Merci, Peter. Bienvenue à Mumbai, Monsieur le ministre Bachand. Je suis ravi que ma visite en Inde coïncide avec votre mission dans ce marché très important et que nous puissions accueillir aujourd'hui nos invités, partenaires et clients. Il n'y a pas plus qu'un an qu'EDC prêtait son appui à la première mission économique du Premier ministre Charest en Inde. En plus d'avoir assisté à certains préparatifs, Mme Françoise Faverjon-Fortin de notre bureau à Montréal avait accompagné les délégués durant leur visite à New Delhi, Kolkata et Mumbai.
L'Inde est depuis longtemps un marché stratégique pour EDC. De fait, l'une de mes premières opérations portait sur un marché en Inde et je suis à EDC depuis 27 ans. C'est un pays que nous connaissons sur le bout des doigts et où nous avons constaté une transformation incroyable, mais c'est encore un marché difficile pour les affaires.
Depuis deux ans, vous avez probablement entendu parler plus que jamais de l'importance de l'Inde. Nous pensons nous aussi que l'Inde est importante et je vais vous résumer nos raisons.
L'Inde « à l'ancienne » s'est transformée depuis le début des années 1990 en une économie dirigée par une série de gouvernements de plus en plus engagés dans la libéralisation et qui ont apporté des réformes importantes. Des secteurs comme les télécommunications, l'électricité, les transports, l'assurance, la voirie et les ports se sont ouverts à la concurrence étrangère. Des entreprises indiennes sont devenues des multinationales qui dominent le marché mondial : des sociétés comme le Groupe Tata, Birla, Bharti et Reliance deviennent dans le monde entier des acheteurs et des partenaires convoités du milieu des affaires.
Il y a aussi d'autres facteurs :
Une économie qui devrait avoir progressé de 8,0 % d'ici la fin de l'année
Les révisions à la hausse des cotes des agences de crédit (actuellement Baa2 /Moody's)
Des réserves de change accumulées d'environ 160 milliards de dollars
Une main-d'uvre qualifiée et diversifiée (qui parle l'une des deux langues officielles du Canada)
Une classe moyenne (ou des consommateurs) en expansion rapide
Un solide marché boursier et des taux d'intérêt moyens
Un secteur bancaire développé et stable et des marchés financiers développés
Il y a également une grande convergence entre les capacités canadiennes et les besoins de l'Inde, qui crée des possibilités de réaliser des ventes et de créer des partenariats dans de nombreux secteurs. Les premiers qui viennent à l'esprit sont les télécommunications, l'électricité, les technologies de pointe et la fabrication, l'agriculture et les technologies environnementales. La modernisation de l'infrastructure indienne dépend énormément du développement des télécommunications et de l'électricité, des secteurs qui ont jadis grandement influencé le développement du Québec et du Canada. Il en est de même pour d'autres domaines clés en Inde : l'aéronautique, les transports, les aéroports et le traitement des eaux. D'autres secteurs comme les plastiques, la biotechnologie et les services correspondent parfaitement aux compétences canadiennes. Vous êtes ici parce que vous voyez vos propres débouchés et j'ai hâte d'entendre vos points de vue sur ce que ce marché peut offrir lorsque nous passerons à la période de questions, dans quelques minutes.
Je vous ai donné les raisons pour lesquelles l'Inde est importante pour le Canada. Mais je ne veux pas non plus minimiser les difficultés que présente ce marché. Des problèmes comme la corruption, la bureaucratie, la réglementation et le rythme des réformes peuvent encore ralentir les progrès des entreprises qui font des affaires ici. L'expérience d'EDC est que l'Inde est un marché à aborder avec prudence et où l'aide d'intermédiaires peut être extrêmement précieuse.
C'est un marché où il faut faire preuve de patience et de réalisme. Faire des affaires en Inde exige qu'on investisse du temps pour nouer des liens, qu'on soit sélectif et capable de gérer différents niveaux de risque de crédit, réglementaire, juridique ou politique.
Heureusement, EDC peut vous aider à surmonter les difficultés en Inde. Nous sommes engagés sur ce marché parce qu'il présente vraiment de bons débouchés aux entreprises canadiennes. Je doute fort que nous vous rencontrions à Mumbai, au début de la deuxième mission commerciale du Québec en Inde, si ce n'était pas le cas.
