Le 17 novembre 2011, à Ottawa
Allocution du ministre d'État Gary Goodyear
Bon après-midi.
Je vous remercie de votre aimable présentation. Je suis heureux de me joindre à vous encore une fois cette année pour participer à une autre conférence qui promet d'être couronnée de succès. Ce n'est peut-être que la troisième fois qu'une telle conférence a lieu, mais je peux affirmer sans hésitation qu'elle est déjà devenue la tribune annuelle par excellence où parler de l'avenir des politiques scientifiques du Canada. Une fois de plus, le Centre canadien de la politique scientifique a dressé un ordre du jour très impressionnant et informatif. Je tiens à le féliciter de son engagement pris en faveur des sciences au Canada. J'ai bien hâte de voir les résultats que produiront les délibérations à venir.
Mesdames et Messieurs, j'ai eu le plaisir, l'an dernier, de participer à la CPSC à Montréal où j'ai exposé le plan que notre gouvernement avait dressé pour soutenir les milieux canadiens de la recherche scientifique et pour collaborer avec eux.
Nous avons beaucoup accompli depuis, ayant recruté un nombre considérable de chercheurs de haut calibre.
En août, le premier ministre Harper a annoncé la création des bourses d'études supérieures du Canada Vanier 2011. Il s'agit d'un montant de 50 000 $ par année qui sera versé pendant un à trois ans. Les bourses sont attribuées à des doctorants poursuivant des études au Canada. Le gouvernement a pris cette mesure pour faire du Canada un centre d'excellence mondial dans les domaines de la recherche et de l'enseignement supérieur.
En outre, au cours de l'été, nous avons annoncé les noms des premiers bénéficiaires des bourses postdoctorales Banting qui sont décernées à d'exceptionnels étudiants postdoctoraux canadiens et étrangers qui reçoivent ainsi 70 000 $ par année pendant deux ans. Ces bourses les aident à développer leurs qualités de chef et à se préparer à devenir des dirigeants dans le domaine de la recherche.
En juin, dans le cadre du budget de 2011, le gouvernement a annoncé la création de dix nouvelles chaires d'excellence en recherche du Canada. Ce programme vedette offre dix millions de dollars en sept ans à des chercheurs de réputation mondiale et à leurs équipes pour qu'ils exécutent leurs travaux dans des établissements canadiens.
Grâce à ces programmes et à bien d'autres, notre gouvernement soutient la recherche au niveau le plus élevé et investit des fonds pour attirer et garder ici les plus brillants esprits du monde.
Cet automne, j'ai eu l'honneur d'assister aux grandes cérémonies d'ouverture du nouveau Stephen Hawking Centre, au Perimeter Institute for Theoretical Physics, à Waterloo. Cela a été rendu possible en partie par une contribution du gouvernement fédéral faite par l'intermédiaire de la Fondation canadienne pour l'innovation. En outre, nous avons hâte d'inaugurer, en 2012, une nouvelle installation de classe mondiale à l'Institut de calcul quantique que le gouvernement fédéral a soutenu avec fierté en versant 50 millions de dollars.
Je profite de l'occasion aujourd'hui pour souligner le décès, cette année, de deux récipiendaires canadiens du prix Nobel : les docteurs Willard Boyle et Ralph Steinman. Dr Steinman a consacré sa vie à l'étude de la biologie humaine et de la médecine. Ses découvertes sur l'activation et la régulation du système immunitaire humain ont ouvert de nouvelles voies pour la progression des traitements contre les cancers, les infections et les maladies inflammatoires.
Le Dr Steinman est entré cette année au panthéon des lauréats canadiens du prix Nobel. Nombre d'entre eux ont reçu ce prix pour leurs travaux dans le domaine de la recherche scientifique.
Ce groupe montre l'importance du soutien que le gouvernement accorde à la science. En effet, plusieurs des lauréats avaient longuement collaboré avec le Conseil national de recherches Canada (CNRC) au cours de leur carrière.
