Le 30 avril 2010
Victoria (C.-B.)
L'idée de Steve Vaughan - un outil électrique écologique qui permettrait de désherber sans utiliser de produits chimiques - lui est venue en 2001, quand il s'est rendu compte que de plus en plus de municipalités canadiennes interdisaient l'utilisation de pesticides.
Dans son travail, le jardinier et arboriste de Victoria utilisait régulièrement des pesticides et des herbicides pour éliminer les mauvaises herbes sur les propriétés fédérales, municipales et privées autour de la coquette capitale de la Colombie-Britannique. Perdre les outils chimiques signifiait retourner au désherbage manuel des fissures dans les surfaces pavées – une solution onéreuse pour ses clients soucieux des couts.
« Les couts de main-d'œuvre deviennent prohibitifs si vous devez envoyer des gens gratter les mauvaises herbes du sol », affirme M. Vaughan. « J'ai commencé à penser à un outil électrique, parce qu'il semblait qu'on fournissait des outils électriques plus puissants et plus performants aux autres ouvriers qualifiés, alors que nous n'avions rien. »
C'est ainsi qu'est né le Steam-Thrower. M. Vaughan savait que, sans produits chimiques, la seule façon de vaincre les mauvaises herbes était par la chaleur. Il a donc inventé un pistolet à vapeur léger et portatif qui projette des jets de vapeur brulants et concentrés sur les mauvaises herbes qui jaillissent des trottoirs, des patios, des terrains de jeux, des allées et d'autres surfaces pavées.
Le pistolet est alimenté par un petit réservoir d'eau remorqué sur un charriot qui transporte également une bonbonne de propane qui alimente un minuscule chauffe-eau situé dans le canon du pistolet. Le chauffe-eau engendre la chaleur qui produit la vapeur, et l'eau circule grâce à une pompe actionnée par une batterie rechargeable. Lorsqu'on appuie sur la détente, le pistolet projette la vapeur par le canon et vaporise les mauvaises herbes.
Après une seule application de vapeur, la plupart des mauvaises herbes deviennent flasques, virent au vert foncé ou noir et commencent à se décomposer.
Le pistolet à vapeur, qui nécessite environ 10 litres d'eau par heure, est une technologie écologique parce que le propane qu'il brule est un carburant propre et efficace, affirme M. Vaughan.
Lorsqu'il a conçu son idée, M. Vaughan savait qu'il avait trouvé une solution de désherbage qui pouvait remplacer les produits chimiques et que les clients municipaux et commerciaux pouvaient utiliser. Avec ses partenaires, John « Chuck » Jeffrey, un agent de brevets et de marque de commerce, et Rudy Zuyderhoff, un représentant de commerce et spécialiste en commercialisation, il a fondé Green Steam Inc.
« À mes yeux, il est évident qu'on ne reviendra pas sur les restrictions imposées en matière de pesticides, et que les gens continueront de se préoccuper de l'écologie », d'affirmer M. Vaughan. « Les mauvaises herbes sont vivaces. Nous devons disposer de moyens de lutte. »
Cependant, M. Vaughan avait besoin d'aide pour améliorer les prototypes rudimentaires qu'il avait construits dans son atelier personnel. Il s'est adressé au Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI-CNRC). Grâce au PARI-CNRC, M. Vaughan a reçu en 2003 une contribution qui lui a permis d'embaucher Milroy Engineering et de travailler dans ses installations pour fabriquer les pistolets à vapeur qu'il avait conçus.
« Lorsque nous avons obtenu la contribution du PARI-CNRC, nous avons commencé à travailler vraiment sérieusement, parce qu'il reconnaissait que ce projet avait du potentiel », d'affirmer M. Vaughan.
Outre cette première contribution, Green Steam en a reçu une seconde en 2004, qui lui a permis de mettre au point un modèle de pistolet à vapeur et de charriot plus ergonomique. La participation du conseiller en technologie industrielle du PARI-CNRC aux discussions a également concouru de façon déterminante aux progrès réalisés par l'entreprise, affirme M. Vaughan.
« La valeur des conseils d'affaires, de l'encadrement et des échanges était inestimable », d'affirmer M. Vaughan.
Au début de 2009, Green Steam a conclu un accord de licence avec l'homme d'affaires Erik Djukastein de Colombie-Britannique. Sous la bannière de Green Steam Solutions Inc., M. Djukastein se charge à présent d'améliorer le pistolet à vapeur et de monter une campagne de marketing à grande échelle, avec l'aide de M. Vaughan.
« Ce fut une aventure incroyable », lance M. Vaughan.
Aujourd'hui, avec l'accord de licence en place et un nombre croissant d'entreprises d'aménagement paysager comme clients, M. Vaughan constate que son invention est utilisée à bon escient.
M. Vaughan prédit que, dans un avenir prochain, les Canadiens verront son pistolet à vapeur rouler dans tous les coins de la ville – et malheur aux mauvaises herbes.