BG - 09.012 - le 24 mars 2009
Les militaires des Forces canadiennes (FC) tombés au combat sont traités avec le plus grand soin et le plus grand respect depuis leur décès jusqu’au moment où ils sont conduits à leur dernier repos. Les cérémonies de rapatriement (c’est-à-dire de retour dans le pays d’origine) et les inhumations sont empreintes de tout l’honneur et de toute la dignité qui convient dans les circonstances. Les familles des militaires doivent savoir que leurs proches ont été honorés dans la mort; c’est essentiel aussi pour le moral de ceux et celles qui doivent continuer.
Aviser les proches
Après une blessure mortelle subie en théâtre, un médecin confirme le décès, puis des démarches sont entreprises pour aviser les proches. Au Canada, une équipe dirigée par le commandant du militaire tombé au combat, accompagné d’un aumônier, avise la personne à appeler en cas d’urgence désignée par le militaire avant son déploiement. Si la famille du militaire décédé habite loin de l’unité d’appartenance de celui‑ci, des militaires choisis avec soin en provenance de la région de la famille se chargent de les aviser du décès. D’autres personnes chères sont avisées selon le cas. Une fois la démarche terminée, on procède à une annonce publique. C’est par respect pour la famille du militaire décédé que cette annonce se fait en dernier lieu.
Le rapatriement de la dépouille est supervisé par le Commandement de la Force expéditionnaire du Canada (COMFEC), le Commandement d’armée approprié (Armée de terre, Marine, Force aérienne ou Force de soutien) et au commandant de l’unité. La Branche des services de l’aumônerie interconfessionnelle des FC prend part à chaque étape de la démarche, honorant les morts et soutenant les endeuillés.
Le voyage de retour
Les militaires tombés au combat sont rapatriés au Canada à bord d’un avion militaire. Dans le cadre d’une cérémonie d’adieu, un aumônier des FC récite une prière à l’aérodrome (si le contexte en matière de sécurité le permet) tandis que le militaire est transporté à bord de l’appareil par des représentants de son unité. Une escorte, ordinairement un camarade membre de l’unité en déploiement, a pour mission d’accompagner la dépouille depuis le théâtre jusqu’au lieu du dernier repos.
Au terme du vol de retour, l’avion transportant la dépouille se pose à la 8e Escadre/BFC Trenton. Au cours de la cérémonie de rapatriement, l’équivalent de la cérémonie d’adieu se déroulant ici, au pays, un aumônier des FC offre des prières silencieuses tandis qu’une garde d’honneur transporte la dépouille hors de l’avion. Quand c’est possible, la garde d’honneur et les porteurs sont des membres de l’unité du militaire décédé ou du détachement arrière ou encore ils comptent parmi les militaires de l’unité qui ne se sont pas joints au déploiement. Si le militaire a été tué au combat, un ministre, ou le député de la circonscription du militaire est présent. La famille du militaire décédé peut aussi être présente; on prend alors grand soin de respecter sa dignité et son intimité. La famille peut par la suite décider d’accompagner le corbillard, qui parcourt 172 kilomètres sur l’autoroute 401, suivant un trajet désormais connu sous le nom d’autoroute des héros, pour se rendre à Toronto, au Bureau du coroner en chef de l’Ontario, où des autopsies sont pratiquées sur les dépouilles de tous les militaires des FC qui perdent la vie en théâtre.
Une fois en territoire canadien, la pratique habituelle, similaire à celle qui s’applique pour les décès de civils, consiste à transporter la dépouille à bord d’un avion commercial. Un aumônier des FC est habituellement présent à la dernière destination pour accueillir la dépouille et réciter une prière. La famille du militaire décédé s’y trouve ordinairement aussi et, ici encore, ses besoins sont respectés.
Un officier désigné (OD), nommé par le commandant, assure le lien essentiel entre les FC et la famille du militaire. L’OD est disponible pour la famille 24 heures par jour. Sa principale responsabilité consiste à venir en aide aux endeuillés en ce qui a trait aux questions administratives, allégeant ainsi le fardeau des personnes éprouvées pendant ces moments difficiles. L’OD participe à la planification des funérailles, du transport et des détails relatifs à la succession, comme les questions de testament, d’assurance et de pension de retraite. Lui‑même et un aumônier des FC demeurent en lien étroit avec la famille à partir du moment où celle-ci est avisé du décès jusqu’aux funérailles et, par la suite, lors des dates importantes. Ils se rendent également utiles en cas d’examen ou de commission d’enquête.
