6 juin 2009
Normandie (France)
LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI
Bonsoir, Mesdames et Messieurs.
Il y a soixante-cinq ans aujourd'hui sur cette étendue de sable portant le nom de code « Juno », des soldats canadiens ont entrepris ce qui est devenu l'une des opérations déterminantes de notre fière histoire militaire.
Pour la première division des parachutistes canadiens, le jour J a commencé avant l'aube alors que des centaines d'entre eux étaient largués sur la Normandie à la faveur de la nuit. Ils étaient suivis par la 31e Flottille des dragueurs de mines canadiens dégageant le terrain pour la massive armada alliée. Venaient finalement les hommes de la troisième Division d'infanterie canadienne et de la seconde brigade blindée.
On ne peut que s'imaginer ce qui leur traversait l'esprit alors que, sur leurs embarcations, ils s'avançaient vers les plages et les tirs féroces de l'ennemi. Appréhension, anticipation, pensées pour les êtres chers laissés à la maison, et la conviction profonde que ce qu'ils faisaient était juste. Au crépuscule, les soldats, marins et aviateurs canadiens avait fait une plus grande percée que toutes les autres forces alliées. Ensemble, ils avaient pénétré dans la forteresse d'Hitler qu'était devenue l'Europe et marqué le tournant d'une des guerres les plus sanglantes que le monde ait connues.
Il n'est pas exagéré de dire que le cours de l'histoire avait changé en ce jour. Mais un triomphe de cette ampleur ne venait pas sans sacrifice. Des 15 000 Canadiens qui avaient pris part à l'assaut initial, près de 1 000 ont été tués ou blessés. Et à la fin de la campagne de Normandie, plus de 5 000 avaient fait le sacrifice ultime. Mais grâce à leur bravoure, à leur compétence et à leur détermination, les chaînes de l'oppression nazie étaient brisées et l'humanité, sauvée de la tyrannie, du racisme et de la cruauté.
Mesdames et Messieurs, nous sommes à jamais redevables à ceux qui se sont battus et qui sont morts sur les champs de bataille de l'Europe et à ceux qui ont soutenu l'effort de guerre à partir du Canada. Aujourd'hui, alors que nous nous réunissons pour reconnaître la dette éternelle que nous avons envers ceux qui ont servi notre pays, nous nous rappelons aussi la gratitude que nous devons à ceux et celles qui continuent à défendre nos valeurs en Afghanistan et ailleurs dans le monde. Les courageux hommes et femmes qui forment aujourd'hui les Forces canadiennes défendent les mêmes principes pour lesquels nos anciens combattants se sont battus et sont morts sur les plages de Normandie, à savoir la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit.
Chers compatriotes, n'écartez jamais ces faits comme de simples abstractions. Ils sont le fondement même des vies de paix et de prospérité que nous menons. Ce sont les vies mêmes auxquelles aspirent tous nos frères humains. Et ce n'est que lorsque ces valeurs sont en péril, que nous avons à les défendre, que nous pouvons vraiment comprendre ce qu'elles ont de précieux. Et c'est ce que ces soldats ont fait ici sur ces plages, il y a 65 ans.
On a dit des soldats canadiens et je cite : « Par leurs sacrifices héroïques, ils ont apporté la grandeur et la valeur au fait d'être Canadien. » Et quelle grandeur et quelle valeur est le fait d'être canadien. Voilà ce qu'ils nous ont laissé en héritage : un pays dans lequel nous croyons, un pays qui nous inspire et un pays à aimer. Notre pays. Il nous revient de protéger ce don et de nous rappeler éternellement ceux et celles qui ont payé si cher pour lui et pour nous.
N'oublions jamais.