des services frontaliers. Ces mesures seront appliquées avec la participation des provinces, des municipalités et des intervenants. Dans certains cas, la formule de partage des coûts s'appliquera.
En ce qui concerne les crédits prévus pour les infrastructures, les ministres ont aussi annoncé quatre projets précis qui recevront des fonds du gouvernement fédéral à compter de 2006 :
l'aménagement de l'échangeur du pont de la rivière Pitt et de Mary Hill
la construction de sauts-de-mouton sur le réseau de Deltaport
la construction d'un saut-de-mouton à North Portal en Saskatchewan
le déploiement de systèmes de transport intelligents
Le gouvernement fédéral contribuera également à l'évaluation environnementale du projet de construction d'une route périphérique à South Fraser. Jusqu'à présent, le gouvernement fédéral ne s'est toutefois pas engagé à financer le projet. Il appuiera les travaux environnementaux nécessaires et continuera de travailler avec la province de la Colombie-Britannique. Une fois ces travaux terminés, ce projet pourrait être admissible à de nouveaux fonds.
Le dévoilement de la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique fait suite à la présentation, le 20 octobre 2005, de la Loi sur la porte d'entrée du Pacifique.
Cette loi établit un nouveau cadre de politique et de gestion pour le développement futur de la porte d'entrée du Pacifique et précise l'engagement du gouvernement du Canada dans une stratégie clairement définie. Elle crée le Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique qui est chargé de favoriser un consensus parmi les nombreux intervenants des secteurs public et privé et de conseiller les décideurs sur les priorités touchant le développement de la porte d'entrée du Pacifique.
La Stratégie servira aussi de fondement à l'élaboration dans l'avenir d'un cadre stratégique national sur les portes d'entrée et les corridors commerciaux.
On trouvera ci-joint des documents d'information sur la Stratégie sur la porte d'entrée canadienne du Pacifique, et le transport et les échanges commerciaux dans les provinces.
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Personnes-ressources :
Irène MarcheterreDirecteure des communicationsCabinet du ministre des Transports, Ottawa(613) 991-0700
Renée GillenAttachée de presse Cabinet du ministre de la Diversification del'économie de l'Ouest canadien, Ottawa(613) 954-1110
Christiane FoxCabinet du ministre de l'Industrie, Ottawa(613) 995-9001
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INFORMATIONSTRATÉGIE SUR LA PORTED'ENTRÉE CANADIENNE DU PACIFIQUE
PROSPÉRITÉ, COMMERCE ET PORTES D'ENTRÉE
De tous les pays du G7, le Canada est le pays qui dépend le plus du commerce. En effet, la prospérité du Canada dépend essentiellement du commerce international.
De nos jours, cette dynamique du commerce mondial repose sur la rapidité, la continuité et la sûreté du transport des personnes et des marchandises autour du monde dans les chaînes d'approvisionnement à l'échelle mondiale. La majorité des activités relatives aux chaînes d'approvisionnement et aux structures changeantes des échanges commerciaux se concentre à des emplacements géographiques clés – ou « portes d'entrée » – liés entre eux et aux principaux marchés par des « corridors ». Le fonctionnement efficace des portes d'entrée et des corridors liés au commerce est donc crucial à la prospérité des nations commerçantes comme le Canada.
La croissance des marchés en émergence comme ceux de l'Inde et de la Chine constitue pour nous une priorité nationale si nous voulons optimiser l'efficacité de la porte d'entrée du Pacifique et nous assurer que l'économie canadienne en profite pleinement. Pour ce faire, nous devons disposer d'une nouvelle approche intégrée concernant une vaste gamme de questions étroitement liées ayant trait, entre autres, à l'infrastructure de transport. Voilà donc le défi et la priorité nationale auxquels la Stratégie canadienne sur la porte d'entrée du Pacifique entend s'attaquer.
Émergence de la Chine
L'émergence de la Chine réorganise les structures des échanges commerciaux et des investissements à l'échelle internationale, changeant les chaînes d'approvisionnement à l'échelle mondiale et cadrant la recherche de compétitivité et de prospérité autour du monde.