Des entreprises comme SNC Lavalin (avec qui nous avons travaillé en Inde), CAE, Bombardier, RIM, Nortel, la Compagnie d'assurance Sun Life, la Banque Scotia, Husky Injection Moldings, Sandwell sont toutes des exemples de sociétés canadiennes qui se trouvent un créneau en Inde et qui investissent dans une présence à long terme sur ce marché. Comme nous pouvons le constater à partir de la diversité des entreprises représentées ici aujourd'hui, d'autres les imiteront certainement.
Même s'il n'est pas toujours facile de faire des affaires en Inde, c'est un marché que le Canada ne peut pas ignorer. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche avant de réaliser notre potentiel sur ce marché.
L'an dernier, les exportations canadiennes de marchandises en Inde ont dépassé 1 milliard de dollars et l'investissement direct canadien a représenté environ le quart de ce montant. Par ailleurs, les exportations de l'Inde au Canada se sont établies à environ 1,7 milliard de dollars en 2005. Ces montants sont très modestes et il y a un énorme potentiel de croissance si le Canada et l'Inde veulent s'engager plus activement.
Est-ce qu'EDC peut vous aider à corriger ce déséquilibre? Certainement. Nous pouvons mettre toutes nos compétences en financement et en gestion des risques au service des entreprises canadiennes qui ont inclus l'Inde dans leur stratégie de croissance internationale. Nous serons aussi judicieux, souples et innovateurs que possible, non seulement pour réagir à l'évolution des besoins de nos clients, mais aussi pour les anticiper. Maintenant que les perspectives mondiales s'abaissent et que les entreprises canadiennes diversifient leurs terrains de concurrence en perçant de nouveaux marchés comme l'Inde, EDC est disposée et prête à prendre plus de risques.
Nous accroissons la participation des entreprises canadiennes en Inde en renforçant liens avec les sociétés indiennes et notre expérience relativement courte dans ce domaine donne déjà des résultats. L'an dernier, EDC a facilité près de 40 % des échanges commerciaux modestes mais croissants du Canada avec l'Inde. À la fin d'octobre 2006, nous avions aidé 132 entreprises canadiennes à réaliser un chiffre d'affaires de plus de 500 millions de dollars. Nous devrions pouvoir dépasser 600 millions de dollars pour l'ensemble de nos services : financement (260 millions de dollars), assurance-crédit (160 millions de dollars) et assurance-contrats et cautionnement (50 millions de dollars).
Le financement représentera la part du lion de nos services en Inde d'ici la fin de l'année. De nombreux mécanismes de financement d'EDC sont offerts aux exportateurs et investisseurs canadiens :
Prêts directs aux acheteurs : Ils s'adressent à des acheteurs de toutes tailles, dont de petits acteurs comme Varun Beverages de New Delhi et Lunarmech de Mumbai, qui allongent notre liste de ventes canadiennes dans le secteur des plastiques et de l'emballage de l'Inde.
Prêts consortiaux : Nous avons conclu récemment des marchés avec Tata Steel et Essar Steel afin d'attirer divers fournisseurs canadiens dans le secteur de la technologie de pointe et de la fabrication.
Financement de projets : Depuis 1995, notre Équipe de financement de projets a généré un volume d'activités de plus de 8 milliards de dollars dans plus de 143 projets. L'une de nos plus grosses opérations de financement en Inde, celle de 250 millions de dollars américains que nous avons conclue en 2005 avec Reliance InfoComm était une opération de financement structuré.
Nous collaborons avec les institutions financières locales afin de faciliter le financement acheteur : Nous avons participé à plusieurs prêts consortiaux avec SREI Infrastructure Finance Ltd. afin de créer des débouchés dans le secteur des infrastructures pour les fournisseurs canadiens de toutes tailles. Jeudi, EDC et ICICI Bank signeront un protocole d'entente afin de collaborer à de nouvelles solutions financières en faveur des sociétés indiennes et nous sommes déterminés à mettre en place un mécanisme de crédit au cours du prochain trimestre.
Nous travaillons avec les banques canadiennes pour offrir des solutions qui libèrent les fonds de roulement nécessaires pour réaliser des ventes à l'exportation. Je pense à des outils comme le financement préexpédition, notre garantie générale sur les créances, l'affacturage et les achats de billets, dont je pourrai vous parler plus tard.
