OTTAWA (le jeudi 13 avril 2006) - Une équipe dirigée par un chercheur canadien a découvert un processus par lequel une petite protéine agit directement à l'intérieur des muscles pour accélérer le métabolisme des graisses tout en supprimant l'appétit. Ces conclusions donnent à penser que la protéine en question, appelée facteur neurotrophique ciliaire (CNTF), pourrait jouer un rôle clé comme agent amaigrissant.
Il n'y a pas longtemps, la majeure partie de la recherche sur l'obésité portait sur la régulation de l'appétit par des hormones comme la leptine. Une recherche dirigée par le Dr Greg Steinberg - boursier d'Objectif Obésité financé par la Fondation des maladies du coeur du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et l'Association canadienne du diabète - démontre que le CNFT a un effet protecteur contre certains des effets de l'obésité.
Il active ainsi une enzyme, l'AMP kinase du muscle squelettique, qui augmente la capacité de l'organisme de métaboliser les graisses et les sucres. La recherche peut déboucher sur de nouvelles stratégies pour réduire les anomalies du métabolisme en cause dans l'excès de poids.
Les recherches du Dr Steinberg montrent comment le CNTF active des voies semblables à celles que stimule l'exercice.
« Alors qu'on pensait initialement que les hormones comme la leptine seraient magiques pour la perte de poids, on s'est aperçu ensuite qu'elles étaient inefficaces contre l'obésité en raison de la présence de protéines qui inhibent leur capacité de stimuler le métabolisme des graisses » , dit le Dr Steinberg, un chercheur canadien à l'Université de Melbourne (Australie). « Heureusement, pour ce qui est du CNTF, ses effets sur le métabolisme de graisses ne disparaissent pas. »
Presque la moitié des adultes canadiens ont un excès de poids ou sont obèses, et 26 % des enfants et des adolescents canadiens de 2 à 17 ans sont dans la même situation. De 1985 à 2000, l'excès de poids et l'obésité ont été en cause dans 57 000 cas de décès au Canada.
« L'incidence de l'obésité au Canada a plus que doublé au cours des 20 dernières années, et ce problème de santé engendre d'autres facteurs de risque cardiovasculaires, dont le diabète et l'hyperlipidémie » , déclare la Dre Ruth McPherson, porte-parole de la Fondation des maladies du coeur et spécialiste des lipides. « L'activité physique et une saine alimentation comptent pour beaucoup dans la lutte contre l'obésité. L'étude offre de nouveaux indices au sujet de la régulation du métabolisme du muscle squelettique qui sont pertinents pour le traitement de l'obésité. »
« La découverte du Dr Steinberg est importante parce que cette nouvelle voie qui contourne la résistance à la leptine débouche sur une avenue plus prometteuse pour la mise au point d'un nouvel agent thérapeutique contre l'obésité » , affirme la Dre Diane Finegood, directrice scientifique de l'Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des Instituts de recherche en santé du Canada.
« Cette recherche représente une importante étape en vue de révéler les systèmes biologiques complexes qui contrôlent le poids corporel, y compris les mécanismes qui régulent les taux de sucre dans le sang, la prise alimentaire et la satiété, autant d'éléments cruciaux pour enrayer l'épidémie mondiale d'obésité, » ajoute la Dre Finegood.
Le surpoids représente un facteur de risque pour le diabète de type 2, et 80 % des diabétiques ont un poids excédentaire. Les résultats de cette étude, quoique préliminaires, sont encourageants pour les personnes aux prises avec cette maladie » , dit la Dre Paula Dworatzek, associée de recherche principale à l'Association canadienne du diabète.
L'obésité est un important facteur qui contribue aux maladies du coeur, au diabète de type 2, à l'hypertension, aux AVC et à certains cancers. Des solutions aux nombreux facteurs qui concourent à l'obésité sont nécessaires.
Objectif Obésité, une initiative de recherche qui a pour but d'étudier les déterminants comportementaux, biologiques et sociaux de l'obésité, est dirigé par la Fondation des maladies du coeur du Canada, en partenariat avec les Instituts de recherche en santé du Canada et l'Association canadienne du diabète.
Il faudra attendre plusieurs années avant qu'il soit possible de traiter l'obésité à l'aide de facteurs neurotrophiques (c'est-à-dire qui nourrissent les nerfs) comme le CNTF, mais cette recherche ouvre la voie à d'autres études.
L'étude du Dr Steinberg, « CNTF reverses obesity-induced insulin resistance by activating skeletal muscle AMPK » , est publiée dans Nature Medicine, et le résumé est disponible en ligne.
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