À l'heure actuelle, la Chine est le quatrième marché d'exportations du Canada. Les exportations du Canada en Chine ont augmenté de près de 90 %, passant de 3,5 milliards de dollars à 6,7 milliards entre 1995 et 2004. Au cours de la même période, les importations du Canada en provenance de la Chine ont augmenté de plus de 400 %, passant de 4,6 milliards de dollars à 24,1 milliards, ce qui fait de la Chine le deuxième fournisseur du Canada. La croissance phénoménale récente de la Chine devrait se poursuivre. La Chine est présentement la septième économie mondiale et devrait être la deuxième d'ici 2020 et la plus importante d'ici 2041.
Valeur en millions de dollars des échanges commerciaux de biens entre le Canada et la République populaire de Chine, 1998-2004
Note : Données sur une base douanière; Total des exportations et importationsSource : Transports Canada (d'après les données sur le commerce international de Statistique Canada)
L'activité commerciale entre le Canada et la Chine devrait demeurer modeste pour quelque temps encore par rapport à la valeur globale de l'activité commerciale entre le Canada et les États-Unis. Cependant, nos intérêts stratégiques exigent de nouveaux efforts pour positionner le Canada solidement dans le contexte Asie-Pacifique.
Porte d'entrée canadienne du Pacifique
La Porte d'entrée canadienne du Pacifique constitue un réseau multimodal d'infrastructures de transport axé sur le commerce avec l'Asie. Ce réseau comprend des biens de propriété publique ou privée étroitement liés, dont des ports, des aéroports et des réseaux ferroviaires et routiers.
La structure changeante des échanges par rapport aux marchés émergents devrait entraîner une croissance importante du trafic par la porte d'entrée canadienne du Pacifique. D'ici 2020, le nombre de conteneurs arrivant par les ports de la Colombie-Britannique devrait augmenter de près de 300 %, passant de 1,8 million à près de 5 ou 7 millions de conteneurs. D'ici 2020, la valeur de ce commerce devrait atteindre 75 milliards de dollars contre 35 milliards à l'heure actuelle, contribuant annuellement 10,5 milliards de dollars à l'économie canadienne, dont 3,5 milliards pour les régions autres que la Colombie-Britannique. On s'attend à ce que la hausse des échanges commerciaux entraîne une augmentation de 178 % des emplois directs, qui pourraient passer de 18 000 à 50 000 d'ici 2020.
Croissance prévue du trafic conteneurisé de la côte Ouest du Canada
Avantage du Canada Pacifique
En raison de la croissance rapide de la Chine en tant que puissance commerciale, il faut prêter une attention particulière aux défis et occasions liés à l'orientation de la côte Pacifique du Canada. Le Canada se trouve dans une position unique pour profiter des débouchés qu'offrent la Chine et d'autres pays de l'Asie-Pacifique comme l'Inde et la Corée. La porte d'entrée du Pacifique peut aussi compter sur une population qui entretient de solides liens culturels avec l'Asie Pacifique, en raison de ses origines, de ses liens familiaux, entreprises et investissements.
La proximité entre les ports de la côte Ouest du Canada et les marchés asiatiques offre un avantage sur tous les autres pays de l'hémisphère occidental, soit environ deux jours de navigation de moins. Les chemins de fer canadiens affichent des tarifs marchandises parmi les plus abordables en Amérique du Nord et le secteur canadien du camionnage est hautement concurrentiel et efficient, à la fois au Canada et sur les marchés transfrontaliers. Par conséquent, une portion importante des marchandises qui sont manutentionnées dans les ports de la côte Ouest du Canada proviennent des États-Unis ou leur sont destinées. En 2003, les ports de Vancouver et du fleuve Fraser ont traité près de 250 000 conteneurs qui étaient destinés aux États-Unis ou qui en provenaient, et ce nombre pourrait passer à près d'un million de conteneurs d'ici 2020. Par ailleurs, le trafic conteneurisé qui transitera par le nouveau terminal à conteneurs en chantier au port de Prince Rupert sera probablement destiné au Midwest, aux États-Unis, ou en proviendra. Nous disposons déjà d'assises solides qui nous permettront de faire de la porte d'entrée canadienne du Pacifique le carrefour entre l'Amérique du Nord et l'Asie.
Défis de la porte d'entrée canadienne du Pacifique
En dépit de ce vaste potentiel, les avantages du Canada sont compromis par la congestion du trafic marchandises dans le Lower Mainland et à certains points plus à l'est en Colombie-Britannique, et des préoccupations ont été soulevées concernant la capacité de répondre à la croissance commerciale prévue.