Depuis le lancement, en 2007, de la stratégie des sciences et de la technologie du gouvernement du Canada, nous avons fixé nos priorités en matière de recherche, augmenté sensiblement les crédits accordés aux sciences et à la technologie, amélioré les structures de gouvernance et mis le CNRC sur le chemin d'un vigoureux renouveau. Nous continuons d'appuyer l'approche pratique du Programme d'aide à la recherche industrielle du CNRC, qui collabore de près avec les petites et moyennes entreprises pour élaborer et appliquer des technologies et créer ainsi de nouveaux produits, services et procédés industriels. Nous agissons de la sorte, car, pour reprendre les mots du premier ministre Harper, « la science est le moteur du commerce ».
Dans la même veine, je suis enchanté d'annoncer aujourd'hui un autre investissement du gouvernement dans des recherches scientifiques novatrices qui auront lieu dans le cadre de l'Initiative de recherche et de développement en génomique, ou IRDG.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, l'IRDG coordonne les activités des ministères et organismes fédéraux à vocation scientifique dans le domaine de la recherche en génomique. Huit ministères reçoivent des fonds par l'intermédiaire de l'IRDG pendant trois ans. L'investissement fédéral de 59,7 millions de dollars sur trois ans correspond à la cinquième étape de cette initiative. Ce financement aidera à étudier d'importantes questions dans les domaines de la santé publique, de l'économie de l'agriculture et de l'environnement.
Depuis sa création, l'IRDG a engendré une entreprise dérivée, découvert de nouveaux filons dans la lutte contre les parasites et les maladies nuisant aux importantes cultures canadiennes de blé et de canola, aidé à gérer l'eau, les forêts et les pêches, et élaboré une nouvelle méthode pour évaluer les virus de la grippe et produire ainsi des vaccins ciblés. Ce ne sont là que quelques-unes des réalisations du programme.
Au cours de la prochaine étape, l'IRDG appuiera des recherches axées sur trois priorités : les soins de santé; la salubrité des aliments et de l'eau; la durabilité environnementale et la protection des ressources naturelles.
Mesdames et Messieurs, notre pays attire maintenant les cerveaux les meilleurs et les plus brillants du monde dans de nombreux domaines scientifiques. Il bénéficie d'une capacité enviable pour développer les talents et aboutir aux découvertes qui forment le fondement de l'innovation.
L'engagement pris par notre gouvernement ne passe pas inaperçu aux yeux de nos partenaires internationaux. Durant la récente Conférence sur le partenariat canado-américain, des chefs de file de l'innovation de nos deux pays sont venus nous parler de l'importance de créer des grappes de recherche le long de nos principaux corridors économiques.
Et, bien sûr, nous serons très fiers d'accueillir l'an prochain les participants à l'assemblée de l'American Association for the Advancement of Science dans la magnifique ville de Vancouver. Ce sera la première fois en plus de 30 ans que cet organisme tiendra sa réunion au Canada.
Je me suis aussi rendu récemment en Allemagne, où j'ai rencontré plusieurs hauts fonctionnaires et discuté de collaboration entre les universités et les entreprises de nos deux pays. Cette année marque le 40e anniversaire de l'Accord entre le Canada et l'Allemagne relatif à la coopération scientifique et technique. Au cours des quatre dernières décennies, la coopération scientifique entre nos deux pays a donné lieu à plus de 500 projets de recherche collaboratifs, dont bon nombre étaient axés sur des domaines prioritaires tels que l'environnement, l'énergie, la nanotechnologie, la santé humaine et la génomique.
Notre gouvernement est résolu à faire fond sur ces bases, mais il lui faudra la collaboration des secteurs public et privé qui devront manifester le leadership nécessaire pour renforcer la prospérité du Canada.
Il suffit de jeter un coup d'œil rapide sur la conjoncture mondiale pour constater que nous vivons à une époque difficile. L'incertitude a des effets sur les économies de toute la planète, plus particulièrement dans l'Union européenne et aux États-Unis. L'économie mondiale fait face à des défis de taille qui nécessitent une action stratégique et résolue.
Le Canada a traversé la tempête mieux que la plupart des pays. Nous sommes le seul pays du G7 à avoir récupéré plus que ce qu'il avait perdu pendant la récession au chapitre de la production et des emplois. Cependant, cette incertitude mondiale a des effets.
