le 05 novembre 2009, Saguenay, Québec
Cette année, les Montréalais ont été enchantés lorsque la municipalité a inauguré le vélo-taxi ou Bixi — premier réseau public de bicyclettes du Canada. Lancé en mai 2009, ce service met actuellement en location 3 000 vélos répartis dans plus de 400 îlots libre-service situés un peu partout à Montréal.
Le réseau Bixi montréalais repose sur une « jeep urbaine » à deux roues conçue et fabriquée par Cycles Devinci, une entreprise de Saguenay (Québec). Sélectionné au terme d'un concours officiel, le fabricant de bicyclettes a proposé un vélo léger et robuste, d'un modèle inédit. L'entreprise avait bénéficié pour cela de l'appui du CNRC et de ses partenaires de la grappe technologique de transformation de l'aluminium située dans la région du Saguenay, au Québec.
Le Bixi doit son succès dans une large mesure à la grappe technologique de transformation de l'aluminium du Saguenay. Cycles Devinci a bénéficié de l'appui du Centre des technologies de l'aluminium du CNRC et d'autres membres de la grappe technologique, notamment du Centre québécois de recherche et de développement de l'aluminium (CQRDA) et de Rio Tinto Alcan. Le CQRDA a procuré une aide financière à l'entreprise et l'a aidée dans ses travaux de recherche-développement. Rio Tinto Alcan a aussi avancé des fonds et a fourni tout l'aluminium nécessaire au projet.
« Cycles Devinci nous a demandé de l'aider à surmonter divers problèmes de conception », explique Alain Simard, agent de développement commercial au Centre des technologies de l'aluminium du CNRC (CTA-CNRC). Ainsi, le cadre du Bixi est carré. Il enveloppe le dérailleur et les câbles, les mettant à l'abri des dommages et du vandalisme. « L'espace à l'intérieur du cadre devait donc être assez grand pour accueillir ces pièces », ajoute M. Simard.
De gauche à droite : Michel Giroux, concepteur mécanique du Bixi pour Cycles Devinci, et Guillaume D’Amours, agent de recherche au CTA-CNRC dans la région du Saguenay, au Québec
Pour offrir l'espace voulu tout en maximisant la robustesse du véhicule, l'entreprise devait fabriquer un cadre aussi solide que rigide. La solution : l'« hydroformage », une technologie qui recourt aux liquides pour mouler le métal. Cette technique a permis d'accroître la capacité de charge du cadre. « Beaucoup de gens recourent au soudage pour fabriquer des pièces complexes en métal, explique M. Simard. L'hydroformage permet d'obtenir une forme métallique complexe aussi lisse que possible. »
Les chercheurs du CTA-CNRC cumulent une expertise considérable dans les procédés de transformation de l'aluminium, notamment en hydroformage et en moulage des tubes d'aluminium. Pilotée par Ahmed Rahem, l'équipe a fait appel à des logiciels spéciaux et à une presse hydraulique pour effectuer la série d'essais et d'études qui ont permis à Cycles Devinci de déterminer la forme optimale de son cadre.
L'an dernier, le réseau public de vélos de Montréal figurait parmi les 50 meilleures inventions de 2008 du magazine Time. « La conception de cette bicyclette unique en son genre témoigne du pouvoir énorme de la collaboration et de la synergie quand une grappe technologique met à bon usage la motivation, l'esprit d'entreprise, l'innovation et le savoir », conclut M. Simard.
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