L'augmentation récente du flux des échanges commerciaux a exercé de fortes pressions sur la capacité actuelle de l'infrastructure de transport de la côte Ouest. Le port de Vancouver, plus particulièrement, a connu d'importants retards à deux occasions, notamment en raison de l'engorgement du réseau routier, ce qui a entraîné des ralentissements dans le Lower Mainland et à d'autres points plus à l'est en Colombie-Britannique. Le réseau ferroviaire éprouve aussi des difficultés à répondre à la demande croissante. En raison des retards au port de Vancouver, il a fallu détourner des marchandises vers d'autres ports. Cela a suscité des inquiétudes chez les expéditeurs au sujet de la fiabilité future des ports, du réseau routier, du service ferroviaire et de l'infrastructure de la côte Ouest.
En plus de la capacité en matière d'infrastructure, l'efficacité de la porte d'entrée dépend directement de nombreux facteurs tels que : la question du marché du travail, y compris la pénurie de main d'œuvre dans des secteurs clés comme le camionnage sur longues distances; les méthodes d'exploitation dans la chaîne d'approvisionnement; l'augmentation des pressions en ce qui touche à la gestion de la frontière; les politiques de réglementation et les politiques économiques de tous les niveaux de gouvernement; et les politiques et pratiques municipales sur l'utilisation des terrains.
Une gamme de questions plus vastes encore, débordant du cadre de l'infrastructure, joueront un rôle déterminant quant à la façon dont le Canada tirera profit de la porte d'entrée du Pacifique. Parmi ces questions, notons la promotion du commerce, la coopération sectorielle, les activités relatives aux normes et à l'harmonisation des normes dans le contexte de l'Asie-Pacifique. Des efforts concertés sur ce plan et dans d'autres domaines sont nécessaires si nous voulons que la porte d'entrée profite pleinement à la prospérité du Canada.
Le Canada fait face à une concurrence féroce pour ce qui est d'attirer et de garder une partie du commerce asiatique en plein essor. D'autres pays investissent dans l'infrastructure et dans des initiatives connexes pour profiter des débouchés commerciaux. Par exemple, le gouvernement des États-Unis a approuvé récemment la Safe, Accountable, Flexible and Efficient Transportation Equity Act – Legacy for Users ainsi qu'un budget de 286,5 milliards de dollars sur cinq ans qui comprend des investissements importants dans son réseau de transport pour accroître le flux des échanges commerciaux.
STRATÉGIE CANADIENNE SUR LA PORTE D'ENTRÉE DU PACIFIQUE
Il devient de plus en plus évident que toutes les questions touchant la porte d'entrée sont liées. La Stratégie canadienne sur la porte d'entrée du Pacifique a été élaborée de manière à traiter ces questions de façon intégrée et à accélérer le développement de la porte d'entrée du Pacifique, pour en tirer des avantages le plus rapidement possible pour la Colombie-Britannique, les provinces de l'Ouest et l'ensemble du pays.
Cette stratégie prévoit des investissements en termes de capacité pour améliorer l'efficacité de l'infrastructure de la porte d'entrée. Elle comprend aussi des mesures qui permettront aux entreprises canadiennes de tirer davantage profit de la porte d'entrée du Pacifique. Les engagements du gouvernement fédéral comportent des avantages à court et à long terme.
La Stratégie canadienne sur la porte d'entrée du Pacifique comprend trois composantes clés : la Loi sur la porte d'entrée du Pacifique, des investissements immédiats et des investissements stratégiques à plus long terme.
Loi sur la porte d'entrée du Pacifique
Présentée à la Chambre des communes le 20 octobre 2005, cette législation établit un nouveau cadre de politique et de gestion pour le développement futur de la porte d'entrée canadienne du Pacifique. La Loi crée également le Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique, qui est chargé de favoriser un consensus parmi les nombreux intervenants des secteurs public et privé et de conseiller les décideurs sur les priorités.
Préambule et énoncé de politique
Le préambule et l'énoncé de politique de la Loi précisent clairement l'intérêt national à l'égard de la porte d'entrée du Pacifique, fixent les principes qui guideront l'action du gouvernement fédéral et précisent l'engagement du gouvernement du Canada dans une stratégie clairement définie. Plusieurs éléments de la Loi précisent clairement l'engagement du gouvernement à travailler avec les autres niveaux de gouvernement et les partenaires du secteur privé pour appuyer le développement et l'utilisation de la porte d'entrée du Pacifique.
