Nº 2011/38 - Montréal (Québec) - Le 14 novembre 2011
Sous réserve de modifications
Je voudrais tout d’abord remercier l’Association des collèges communautaires du Canada [ACCC] de m’avoir généreusement invitée à venir vous parler aujourd’hui à ce deuxième Forum Brésil-Canada sur l’éducation professionnelle et technologique. En tant que ministre d’État des Affaires étrangères, responsable des Amériques et des Affaires consulaires, je connais bien l’importance des relations entre le Canada et le Brésil, et plus particulièrement les occasions formidables qui s’offrent à nous d’élargir nos relations en matière d’éducation supérieure.
Comme vous le savez, notre gouvernement a comme priorité d’encourager le resserrement des liens politiques et économiques entre les pays de notre continent. Notre engagement dans les Amériques repose sur la promotion et l’accroissement de la sécurité, de la prospérité et de la gouvernance démocratique.
Le Canada considère le Brésil comme un important partenaire, tant sur le plan bilatéral que régional, et aussi à l’échelle mondiale! Nos deux pays collaborent dans nombre de domaines, des droits de la personne à la santé, en passant par les sciences, la technologie et l’agriculture.
Le Canada et le Brésil travaillent ensemble en Haïti, où nous sommes résolus à préserver la stabilité, à renforcer les institutions démocratiques et à contribuer au développement à long terme. Ensemble, nous appuyons ce pays par l’entremise de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, dans laquelle le Brésil dirige les opérations militaires, et le Canada, les opérations policières.
Au fil des ans, le Canada et le Brésil ont signé de nombreux accords, traités et protocoles d’entente, qui tous offrent des occasions de coopération bilatérale dans des domaines d’intérêt communs. Par exemple, à l’occasion de la visite du premier ministre Stephen Harper au Brésil en août dernier, le Canada et le Brésil ont signé un accord sur le transport aérien, à savoir une entente sur l’ouverture des espaces aériens qui permettra d’accroître le nombre de vols entre les deux pays, de façon à faciliter les échanges commerciaux, touristiques et, volet qui nous intéresse particulièrement en ce jour, éducatifs.
Le Brésil représente un important partenaire en sciences, en technologie et en innovation pour le Canada en raison de sa forte capacité en sciences et de son potentiel de croissance axée sur l’innovation, et parce que parmi tous les pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, il est l’un des plus actifs dans le domaine scientifique. Il possède aussi le système de sciences, de technologie et d’innovation le plus moderne et le plus diversifié de toute l’Amérique latine. Et il est le seul pays de l’hémisphère Sud à concevoir de la technologie spatiale, notamment des satellites, ainsi que des véhicules et des plateformes de lancement.
Des chercheurs canadiens collaborent avec les Brésiliens au niveau local depuis longtemps. Dans la dernière décennie, le gouvernement fédéral a joué un rôle actif dans plusieurs activités de partenariat importantes dans des domaines tels que la biotechnologie, l’aquaculture, l’énergie renouvelable, la géomatique, la technologie océanologique et le capital de risque.
Profitant des occasions croissantes, le Brésil et le Canada ont signé en 2008 un accord de coopération en sciences et technologie. Cet accord sert de cadre à l’intérieur duquel des partenaires canadiens et brésiliens de l’industrie, du milieu universitaire et du gouvernement peuvent collaborer à des projets conjoints de recherche et développement.
Des groupes de travail dans quatre secteurs — technologie océanologique, sciences de la vie, technologies de l’information et des communications, et énergie propre et technologies vertes — ont été créés pour concevoir et mettre en œuvre un plan d’action Canada-Brésil en sciences et technologie, conformément à l’annonce du premier ministre Harper lors de sa visite au Brésil.
Le plan d’action prendra appui sur les principales forces du Canada et du Brésil afin de profiter des occasions avantageuses pour les deux pays, dans le but d’améliorer les possibilités de commercialiser conjointement la technologie.
Le Programme de partenariats internationaux en sciences et technologie du Canada est un autre volet des relations des deux pays en sciences et technologie. Ce programme est relativement nouveau : on l’a annoncé en 2005 et renouvelé en 2010. Ce programme est conçu pour faire avancer la productivité et la compétitivité de l’industrie canadienne grâce à la commercialisation de la technologie issue de partenariats internationaux axés sur le marché. Les fonds du Programme affectés au Brésil totalisent 5 millions de dollars sur cinq ans (2010-2015).
