BG 10.008 - le 4 mai 2010
Accroître la taille d’une organisation aussi imposante que les Forces canadiennes (FC) s’avère une tâche immense, qui demande du temps et des ressources. Pour accroître la taille de l’effectif, les FC doivent non seulement recruter de nouveaux militaires; elles doivent également les former et maintenir l’effectif déjà en poste.
Certains emplois, essentiellement de nature technique, constituent un défi en matière de recrutement dans une économie moderne axée sur la haute technologie. Les recruteurs s’efforcent de rencontrer les grands besoins en main-d’œuvre hautement qualifiée afin que les meilleurs candidats soient placés aux bons endroits et au bon moment. L’efficacité des FC sera ainsi maintenue afin que les besoins en sécurité du Canada soient rencontrés au pays et à l’étranger.
Dans les tableaux A et B sont illustrés les taux de croissance graduels des FC au cours des six dernières années. Durant cette période, les effectifs de la Force régulière et de la Première réserve se sont accrus chacun de près de 6 500 militaires.
Les militaires de la Force régulière sont employés à temps plein et signent habituellement un contrat à long terme par lequel ils s’engagent à entreprendre un service régulier.
Les membres la Première réserve s’entraînent sur une base régulière et peuvent travailler aux côtés de leurs collègues de la Force régulière à temps plein. Il y a trois « classes » de service dans la Première réserve : la classe A (employé à temps partiel au Canada), la classe B (employé à temps plein au Canada) et la classe C (déployé en opérations au pays ou à l’étranger). L’existence de ces trois classes de service signifie que tous les membres de la Première réserve ne travaillerons pas nécessairement tous les jours – d’où la signification des chiffres indiqués dans la catégorie « effectif rémunéré » dans le tableau C.
La Réserve supplémentaire (anciens militaires qui peuvent être appelés en cas d’urgence), les Rangers canadiens (qui constituent une présence militaire dans les régions éloignées isolées et inhospitalières du Canada) et le Service d’Administration et d’Instruction des Organisations de Cadets, ou SAIOC (officiers assumant diverses responsabilités aux chapitres de l’administration, de l’instruction et de la supervision du programme des cadets).
Le recrutement
À la fin de la Guerre froide, au début des années 1990, la Force régulière des FC comptait environ 89 000 militaires. En 1994, dans le « Livre blanc sur la défense » on visait à réduire l’effectif pour atteindre 60 000 militaires en 1999. Cet objectif a été atteint avant la fin des années 1990 grâce à la mise en œuvre du Programme de réduction des Forces (PRF), dans le cadre duquel environ 14 000 militaires ont profité d’une retraite ou d’une libération anticipée.1 Les effets du PRF se font toujours sentir à l’échelle des FC.
En 2006, le gouvernement fédéral a engagé des fonds pour soutenir les FC dans le cadre de l’augmentation de la taille de l’effectif de la Force régulière à 68 000 militaires et celui de la Première réserve à 26 000. Cette décision a été prise pour que les FC puissent être en mesure de soutenir les opérations internationales dans les années à venir et pour qu’elles puissent contribuer à assurer la sécurité dans le cadre des Jeux olympiques de 2010, à Vancouver. En 2008, la Stratégie de défense « Le Canada d’abord » a permis aux FC d’obtenir les ressources additionnelles nécessaires pour maintenir la taille de l’effectif des Forces à 100 000 (70 000 militaires de la Force régulière et 30 000 réservistes de la Première réserve).
Comme il est indiqué dans le tableau C, depuis quelques années, les Canadiens ont répondu aux offres d’emploi faites par les Forces canadiennes, ce qui a permis à celles-ci d’accroître la taille de leur effectif.
Les objectifs d’expansion de la force définis dans la Stratégie de défense « Le Canada d’abord » sont presqu’atteints. Le recrutement efficace et une attrition stable pourraient en être la cause.
Attrition
Bien que les FC aient en général atteint ou surpassé leurs objectifs en matière de recrutement, le maintien de l’effectif entraîné et qualifié s’est avéré plus difficile. La pénurie de travailleurs qualifiés, en particulier dans les métiers techniques, constitue un défi auquel d’autres employeurs canadien font face, et les FC leur font activement concurrence pour préserver l’intérêt des gens qualifiés qui ont été attirés au départ par une carrière militaire.