L'énoncé de politique de la Loi, qui définit les éléments essentiels de la Stratégie,
appuiera le développement continu d'un réseau multimodal de liaisons stratégiques et de points de transbordement d'importance nationale qui soit d'envergure internationale tout en étant compétitif, efficace, sûr et écologique;
présentera un ensemble de mesures intégrées et cohérentes dans des domaines qui ont une incidence sur le rendement de la porte d'entrée pour permettre au Canada d'exploiter à leur plein potentiel les perspectives commerciales;
favorisera la formation d'alliances stratégiques et la collaboration entre les gouvernements et les intervenants, notamment par la création du Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique.
Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique
Les intervenants du secteur des transports réclament depuis plus de dix ans une approche plus intégrée qui traiterait des liens et des synergies qui existent entre les différentes questions relatives aux politiques et aux investissements dans tous les modes de transport de la côte Ouest du Canada. La Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique mise sur ces efforts pour faire évoluer ce concept. Ces liens vont bien au delà des transports, et il doit en être ainsi en ce qui concerne l'obtention d'un consensus, le processus consultatif et les décisions futures. Par conséquent, une nouvelle entité sera créée pour conseiller les décideurs sur une vaste gamme de questions relatives aux transports ou d'autres questions qui ont une incidence sur l'efficacité de la porte d'entrée canadienne du Pacifique et la façon dont l'économie canadienne en profite.
Le Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique et son secrétariat se trouveront dans la région de Vancouver. Le mandat du Conseil consistera à fournir des avis aux décideurs à l'aide d'un processus transparent destiné à recueillir les points de vue des intervenants. Le Conseil devra aussi collaborer avec les réseaux existants d'intervenants engagés dans les relations avec les pays de l'Asie Pacifique, par exemple la Fondation Asie-Pacifique du Canada, et dans les questions afférentes à la porte d'entrée, par exemple le Greater Vancouver Gateway Council. Le Conseil sera composé de membres nommés par le gouverneur en conseil et provenant de différents secteurs, dont les transports, le milieu des affaires, le commerce international, la sûreté, les syndicats et les municipalités. Il comprendra aussi des membres nommés après consultation auprès des gouvernements de la Colombie Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Le président de la Fondation Asie Pacifique du Canada fera aussi partie du Conseil. Le Conseil créera au moins deux comités pour obtenir des analyses et des avis sur des orientations stratégiques et son programme d'études à long terme :
Le Comité consultatif de la porte d'entrée du Pacifique pour les transports, qui se penchera sur l'efficacité de la porte d'entrée canadienne du Pacifique, sera constitué de membres représentant les municipalités, les secteurs ferroviaire, portuaire et aérien, les secteurs du transport maritime, du camionnage et de la logistique, les utilisateurs des services de transport, les autochtones, les experts de questions environnementales et les experts de la sûreté et des préparatifs d'urgence.
Le Comité consultatif de la porte d'entrée du Pacifique pour les perspectives commerciales regroupera des membres possédant une expertise pertinente rattachée aux possibilités qu'offre la porte d'entrée du Pacifique. Le Comité s'efforcera de déterminer la façon dont le Canada peut tirer pleinement profit de ces possibilités.
Jusqu'à 35 millions de dollars sur cinq ans ont été prévus pour les travaux du Conseil ainsi que pour permettre aux ministères fédéraux qui traiteront avec le Conseil de faire de la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique une réussite.
Mesures immédiates
Des mesures particulières ont été déterminées en vue de contribuer dès maintenant au développement intégral de la porte d'entrée du Pacifique. Ces mesures, qui nécessiteront un investissement fédéral de près de 155 millions de dollars, seront mises en œuvre avec la participation, au besoin, des provinces et d'autres intervenants. La participation au chapitre de l'infrastructure se fera selon le principe de partage des coûts. Ces mesures comprennent :
Investissements dans l'infrastructure de transport (jusqu'à 125 millions de dollars)
Le gouvernement du Canada verse déjà des contributions importantes pour l'amélioration de l'infrastructure dans l'Ouest canadien, notamment pour les ports, les routes, le transport en commun et les postes frontaliers. Le gouvernement investira des fonds supplémentaires dans l'infrastructure de transport pour régler les principaux problèmes de capacité et de congestion dans le Lower Mainland et à d'autres points plus à l'est en Colombie-Britannique. Ces investissements encourageront les gouvernements provinciaux, locaux et régionaux ainsi que le secteur privé à investir davantage dans la mise en place de raccordements efficients et continus entre les divers modes de transport, contribuant ainsi à éliminer les problèmes d'engorgement dans les corridors stratégiques.