Techniquement, les militaires ne sont pas propriétaires des vêtements et de l’équipement qui leur sont prêtés par l’entremise du système d’approvisionnement. Quand un militaire perd la vie en théâtre, son équipement et ses vêtements sont rendus au système d’approvisionnement, conformément à l’entente de prêt initiale. Ses objets personnels sont retournés à sa famille par les voies appropriées.
Les funérailles, les cérémonies et les objets commémoratifs
Les dernières dispositions sont prises selon les désirs du plus proche parent ou de l’exécuteur testamentaire. Tous les militaires en service ou libérés honorablement des FC, tant de la Force régulière que de la Force de réserve, sont admissibles à l’enterrement au Cimetière militaire national des Forces canadiennes, qui fait partie du cimetière Beechwood d’Ottawa. La famille peut, bien sûr, décider de faire inhumer le militaire plus près de chez lui.
L’attribution de fonds pour les funérailles, l’inhumation et la pierre tombale est revue et ajustée chaque année par le ministère de la Défense nationale (MDN)1 . Il est rare que les vœux de la famille ne puissent être exaucés par cette allocation mais, si c’est le cas, il est possible que le ministre puisse approuver l’attribution de fonds supplémentaires. Les dépenses couvertes par le gouvernement du Canada comprennent le transport de la dépouille et de sa famille immédiate, le cercueil ou l’urne, les honoraires de l’entrepreneur de pompes funèbres, la location des véhicules du cortège, la location de l’église ou d’un autre lieu de recueillement, la concession de terrain ou la niche dans un columbarium ou la dispersion des cendres, l’inhumation, la pierre tombale ou la pierre funéraire, les musiciens, les fleurs, les registres et photos et les avis publics comme les bulletins et avis de décès.
Un coffret‑souvenir est habituellement confectionné dans les deux mois suivant le décès et remis à la famille. Chaque coffret‑souvenir est légèrement différent, mais ils comprennent presque tous des lettres de condoléances, un registre de condoléances, des photos des cérémonies de commémoration et un médaillon du commandant (une distinction exclusive).
On remet également aux proches des militaires des FC morts en service la Croix du Souvenir en mémoire de la personne disparue.
Venir en aide aux proches en deuil
Le plus proche parent peut être admissible à l’aide au revenu versée par Anciens Combattants Canada (ACC). Si le militaire décédé a cotisé au Régime d’assurance‑revenu militaire (RARM), des prestations seront versées selon la prime qu’il avait choisie. Les personnes en deuil peuvent aussi être admissibles à une pension de survivant en vertu de la Loi sur les pensions, à des prestations de survivant en vertu de la Loi sur la pension de retraite des Forces canadiennes, à des prestations de décès en vertu de la Loi sur les mesures de réinsertion et d’indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes, et à des prestations supplémentaires de décès. La famille du militaire décédé peut être admissible à une aide aux études postsecondaires en vertu de la Loi sur l’aide en matière d’éducation aux enfants des anciens combattants décédés et au remboursement de ses frais de déménagement à l’intérieur des frontières canadiennes.
Il existe des réseaux de soutien social pour venir en aide aux proches des militaires tombés au combat. Un groupe de soutien des endeuillés connu sous le nom de H.O.P.E. (« Helping Others by Providing Empathy »), crée des liens entre les nouveaux endeuillés et les conjoints ou parents de personnes décédées qui se portent volontaires. Le Programme d’aide aux membres des Forces canadiennes propose une série de séances de consultation en cas de crise à la famille immédiate des militaires décédés. Le Programme de service de pastorale d’ACC2 peut réagir rapidement et fournir des soins de haute qualité dans différentes situations de crise.
1 L’allocation actuelle est d’un peu plus de 13 000 $.
2 Le programme d’action pastorale fournit les services de membres du clergé aux anciens combattants des FC et à leur famille pour les aider à faire face aux difficultés associées au deuil. Pour en savoir davantage, veuillez composer le 1‑800‑883‑6094 ou consulter le site suivant : http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/cen/ps/http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/cen/ps/vpo-psp/index-fra.asp-psp/index-fra.asp.