Au cours des dernières semaines, tant ici qu'à l'étranger, le ministre des Finances, M. Jim Flaherty, a réitéré l'engagement pris par notre gouvernement de mettre en œuvre la prochaine étape du Plan d'action économique du Canada et notre objectif d'améliorer le bien-être des Canadiens à long terme en consolidant la reprise, en éliminant le déficit et en investissant dans ce qui garantira au pays une croissance économique durable.
L'incertitude qui règne dans l'économie mondiale est une des raisons expliquant pourquoi cette conférence importante tombe tellement à point nommé. Nous savons tous qu'à long terme, le Canada devra en grande partie sa croissance économique durable aux sciences et à l'innovation. Notre gouvernement comprend cet état de choses et il est résolu à agir dans cet esprit; depuis son arrivée au pouvoir, il en a fait une de ses grandes priorités.
Le premier ministre comprend qu'en encourageant la formulation de nouvelles idées et la collaboration et en favorisant l'aboutissement des recherches prometteuses, nous pourrons exploiter les débouchés commerciaux qui, sur le marché, engendreront des revenus pour les entreprises. En deux mots, en investissant dans la science, nous faisons en sorte que notre économie continue de croître, d'innover et de montrer au monde la voie à suivre.
Le thème de la CPSC, « Tisser des liens pour l'avenir des politiques scientifiques », rappelle clairement que les gouvernements, les entreprises et les chercheurs doivent collaborer pour créer un réseau propice à l'innovation. Cela signifie que nous devons tous contribuer à établir un contexte qui appuie les talents de classe mondiale et favorise le renforcement de notre économie du savoir, la maximisation des fruits de nos investissements et la commercialisation des résultats de la recherche et des innovations avant nos concurrents.
Aujourd'hui, plus que jamais, la compétitivité économique du Canada à long terme dépend des idées, de la créativité et de la capacité de prendre des risques. En d'autres mots, elle dépend de l'innovation et de la collaboration — entre les entreprises, les milieux universitaires et le gouvernement.
Exprimées en pourcentage du PIB, les dépenses que les établissements d'enseignement supérieur du Canada font au titre de la recherche-développement (R-D) sont les plus élevées du G7, mais il nous reste encore du travail à faire pour construire l'économie du savoir de demain.
Malgré les crédits fédéraux considérables affectés à la R-D, le Canada accuse encore du retard en ce qui concerne les fonds accordés par les entreprises à la R-D, la commercialisation de nouveaux produits et services et, partant, la croissance de la productivité.
Nous savons que le secteur privé peut faire davantage en investissant plus dans la R-D et en faisant de celle-ci un élément intégrant de sa stratégie d'affaires fondamentale.
C'est pourquoi nous avons demandé, il y a un peu plus d'un an, à un groupe d'experts indépendants d'examiner les investissements fédéraux dans la R-D faite par les entreprises et de formuler des conseils sur la façon d'optimiser les efforts sur ce plan.
Le mois dernier, j'ai reçu le rapport, et le gouvernement est maintenant en train d'en étudier les recommandations.
Parallèlement, le gouvernement est en train d'élaborer une stratégie sur l'économie numérique du pays. En outre, il amorcera bientôt un examen approfondi des programmes et des politiques sur le secteur de l'aérospatiale, afin d'accroître au maximum la compétitivité de ce dernier.
Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives entreprises qui reposent sur les fondements que nous avons jetés au cours des dernières années.
Avec les initiatives que je viens de décrire, il est clair, je crois, que nous avons déjà amorcé ces travaux avec beaucoup de sérieux.
Il est dans notre intérêt de continuer à collaborer au chapitre de l'innovation, grâce aux investissements, aux transferts de technologies et à l'élargissement des réseaux de coopération qui lient entre eux nos universités, nos organismes de recherche et nos milieux d'affaires.
Les obstacles ne manqueront pas, mais je suis optimiste et je me réjouis à l'idée de travailler avec vous pour garantir notre réussite collective.
Je vous remercie.