Tous ces projets seront entrepris en vertu d'ententes de contribution à coûts partagés avec les provinces et les autres parties admissibles. Le soutien financier à ces projets sera conditionnel au respect des exigences fédérales et provinciales applicables, dont la réalisation d'évaluations environnementales favorables, d'études techniques détaillées et d'autres études.
Les investissements proposés dans l'infrastructure de transport comprennent :
1. Pont de la rivière Pitt et échangeur Mary Hill (jusqu'à 90 millions de dollars)
Le gouvernement du Canada versera jusqu'à 90 millions de dollars pour la construction du nouveau pont de la rivière Pitt et de l'échangeur Mary Hill pour remplacer deux ponts tournants qui ne peuvent déjà plus traiter les volumes de trafic actuels en période de pointe. En raison de son emplacement stratégique au cœur du secteur nord-est du Lower Mainland, le pont de la rivière Pitt fait partie intégrante du réseau de transport de la région et relie des centres économiques et des installations de transport clés.
Cet investissement permettra d'améliorer le flux des échanges commerciaux en réduisant la durée des déplacements et en améliorant la fiabilité du pont de la rivière Pitt. Il permettra aussi d'accroître la sécurité, d'améliorer le service aux municipalités en pleine croissance dans le secteur nord-est du Grand Vancouver et de favoriser des déplacements plus écologiques.
2. Construction de sauts-de-mouton sur le réseau Deltaport (jusqu'à 30 millions de dollars)
Le gouvernement du Canada versera jusqu'à 30 millions de dollars pour la construction de nouveaux sauts-de-mouton dans le corridor ferroviaire qui s'étend de Mission/Matsqui à Deltaport. Ce corridor de 65 kilomètres relie l'important terminal à conteurs au reste du réseau ferroviaire et compte actuellement 39 passages à niveau. Compte tenu de la présence de trains dont la longueur dépasse souvent deux kilomètres, ces passages à niveau posent de grands défis pour l'efficacité des opérations ferroviaires et la qualité de vie des localités touchées.
Le gouvernement du Canada collaborera avec les principaux chemins de fer, les municipalités et le gouvernement provincial pour effectuer une étude approfondie de l'interface route/rail sur l'ensemble du réseau, déterminera les routes susceptibles d'être fermées et les emplacements où des sauts-de-mouton pourraient être construits, et construira des sauts-de-mouton. Cette initiative s'ajoutera aux travaux qui sont actuellement effectués par un groupe de travail multi agences créé par l'Administration portuaire de Vancouver. Ce projet accroîtra l'efficacité des opérations ferroviaires, facilitera l'écoulement de la circulation locale, et éliminera les délais pour les véhicules d'intervention d'urgence ainsi que la marche au ralenti des véhicules aux passages à niveau.
3. Construction d'un saut-de-mouton à North Portal en Saskatchewan (jusqu'à 3 millions de dollars)
North Portal, en Saskatchewan, est un emplacement stratégique pour l'acheminement des marchandises sur les marchés des États-Unis à partir de l'Ouest canadien et du port de Vancouver. C'est là que la voie principale du CP franchit la frontière canado-américaine en direction de Chicago. Le volume de trafic ferroviaire sur cette voie a augmenté de 20 % au cours des six dernières années.
Ce projet de construction d'un saut-de-mouton, auquel le gouvernement fédéral versera jusqu'à 3 millions de dollars, améliorera l'efficacité des opérations ferroviaires, facilitera l'écoulement de la circulation locale, et éliminera les délais pour les véhicules d'intervention d'urgence ainsi que la marche au ralenti des véhicules aux passages à niveau.
4. Déploiement de systèmes de transport intelligents (jusqu'à 2 millions de dollars)
Le gouvernement du Canada versera jusqu'à 2 millions de dollars pour la création d'un système de gestion de la circulation dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique. Ce projet mettra à contribution les nombreuses agences responsables des divers modes de transport, dont le transport en commun et le transport routier, maritime et ferroviaire, afin d'optimiser l'efficacité du réseau de transport de la porte d'entrée du Pacifique en assurant l'intégration du réseau de transport régional grâce au partage de renseignements et à la promotion de l'interopérabilité des systèmes technologiques.
