6 décembre 2009
Hong Kong
LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI
Merci, Madame la consule générale Steidle de votre aimable présentation, Madame la secrétaire permanente Yau, Monsieur le commissaire adjoint Gao, Monsieur le lieutenant-gouverneur Lee, Messieurs les ministres canadiens Day et Ritz – le propre grand-père du ministre Day a combattu à la bataille de Hong Kong pour laquelle il a finalement donné sa vie. Je salue aussi les députés du Parlement du Canada qui nous accompagnent aujourd'hui : l'honorable Michael Chong, Alice Wong, Andrew Saxton, Daryl Kramp, Bob Dechert et John Weston.
Distingués invités, honorés anciens combattants, Mesdames et Messieurs, il y a soixante-quatre ans prenait fin le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité. Mais c'est ici à Hong Kong, et non en Europe, que nos soldats ont commencé la longue bataille sanglante. Plus de soixante millions de gens ont péri dans la lutte mondiale contre le fascisme. Au Canada, des noms comme Ortona, l'Escaut et la plage Juno sont devenus synonymes des plus hauts niveaux d'héroïsme et de sacrifice.
En novembre 1941 en effet, deux bataillons canadiens étaient envoyés à la défense de la colonie de la couronne britannique.
Les Royal Rifles, régiment de Québec où des francophones et des anglophones se battaient côte à côte, sont venus de l'Est.
De l'Ouest venaient les Winnipeg Grenadiers, régiment qui s'était distingué durant la bataille de la crête de Vimy et la capture d'Avion. En quelques semaines, ces hommes s'engageraient dans certains des combats les plus violents de la Deuxième Guerre mondiale. Peu équipés et sans renforts, ils ont vaillamment résisté à l'assaut japonais. Refusant de capituler, les Canadiens se sont battus jusqu'au bout de leurs forces. Ils ont courageusement affronté l'attaque écrasante et défendu leur position avec ténacité, jusqu'à la fin.
Le jour de Noël, près de trois cents d'entre eux étaient morts. Et ceux qui avaient survécu ont subi un sort encore pire peut-être dans les camps. On raconte des centaines d'histoires d'héroïsme et de persévérance dont ont fait preuve les Canadiens durant cet atroce mois de décembre et les années qui ont suivi.
Je voudrais aujourd'hui vous rappeler l'une d'entre elles. Le 19 décembre 1941, John Osborn des Winnipeg Grenadiers faisait partie d'un petit groupe qui avait pris le mont Butler et l'ont défendu pendant trois heures contre de furieuses contrattaques jusqu'à ce que leur position soit intenable à cause de la supériorité numérique de l'ennemi.
À lui seul, Osborn a fait face à l'ennemi pendant que ses camarades tombaient. Essuyant le feu des mitraillettes, il a dirigé les retardataires vers la nouvelle position de sa compagnie. L'avance des Japonais s'accompagnait d'une pluie de grenades qu'attrapait Osborn pour les relancer vers ses assaillants.
L'une d'entre elle tomba trop loin pour qu'il puisse l'attraper. Avertissant ses camarades de la catastrophe imminente, il s'élança pour mettre un sergent hors de danger et se jeta lui-même sur la grenade.
Le sergent-major John Robert Osborn fut tué instantanément. Il était âgé de quarante-deux ans. En sacrifiant sa vie cet après-midi de décembre, il a sauvé au moins sept de ses camarades. Pour sa bravoure, il a été le premier Canadien à recevoir la Croix de Victoria au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Dans le témoignage qui lui est rendu, on parle « d'un exemple inspirant pour tous les soldats… dans sa mort, il a fait preuve des plus grands héroïsme et sacrifice. »
Sa fille Patricia est venue du Canada à Hong Kong, mais un malaise l'a empêchée de se joindre à nous.
Mesdames et Messieurs, nous avons tous une dette éternelle envers John Osborn et les centaines de milliers d'autres Canadiens qui se sont battus en Asie, en Europe et en Afrique du Nord, et ceux qui ont soutenu appuyé l'effort de guerre au pays.
Aujourd'hui, alors que nous reconnaissons cette dette envers les vétérans de Hong Kong qui ont servi notre pays et se sont sacrifiés pour nous, nous nous rappelons la reconnaissance que nous devons à ceux qui continuent à défendre nos valeurs en Afghanistan et ailleurs dans le monde.
Mesdames et Messieurs, nous sommes un pays qui a toujours défendu des causes justes. Un pays qui n'a jamais reculé devant un combat, quelle que soit la férocité de l'ennemi. Et un pays qui n'a jamais vacillé dans la défense de la liberté, de la démocratie et de la justice.
Ce sont les hommes et les femmes des Forces canadiennes qui défendent notre mode de vie et qui gardent notre pays fort et libre. Nous devons notre paix et notre prospérité à ceux et à celles qui portent et qui ont porté la feuille d'érable avec tant de bravoure.
N'oublions jamais.