Le taux d’attrition dans les FC a fluctué, passant d’environ 7 % en mars 2006 à 8 % en mars 2007 et à 9 % en mars 2009. Depuis mars 2009, il s’est maintenu à 9 %. Depuis mars 2010, le taux d’attrition a baissé pour la première fois en quatre ans, passant à 7,5 %. Un taux raisonnable d’attrition requis pour appuyer le renouvellement des forces varierait entre 6,5 et 10 %.
Tel qu’illustré dans le tableau D, le succès obtenu par les FC en matière de recrutement a été neutralisé par le nombre de militaires qui ont quitté la Force régulière.
La plupart des militaires quittant les FC le font avant la fin de leur première année de service ou une fois qu’ils deviennent admissibles à l’obtention d’une pension de service militaire (habituellement, après 25 ans de service).
L’obligation de répondre à des normes élevées en matière de condition physique, des considérations d’ordre personnel ou familial et une insatisfaction par rapport à l’occupation militaire qu’ils ont choisie comptent parmi les raisons invoquées par les militaires qui décident de quitter les FC tôt dans leur carrière.
Au chapitre de l’attrition en fin de carrière, les FC doivent composer avec une hausse soudaine de militaires admissible à l’obtention d’une pension de service militaire qui se compare au nombre accru de « baby boomers » qui prennent leur retraite dans les secteurs public et privé du marché du travail au Canada.
Le maintien de l’effectif
Dans le cadre d’une importante stratégie en matière de maintien de l’effectif, les FC cherchent des moyens de réduire le nombre de libérations volontaires au cours des premiers stades de la carrière militaire. Dans l’idéal, les recrues feraient leur entrée dans les FC avec des attentes plus réalistes en début de carrière, vivraient mieux la transition vers le style de vie militaire et réussiraient à répondre aux exigences en matière de condition physique. De même, les recrues qui ont regretté leur premier choix d’occupation auraient l’option de changer. Enfin, un meilleur soutien médical permettrait aux recrues blessées de reprendre l’entraînement plus rapidement.
Les FC en sont aussi à trouver des moyens de maintenir en poste les militaires qui sont arrivés à un stade plus avancé de leur carrière. Améliorer la gestion de carrière, accorder davantage de soutien aux familles des FC, améliorer les programmes en matière de déploiement, de réunion et de réinstallation, développer les services de garde, rehausser la qualité des soins en matière de santé mentale et harmoniser les services des FC avec ceux d’Anciens combattants Canada comptent parmi les solutions envisagées.
Les FC ont fait passé l’âge obligatoire de la retraite de 55 à 60 ans afin de d’allonger la période de service et de permettre à ceux qui se sont enrôlé plus tard d’accumuler assez d’années de service pour être en mesure de bénéficier de tous les avantages associés à leur pension.
La voie de l’avenir
La direction des FC travaille d’arrache-pied pour surmonter les défis relatifs au recrutement et au maintien du personnel militaire, ainsi qu’à l’insertion de ceux-ci dans certains métiers pour lesquels la demande est très grande. Depuis 2005, les FC ont profité d’un engagement renouvelé de la part du gouvernement fédéral en plus de hausse significatives au plan du financement en vue de régénérer, d’accroître et de transformer l’appareil militaire canadien. Plus récemment, la Stratégie de défense « Le Canada d’abord » a été approuvé, ce qui permettra aux FC de croître au cours de la prochaine décennie avec une certitude et une coordination qui n’étaient pas possibles auparavant.
Dans le cadre de la SDCA, la taille de l’effectif FC s’accroîtra pour se maintenir à 100 000 (70 000 militaires de la Force régulière et 30 000 réservistes de la Première réserve) d’ici l’an 2027-2028. L’appareil militaire canadien dispose d’un plan d’expansion et des ressources pour croître, pour se moderniser et pour améliorer sa capacité à réagir à n’importe quel défi en matière de sécurité dans le futur.
1 Vérification du Programme de réduction des forces.