Ce système servira de point de coordination en ce qui concerne la surveillance des conditions de la circulation sur les principaux réseaux routiers et le système de transport en commun ainsi que le partage de renseignements sur ces conditions, dans le but d'améliorer particulièrement l'écoulement des marchandises destinées aux marchés étrangers et provinciaux.
Le gouvernement fédéral versera aussi des fonds pour la réalisation d'une évaluation environnementale sur le projet de la route périphérique de South Fraser. Même si le gouvernement fédéral n'est pas engagé à financer ce projet à ce moment-ci, il appuiera les travaux environnementaux nécessaires et continuera de collaborer avec la province de la Colombie-Britannique pour compiler et analyser les données requises. Le projet proposé consiste principalement en l'aménagement d'une nouvelle route à quatre voies affichant une vitesse maximale de 80 km/h le long de la rive sud du fleuve Fraser. Cette route relierait trois terminaux intermodaux (Deltaport, le port du fleuve Fraser et la gare de triage du CN).
Maintien de la sûreté et de l'efficacité des services frontaliers (jusqu'à 20 millions de dollars)
Jusqu'à 20 millions de dollars seront versés sur deux ans à l'Agence des services frontaliers du Canada pour traiter l'augmentation prévue des mouvements des voyageurs et des conteneurs, des expéditions par messagerie, du fret aérien, du camionnage pour compte d'autrui et du dédouanement des marchandises. La priorité sera également mis sur l'augmentation de la capacité de la gestion frontalière aux ports, aux aéroports et aux postes frontaliers pour permettre la circulation des personnes et des marchandises légitimes sans compromettre la sécurité et la sûreté du public.
Renforcement des liens avec la région de l'Asie-Pacifique (jusqu'à 10 millions de dollars)
Les normes internationales et les règlements techniques interviennent directement pour plus de 80 % du commerce des produits à l'échelle mondiale annuellement (valeur financière estimée à plus de 4 billions de dollars US). Le financement versé à cette initiative appuiera la participation canadienne aux activités bilatérales et multilatérales d'harmonisation des normes et favorisera chez les intervenants intéressés une meilleure compréhension des activités d'élaboration et d'harmonisation des normes ainsi que de leur impact sur le commerce.
Des normes internationales, des procédures de certification et des critères d'accréditation mutuellement acceptables favorise un accès réciproque accru aux marchés pour les entreprises asiatiques et canadiennes. Les normes facilitent la diffusion de technologies et l'adoption d'approches communes de certification et de procédures d'essais. Elles accroissent également l'interopérabilité de la production, encouragent l'innovation et réduisent les obstacles aux échanges commerciaux. De plus, l'harmonisation des normes accroît la sécurité des produits et encourage des activités plus respectueuses de l'environnement.
Investissements stratégiques futurs et processus de développement de la porte d'entrée du Pacifique
Des fonds supplémentaires de 400 millions de dollars ont été prévus pour des investissements stratégiques futurs, notamment pour des initiatives faisant suite aux recommandations du Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique, pour traiter de la gamme de questions étroitement liées qui ont une incidence sur le développement intégral de la porte d'entrée. Ces initiatives futures pourraient comprendre :
Des investissements stratégiques dans l'infrastructure de transport pour régler les principaux problèmes de capacité et de congestion qui ont une incidence sur l'efficacité de la porte d'entrée dans le Lower Mainland et à d'autres points plus à l'est en Colombie-Britannique, y compris des solutions techniques perfectionnées destinées à optimiser l'efficacité de la porte d'entrée. De telles mesures permettraient d'obtenir plus de fonds du secteur privé pour assurer des raccordements efficients et continus entre les divers modes de transport et éliminer les engorgements dans les corridors stratégiques.
Le renforcement des liens avec la région de l'Asie-Pacifique grâce à des mesures qui permettront au Canada de tirer les meilleurs avantages possibles de la porte d'entrée du Pacifique, dont un meilleur positionnement des entreprises, des produits et des services du Canada en Chine et sur les autres marchés émergents.
Des initiatives relatives au marché du travail pour assurer que la porte d'entrée dispose du personnel nécessaire à son bon fonctionnement, dont des mesures pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs clés, des initiatives rattachées à l'immigration, y compris des mesures sur le plan des études post-secondaire pour attirer au Canada les candidats les plus prometteurs et les plus brillants.