Facilitation de l'investissement direct canadien à l'étranger : Nous finançons directement des entreprises canadiennes, et nous prenons même parfois des participations, pour les aider à créer des chaînes d'approvisionnement mondiales, à atteindre de nouveaux clients et à devenir plus concurrentielles. Nous finançons également l'investissement direct au Canada pour faire grandir les entreprises établies au Canada et accroître les capacités d'exportation du Canada. Un exemple est l'acquisition de la société montréalaise Téléglobe par VSNL, une filiale de Tata, en 2005, pour laquelle nous avons fourni 75 millions de dollars américains, afin d'inscrire une société canadienne de pointe dans les plans de croissance des télécommunications de Tata.
J'ai beaucoup parlé du financement, mais l'assurance est tout aussi importante pour assurer la réussite des entreprises canadiennes qui viennent en Inde. L'assurance-crédit d'EDC a permis l'implantation du Blackberry de RIM en Inde en 2004. Nous offrons aux exportateurs et aux investisseurs un vaste éventail de solutions d'assurance-crédit et d'assurance-contrats qui protègent les comptes-clients, accroissent les fonds de roulement et protègent les actifs étrangers :
Assurance-comptes clients : L'assurance-crédit crée un accès pour les acheteurs indiens. La plupart des 132 entreprises canadiennes que nous avons servies au cours de la dernière année protègent leurs comptes-clients en Inde contre le non-paiement.
Assurance pour cautionnement bancaire : Nous protégeons les exportateurs contre les appels injustifiés d'instruments de cautionnement émis comme cautionnement d'exécution. Les appels injustifiés sont une réalité à laquelle les entreprises canadiennes sont confrontées sur le marché indien.
L'assurance frustration de contrat protège les entreprises canadiennes contre les pertes subies ou les coûts à assumer lorsqu'il est impossible d'exécuter un contrat d'exportation - un autre risque sur le marché.
L'assurance-risques politiques protège les actifs des investisseurs canadiens à l'étranger. Depuis de simples actifs jusqu'à de grands projets, cet outil couvre un vaste éventail de risques allant de l'inexécution du contrat, à l'expropriation en passant par la violence politique. Je serai heureux de donner des précisions sur ces solutions dans quelques minutes.
En plus des bons outils de financement et de gestion des risques, la réussite en Inde suppose une présence physique permanente. Nous devons être toujours présents ici si nous voulons être considérés comme une institution de financement et d'assurance compétente et crédible. Notre crédibilité dépend de notre compréhension du marché et de nos clients sur ce marché, et la seule façon de montrer que nous avons cette compréhension consiste à être présents ici. Les relations se fondent peut-être sur les transactions, mais elles se resserrent et se maintiennent en collaborant et en élaborant des solutions d'affaires utiles. C'est quelque chose qui se fait mieux par des rencontres en personne sur le terrain.
En avril 2005, nous avons pris la décision stratégique d'envoyer notre premier représentant d'EDC en Inde, M. Peter Nesbitt. Par sa présence permanente au sein du marché, Peter réussi à multiplier nos contacts avec les entreprises indiennes, à fortifier notre présence, à générer et à conclure de nouveaux marchés. Avec l'aide d'une importante équipe d'experts sectoriels, de gestionnaires de comptes stratégiques et de cadres supérieurs qui apportent des connaissances et des compétences sur le marché, nous réussissons à accroître nos connaissances du marché et des besoins commerciaux de nos clients, ainsi qu'à élaborer des solutions qui répondent à ces besoins. Bref, être sur place nous permet de devenir un acteur pertinent pour les entreprises canadiennes qui s'introduisent davantage en Inde.
Quel est le principal message qu'EDC veut communiquer aux entreprises canadiennes qui viennent en Inde? Nous sommes capables de prendre des risques. Nous sommes souples. Notre solide éthique en affaires et nos saines pratiques environnementales sont reconnues. Nos antécédents montrent que nous restons actifs sur des marchés que d'autres fuient ou évitent. Nous sommes là parce que notre mandat consiste à accroître la capacité des entreprises canadiennes de faire des ventes à l'étranger et, si elles disposent des bons outils, les entreprises canadiennes peuvent le faire en Inde.
J'ai hâte d'entendre vos questions et vos commentaires. Merci.