Ottawa, le mercredi 7 septembre 2011
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
J’aimerais d’abord vous souhaiter la bienvenue à l’Université Carleton.
C’est tellement bon de voir une salle remplie de jeunes gens brillants, prêts à plonger dans un univers nouveau et stimulant.
En fait, la vie universitaire est pour moi une telle passion que je ne l’ai presque jamais quittée; en tant qu’étudiant, professeur, puis administrateur, j’ai passé la plus grande partie de ma vie et de ma carrière dans des universités. J’avais 69 ans et demi, lorsqu’on m’a demandé de délaisser ce milieu pour devenir un serviteur public à titre de gouverneur général du Canada. Vous ne choisirez sans doute pas tous de faire carrière à l’université, mais c’est vraiment un endroit qui offre de nombreuses possibilités.
Et quel merveilleux choix vous avez fait en optant pour l’Université Carleton!
Depuis près de 70 ans, cette institution est un prestigieux centre d’apprentissage et d’innovation. Partout au pays et à travers le monde, ses anciens diplômés œuvrent dans les arts et les sciences et au service du bien public. Certains apportent même leur appui au gouverneur général quotidiennement! Peu importe où ils sont, tous ces diplômés mettent à profit ce qu’ils ont appris ici pour le plus grand bien de tous.
Une fois que vous aurez quitté Carleton, vous vous rendrez compte à quel point ce voyage de découverte de vous-même que vous entreprenez maintenant aidera à façonner la personne que vous deviendrez. J’espère que vous saurez apprécier vos années d’étude ici et que vous envisagerez un avenir aux possibilités illimitées.
J’ai toujours encouragé les gens à chérir leurs enseignants, qui ont tant de connaissances à transmettre. C’est le rôle des professeurs que de vous pousser à vous surpasser et à accroître votre compréhension de l’univers; votre rôle est d’être des participants actifs dans la salle de cours et de vous laisser aller au plaisir de la découverte d’idées nouvelles. Après tout, comme on l’entend souvent dire, le cerveau, à l’instar du parachute, fonctionne mieux lorsqu’il est ouvert.
L’apprentissage, qui est l’un des thèmes que j’ai choisis comme piliers de mon mandat à titre de gouverneur général, concerne à la fois l’éducation et l’intérêt qu’une personne porte à parfaire ses connaissances personnelles. C’est ainsi que vous pouvez avoir un impact important sur votre communauté.
Bien que les cours soient importants, sachez que l’apprentissage ne se fait pas uniquement dans la salle de classe, mais également en dehors.
Je sais qu’il est difficile de résister à l’attrait des tunnels de Carleton durant l’hiver, mais je vous conseille d’en sortir de temps à autres pour aller explorer le campus et la ville, parce que l’apprentissage se fait partout autour de nous. Devenez membres de clubs, participez à des sports et à la politique étudiante; pensez à laisser un legs durable à votre université.
Carleton offre en outre d’excellentes possibilités d’études à l’étranger. Je vous encourage à profiter de l’occasion de découvrir de nouveaux modes de pensée dans un environnement complètement différent.
Les universités ouvrent à leurs étudiants une porte sur le monde, en les reliant à une communauté planétaire. Vous serez étonnés de voir à quel point ces études peuvent être enrichissantes.
Après tout, l’expérience universitaire nous permet essentiellement d’évoluer, c’est-à-dire de devenir de meilleurs étudiants, de meilleurs professeurs et de meilleurs citoyens.
En 2017, le Canada célébrera le 150e anniversaire de la Confédération, l’année même du 75e anniversaire de Carleton. Ce seront d’excellentes occasions de nous interroger sur le type de pays que nous désirons, d’en dessiner le parcours pour y arriver et d’exprimer notre gratitude à l’égard de ce qui nous tient à cœur.
Je vous demande donc, aujourd’hui, alors que vous commencez vos études à l’Université Carleton, de porter attention à ce qui est important.
Ayant été président d’universités pendant des années, j’avais l’habitude de raconter l’histoire suivante aux nouveaux étudiants.
Un professeur de philosophie est devant sa classe, et a en face de lui quelques objets : un grand bocal vide, quelques pierres, une boîte de petits cailloux, une boîte de sable et une cannette de Coke. Au début du cours, il prend le bocal, dans lequel il place les pierres. Il demande ensuite aux étudiants si le bocal est plein. Ils lui répondent que oui.
Le professeur prend ensuite la boîte de petits cailloux qu’il verse dans le bocal, et il secoue un peu le bocal. Bien sûr, les cailloux glissent jusque dans les espaces entre les pierres. Puis il demande à nouveau aux étudiants si le bocal est plein. Encore une fois, ils lui disent oui.
Le professeur prend ensuite la boîte de sable et la verse dans le bocal. Et voilà que le sable remplit l’espace qui reste.
Cette démonstration, dit-il, c’est comme dans la vie. Les pierres sont les choses importantes — la famille, le conjoint, la santé, les enfants et, oui, même l’éducation — tout ce qui est tellement important que si vous le perdiez, ce serait un désastre. Les cailloux, ce sont les autres choses qui comptent, par exemple une maison ou une voiture. Le sable, c’est ce qui reste, les petites choses de la vie.
Si l’on met d’abord le sable dans le bocal, il n’y a plus de place pour les cailloux ni pour les pierres. C’est la même chose dans la vie. Si vous consacrez tout votre temps et votre énergie, aux petites choses, vous n’aurez jamais de place pour ce qui est important pour vous. Prêtez attention à ce qui est essentiel à votre bonheur. Il restera toujours du temps pour les petites choses. Faites d’abord de la place aux pierres, à ce qui est véritablement important. Fixez-vous des priorités. Le reste, ce n’est que du sable.
Il restait un objet sur le bureau du professeur. Un étudiant un peu plus hardi demande : « Et la cannette de Coke? »
Le professeur répond avec un sourire : « N’oubliez jamais de prendre une boisson bien fraiche avec un ami. »
Ce sont vous, les étudiants d’aujourd’hui, qui aurez un impact considérable sur notre avenir. La générosité, la créativité et l’ingéniosité de notre population sont les plus grandes richesses de notre pays. Depuis des générations, les Canadiens font des découvertes qui changent le monde et se donnent sans compter pour le bien d’autrui, améliorant ainsi le monde autour d’eux. Maintenant, c’est à votre tour de laisser votre empreinte sur le Canada, de susciter le changement et d’édifier un pays dont nous continuerons d’être fiers.
Quel que soit votre domaine d’études et quel que soit votre cheminement par la suite, je suis impatient de voir comment vous allez aider à créer un pays toujours plus averti et plus bienveillant, au sein duquel nous pouvons tous travailler ensemble pour le bien de la collectivité.
En terminant, j’aimerais vous donner trois conseils que vous pourriez suivre pour accomplir n’importe lequel de vos buts :
Apprenez. Je n’insisterai jamais assez sur le fait que l’apprentissage se fait tout au long de la vie et que nous devons chercher à accroître nos connaissances là et où l’occasion se présente.
Faites du bénévolat. Découvrez votre collectivité et aidez ceux qui sont dans le besoin; vous ne serez pas déçus par les résultats.
Innovez. Pensez et rêvez grand, car l’avenir du Canada dépend de notre façon de concevoir des idées et des technologies nouvelles.
Nous vivons dans un monde en constante évolution et vous êtes sur le seuil d’un nouveau Canada, d’un Canada qui misera sur son passé pour nous projeter dans un avenir meilleur.
À toutes et tous, je souhaite le plus grand succès dans vos études, maintenant et dans les années à venir.
Merci.