Des investissements destinés à assurer une gestion frontalière sûre et efficace aux points stratégiques de la porte d'entrée du Pacifique afin de satisfaire aux besoins opérationnels découlant de la hausse du commerce, des visites et de l'immigration, mais aussi de l'évolution du milieu de la sûreté.
Les défis et les possibilités étroitement liés de ces quatre secteurs sont abordés dans la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique. Ces considérations, jumelées aux questions relatives aux transports, aux politiques économiques et à la réglementation, seront traitées à plus long terme, en partenariat avec les autres niveaux de gouvernement et les intervenants des secteurs public et privé. L'obtention d'un consensus et la formulation de conseils sur les priorités par le Conseil canadien de la porte d'entrée du Pacifique joueront un rôle déterminant en ce qui concerne les décisions et les mesures à venir dans ce contexte.
AVANTAGES NATIONAUX DE LA STRATÉGIE SUR LA PORTE D'ENTRÉE CANADIENNE DU PACIFIQUE
Le renforcement de la position du Canada dans le milieu hautement concurrentiel du commerce international constitue une priorité pour l'ensemble du pays. La Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique va bien au-delà de la Colombie-Britannique. Il s'agit d'une initiative des provinces de l'Ouest qui procurera des avantages à l'ensemble du pays.
L'amélioration de l'infrastructure reliant le centre du Canada et les provinces de l'Atlantique à la région de l'Asie-Pacifique contribue à réduire les coûts pour les sociétés engagées dans le commerce international. En 2004, les provinces du centre du Canada et de l'Atlantique ont exporté vers l'Asie des marchandises évaluées à 8,68 milliards de dollars. Et 82 % de ce volume d'exportations dépendait du transport maritime et de l'infrastructure portuaire. Ces provinces ont importé 40,5 milliards de dollars de marchandises de l'Asie.
L'amélioration de la logistique et de la sûreté à la frontière ainsi que la réduction de la durée des déplacements sont des éléments clés dont il faut tenir compte pour attirer des investissements étrangers directs dans l'Est du Canada et faciliter les exportations à partir de cette région. Une quantité importante des pièces d'auto importées du Japon par le Canada transitent par les ports de la Colombie Britannique puis sont assemblées en Ontario. Un nombre considérable de compagnies du Québec traitent directement avec la Chine, dont Bombardier, Alcan et Mitec Telecom Inc.
La porte d'entrée du Pacifique n'est pas la seule porte d'entrée ou le seul corridor du Canada pour le commerce. Le volume des échanges commerciaux d'importance nationale et les considérations stratégiques en matière de transport pourraient justifier l'application de l'approche de « porte d'entrée » intégrée à d'autres endroits.
Transports Canada élabore en ce moment un cadre stratégique national sur les portes d'entrée et les corridors de commerce clés qui orientera les mesures futures destinées à appliquer cette approche à d'autres régions. Ce cadre s'inspirera des principes évoqués dans la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique. Cependant, les nouvelles mesures en différeront. Elles seront plutôt basées sur les circonstances et les possibilités propres à une région donnée.
Il existe des initiatives dans plusieurs régions visant à sensibiliser les intervenants aux concepts sur les portes d'entrée et les corridors. Cependant, leurs objectifs, leurs membres et leur niveau de développement varient. Ces initiatives comprennent le Comité interrégional pour le transport des marchandises à Montréal, le Halifax Gateway Council, le Southern Ontario Gateway Council combiné aux initiatives en matière d'infrastructure dans la région de Windsor, et la stratégie relative au corridor du Manitoba.
CONCLUSION
La Stratégie sur la porte d'entrée canadienne du Pacifique fait partie des efforts que déploie le gouvernement fédéral pour assurer et améliorer la prospérité à long terme de notre nation. Elle cadre parfaitement avec d'autres grandes orientations stratégiques, dont celles qui appuient le développement durable, le Nouveau pacte pour les villes et les collectivités, et d'autres orientations stratégiques bien établies en matière de transport. Cette stratégie permettra de traiter d'une vaste gamme de défis et de possibilités de façon intégrée.
La Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique illustre bien l'importance qu'attache le gouvernement fédéral à l'action et à la collaboration, ainsi qu'au potentiel de l'une des principales régions du Canada et à sa contribution à la prospérité de la nation.
Octobre 2005