26 février 2011
Ottawa (Ontario)
Je remercie chacun de vous de s'être déplacé ce matin. Je vous ai convoqués aujourd'hui pour vous informer des derniers développements concernant l'évacuation de Canadiens hors de la Libye et vous permettre d'entendre les principaux responsables qui coordonnent directement l'opération.
Je vous suis grandement reconnaissant de vous être rendus disponibles aujourd'hui, sachant que vous êtes très occupés. Alors sans plus tarder, je vous présente à ma gauche monsieur Gérald Cossette, sous-ministre délégué aux Affaires étrangères. À sa gauche, monsieur Blair James, sous-ministre adjoint, Secteur des services consulaires et de la gestion des urgences, et monsieur Gordon Venner, sous-ministre adjoint, Moyen-Orient; à ma droite, le Contre-amiral Davidson, de l'État-major interarmées stratégique des Forces canadiennes.
Je vais d'abord faire une brève déclaration, après quoi nous répondrons à toutes vos questions.
Alors que la crise libyenne continue de s'aggraver, le gouvernement du Canada en appelle de nouveau au régime en place pour qu'il cesse de faire usage de la force et de procéder à des actions atroces contre des civils.
Comme le Premier ministre l'a annoncé hier en soirée, notre gouvernement s'apprête à imposer des sanctions à la Libye. En étroite collaboration avec nos partenaires qui sont dans la même disposition d'esprit et avec les Nations unies, nous envisageons toute une série de sanctions.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir aujourd'hui pour examiner des sanctions à prendre. Le Canada appuierait sans réserve une résolution imposant une gamme de sanctions au régime Kadhafi. De plus, notre pays demande au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale de la situation en Libye afin de traduire en justice ceux qui s'en prennent à la population civile.
Lundi à Genève, le ministre Cannon prendra part à une réunion du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Il y exposera avec vigueur le point de vue canadien sur l'évolution de la crise et réclamera de nouveau que la Libye soit immédiatement suspendue du Conseil.
Abordons maintenant l'opération d'évacuation. Durant la nuit, le Centre des opérations d'urgence du MAECI a enjoint avec vigueur et à plusieurs reprises les derniers Canadiens encore en Libye de quitter ce pays. Hier soir, le Premier ministre et le ministre de la Défense nationale ont ordonné qu'un C17 quitte Malte et atterrisse à Tripoli. L'appareil s'y est posé à 5 h 35 ce matin, heure d'Ottawa. Il n'a pas été possible d'obtenir des Libyens l'autorisation diplomatique de le faire, mais la mission d'atterrissage a néanmoins été effectuée.
Tout au long de la nuit à Ottawa, nous avons constamment et fermement avisé les Canadiens encore en Libye qu'ils devaient se rendre à un aéroport ou à un port et aussi qu'un appareil C17 des Forces canadiennes venait de décoller de Tripoli et allait se poser.
Basé sur une recommandation de notre ambassadeur à Tripoli ainsi qu'en collaboration étroite et constante avec les mesures adoptées par nos partenaires étrangers, notamment les Américains et d'autres, le gouvernement a décidé aujourd'hui de suspendre sa représentation diplomatique en Libye et a ordonné à tout le personnel canadien de quitter ce pays à bord du C17. Cet appareil amènera les évacués à Malte. Le C17 y restera en attente jusqu'à nouvel ordre, au cas où il faudrait évacuer d'autres Canadiens. L'opération d'évacuation est toujours en cours.
Au total, le C17 a permis d'évacuer 46 personnes, dont 24 Canadiens, 12 Britanniques, 3 membres de l'équipe diplomatique australienne et d'autres ressortissants étrangers.
Le Canada rappellera sans relâche aux Canadiens inscrits, par téléphone et par l'avis consulaire donné au site voyage.gc.ca, les possibilités de quitter la Libye par voie maritime ou aérienne.
Avant d'entendre vos questions, j'aimerais aborder quelques sujets qui, à mon avis, devraient faire l'objet de toute votre attention.
Premièrement, ce n'est pas par hasard que des Canadiens se sont joints à des départs nolisés d'autres pays. Des responsables canadiens ont pris part avec diligence et sans arrêt à une opération ininterrompue très élaborée de nos diplomates qui est organisée depuis l'édifice Pearson jusqu'aux capitales européennes et sur le terrain dans la situation chaotique à l'aéroport de Tripoli et au port de Benghazi. Sans relâche, ils ont travaillé avec des partenaires du monde entier afin que des Canadiens puissent être emmenés en toute sécurité et aussi rapidement que possible par n'importe quel moyen.
Deuxièmement, comme vous l'avez largement diffusé, le premier vol nolisé par le Canada à réussir à se poser à Tripoli à été forcé d'en repartir sans passagers. Le même phénomène s'est reproduit hier soir. Plutôt que d'être le résultat d'un manque d'organisation sur le terrain, ce fait témoigne de notre succès à organiser du transport pour des Canadiens en collaboration avec nos partenaires durant le jour.
Le Premier ministre ainsi que les ministres Cannon et MacKay et des responsables l'ont expliqué cette semaine : lorsqu'un avion est prêt à décoller dans un bref délai et lorsqu'un pays a la possibilité d'emmener des ressortissants étrangers, celui-ci offre des sièges aux gens afin qu'ils soient évacués le plus rapidement possible.
Par une planification prudente, le gouvernement avait décidé de prévoir des dédoublements pour le cas, très possible, où des Canadiens se seraient retrouvés sans recours durant la nuit en situation très dangereuse à l'aéroport de Tripoli. Autrement dit, si l'un des vols nolisés par nos alliés n'avait pu évacuer des Canadiens durant les nuits de jeudi ou de vendredi, cet appareil y aurait pourvu et aurait mis à l'abri ces Canadiens durant ces nuits. En fin de compte, cet appareil n'a pas été nécessaire.
Enfin, j'aimerais souligner que, au cours d'une période de 24 heures, un avis consulaire donné aux Canadiens est susceptible de changer de nombreuses fois pour une multitude de raisons. Ainsi, on déconseille aux Canadiens de se déplacer en ville durant la nuit; mais on les incite à se rendre à un aéroport lorsqu'ils peuvent le faire en sécurité après le lever du soleil. Blair peut nous en dire davantage à ce sujet. Ce qu'il importe de souligner, c'est qu'il est impératif pour les Canadiens de s'inscrire sur le site voyage.gc.ca ou d'appeler au Centre des opérations d'urgence pour obtenir le dernier avis consulaire concernant une situation d'urgence. Nous apprécierions grandement que vous le disiez à votre auditoire.
Je vous remercie. À présent, nous allons nous faire un plaisir de répondre à vos questions.
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