Le soutien à nos établissements universitaires et à leurs chercheurs est essentiel au succès des programmes canadiens et brésiliens en innovation, et en sciences et technologie.
L’éducation occupe une place de plus en plus importante dans l’expansion de nos relations bilatérales. La présidente du Brésil Dilma Rousseff a affirmé que l’éducation est un élément de base dans son plan visant à soutenir l’emploi, la croissance et la prospérité. Le Brésil entre dans une nouvelle étape clé de son développement, une étape qui dépend du renforcement de la capacité de sa population. Pour suivre le rythme de son développement, le Brésil doit pouvoir compter sur l’excellence universitaire et une éducation de qualité.
Le Canada est tout à fait d’accord avec ce plan et estime que l’éducation fait partie intégrante du renforcement de la démocratie, de la prospérité et de la sécurité dans l’hémisphère. Comme l’a noté l’ancien président des États-Unis James Garfield, sans éducation « ni la liberté ni la justice ne peuvent être maintenues très longtemps ».
De la même façon, la prospérité ne peut exister sans sécurité, ou sans les libertés et les protections juridiques qui viennent avec la gouvernance démocratique. Réciproquement, la gouvernance démocratique ne peut pas être instaurée dans un climat de pauvreté et d’exclusion sociale persistant, ou quand la sécurité des personnes est menacée par le crime et la violence.
C’est pourquoi nos deux gouvernements misent sur la coopération existant entre nos deux pays dans le domaine de l’éducation, particulièrement l’éducation supérieure.
Quand le premier ministre Harper a lancé la stratégie d’engagement du Canada dans les Amériques en 2007, l’un des objectifs dans le domaine de l’éducation internationale était d’établir une plateforme de dialogue pour la région afin de discuter de questions liées à l’éducation, et de lancer un important programme de bourses pour les Amériques.
Ainsi, le Canada a mis sur pied une plateforme de dialogue permanente pour les établissements d’enseignement grâce au Congrès des Amériques sur l’éducation internationale, dont la première édition a eu lieu à Calgary en octobre 2010. Ce forum clé visait à renforcer la coopération et à favoriser l’innovation dans le domaine de l’éducation. Nous croyons tous que ce Congrès apportera des bienfaits durables à la région. Le Congrès inaugural a connu un grand succès, et constitue un jalon prometteur dans le partenariat Canada-Brésil.
Pendant sa visite au Brésil en août 2011, le premier ministre Harper a annoncé que le gouverneur général David Johnston — un éminent universitaire, dirigera une délégation de plus de 30 présidents d’universités canadiennes au deuxième Congrès des Amériques sur l’éducation internationale, que le Brésil accueillera le printemps prochain à Rio de Janeiro.
De plus, en 2009, le Canada a lancé un important programme de bourses d’études, le Programme des futurs leaders dans les Amériques, ou PFLA, dont le Brésil est l’un des principaux bénéficiaires, ayant reçu environ 380 bourses au cours des trois dernières années.
Les programmes comme celui du PFLA encouragent la nouvelle génération de leaders dans les Amériques, renforcent les liens entre les établissements postsecondaires du Canada et de la région et procurent aux jeunes la chance de nouer et d’entretenir des liens d’amitié ainsi que des liens d’affaires avec les Canadiens.
Dans le cadre du PFLA, une mission de collaboration, composée de champions qui représentent les universités de la région de l’Amérique latine, visite annuellement les régions du Canada pour établir des partenariats avec des établissements canadiens. Ces missions réussissent à créer de nouvelles relations. La mission de cette année visitera Québec, Montréal et la région de la Mauricie. Ses membres assisteront ensuite à la conférence annuelle du Bureau canadien de l’éducation internationale à Ottawa, une autre belle occasion d’établir des réseaux!
Les bourses Canada-Brésil pour les projets de recherche conjoints — la première initiative à voir le jour dans le cadre du protocole d’entente Brésil-Canada sur la mobilité universitaire et la coopération scientifique — soutient des projets de recherche conjoints entre les établissements d’éducation supérieure au Canada et au Brésil dans des domaines clés de coopération mutuelle. Une caractéristique unique de ce programme est sa réciprocité; les étudiants au doctorat du Canada mènent des recherches au Brésil, et les étudiants du Brésil font de même au Canada.
L’éducation internationale favorise aussi la prospérité économique. D’après une étude de 2009, ce secteur génère 6,5 milliards de dollars en retombées économiques et emploie 83 000 personnes. Une mise à jour de cette étude est en cours d’achèvement et démontrera que l’éducation internationale entraîne encore plus d’avantages économiques maintenant.
Comme vous le savez, le 6 juin 2011, le gouvernement a annoncé dans le budget fédéral qu’il s’engageait à consacrer 10 millions de dollars sur deux ans pour élaborer et mettre une œuvre une stratégie internationale en matière d’éducation qui rehaussera l’attrait du Canada comme pays de choix où poursuivre des études et effectuer des recherches de calibre mondial. Un comité consultatif de six membres a été formé pour aider à tracer la meilleure voie pour le Canada. L’un des membres de ce comité n’est nulle autre que Jacynthe Côté, présidente et chef de la direction de Rio Tinto Alcan. Je constate dans l’ordre du jour que Rio Tinto Alcan fait une présentation plus tard aujourd’hui et commandite la réception d’ouverture. Je suis enthousiasmée de voir les importants partenariats entre les établissements postsecondaires et le secteur privé, car ces partenariats sont une composante clé de la prospérité du Canada et aident à appuyer nos partenariats internationaux, dont celui avec le Brésil.
Récemment, la présidente Rousseff a annoncé la création du programme Science sans frontières du Brésil, qui compte approximativement 75 000 bourses d’études, pour permettre aux étudiants brésiliens d’étudier à l’étranger dans les domaines du génie, des sciences et de la technologie. Le Canada applaudit au programme brésilien de bourses d’études Science sans frontières, et cherche d’autres manières de collaborer avec le Brésil à cet égard.
Le Brésil est fortement attiré par le secteur bien développé de la formation professionnelle du Canada, et je comprends que le ministère de l’Éducation du Brésil ait pressenti l’Association des collèges communautaires du Canada pour accueillir des étudiants brésiliens qui bénéficient de bourses de formation technique. Cette proposition témoigne de l’excellente collaboration que nos pays ont établie par l’entremise du projet Mulheres Mil (1 000 femmes), un projet que l’ACCC a dirigé dans le Nord du Brésil grâce au financement de l’Agence canadienne de développement international.
Affaires étrangères et Commerce international Canada est très heureux qu’ACCC collabore avec le Brésil dans le contexte de ce nouveau et prometteur programme de bourses d’études. L’expérience et le savoir-faire de l’Association dans la région seront d’une très grande utilité pour faciliter la mise en œuvre de ces bourses.
Aujourd’hui, le Canada est le premier choix des étudiants brésiliens en formation technique et professionnelle, et représente la première destination des Brésiliens qui désirent apprendre l’anglais ou le français comme langue seconde. En 2010 seulement, plus de 15 000 étudiants brésiliens ont séjourné au Canada jusqu’à six mois.
Nous sommes ravis que les étudiants brésiliens viennent au Canada pour bénéficier de la qualité de notre éducation et de nos recherches.
Le Canada, à son tour, aimerait voir davantage d’étudiants canadiens profiter des occasions d’étudier au Brésil, car il existe un fort potentiel de croissance pour nos jeunes qui cherchent des expériences de formation et d’échange à l’étranger, y compris au Brésil.
En plus des échanges d’étudiants, le Brésil et le Canada explorent aussi la possibilité d’établir un accord bilatéral sur la mobilité des jeunes. Ce type d’accord vise à permettre aux jeunes canadiens et brésiliens de voyager et de travailler plus facilement dans l’autre pays. Avant tout, cet accord permettrait de renforcer les liens entre nos deux pays.
Je souhaite que cette conférence permette d’établir des relations personnelles et amicales qui mèneront à une meilleure collaboration entre nos deux merveilleux pays.
Je vous remercie.